Pour établir ce top des meilleurs beatmakers de 2021, nos critères principaux ont été : l’impact sur le rap français, les singles marquants, le nombre et la qualité des productions, et la particularité du style. Nous avons également essayé de prendre en compte l’importance de l’année passée pour les carrières respectives de chaque artiste, afin de favoriser les nouveaux talents. La concurrence étant plus rude que jamais cette année, certains beatmakers à l’origine de titres marquants tels que TDB d’Oboy (Some-1ne), R9R-LINE de Laylow et Damso (BKH) ou encore Mauvais Payeur de La Fève (Demna) avaient été sélectionnés mais n’ont pas pu être retenus, notamment en raison du nombre de placements. À noter également le cas de Tarik Azzouz, qu’on retrouve cette année sur des titres de Rick Ross, H.E.R, Bryson Tiller ou Lil Wayne, mais qui a été relativement peu présent dans l’hexagone et que nous n’avons donc pas pu inclure dans le classement en dépit de la qualité de son travail. Les placements internationaux ont néanmoins été pris en compte et valorisés, dans la mesure où ils contribuent au rayonnement de la scène rap française.
20. Voluptyk
Le jeune Voluptyk a d’abord fait ses armes dans les type-beats, devenant une des chaînes les plus suivies de France dans le domaine. Il compte aujourd’hui plus de 67 000 abonnés et 22 millions de vues. Cette première notoriété lui a permis de rejoindre les rangs d’Affranchis Publishing, et de lancer définitivement sa carrière dans le grand bain. En 2021, il travaille entre autres avec Sasso, Sadek, Naps ou encore Timal. Il produit également la collaboration évènement entre PLK et SCH, Incontrôlables, ainsi que RER D sur JEFE de Ninho. Enfin, il termine l’année en beauté en plaçant deux morceaux sur Indépendance de Jul : La street et Toda la noche en featuring avec Morad. Issu de la culture des type-beats, Nassim Diane de son vrai nom a appris à être ultra polyvalent. Cette versatilité lui permet de s’adapter à chaque fois au rappeur avec lequel il collabore et donc de toucher juste la plupart du temps, tout en bénéficiant d’une forte présence à l’international. En 2022, nous pressentons que les morceaux produits par Voluptyk risquent d’envahir les charts.
19. Stef Becker
Ayant commencé la musique il y a plus de quinze ans, Stef Becker est la preuve vivante que l’acharnement et la persévérance sont les facteurs les plus importants pour réussir dans le milieu du beatmaking. Après des années à composer dans sa chambre, il quitte son emploi dans l’aéronautique en 2018 pour mener à fond sa carrière musicale. Pari gagné deux ans plus tard avec la production de 5 morceaux sur l’album 13 Organisé, dont notamment L’étoile sur le maillot, titre phare du projet. Il prolonge cette bonne dynamique en 2021, avec nombre de placements notables. Présent sur deux morceaux de JVLIVS II (Assoces et Fantômes), il produit également 5 morceaux pour Jul, ainsi que 7 morceaux du Classico Organisé. Son style de productions est caractérisé par une grande efficacité. Après ces années de galère, Stef Becker ne semble pas prêt de lâcher la musique. Maintenant qu’il tient le bon bout, il devrait encore être un des beatmakers majeurs de la scène marseillaise en 2022.
18. DJ Bellek
S’il troque de plus en plus sa casquette de beatmaker pour celle de dirigeant du label Morning Glory Music (Landy, ZKR, Nessbeal, Decimo), DJ Bellek a pour particularité d’accompagner en studio ses artistes et de jouer un rôle clé dans l’élaboration de leur ADN. C’est le cas de ZKR, dont il réalise et co-produit l’ensemble du premier album Dans les mains. Loin de s’arrêter à ce projet qui remporte l’adhésion du public et de la critique, DJ Bellek enchaîne les placements tout au long de l’année. On le retrouve ainsi sur plusieurs titres de l’album de Guy2Bezbar (La Calle 3, Baltimore, Space Mountain…) mais aussi sur les projets de Koba LaD (Chercher l’or), DA Uzi (Du nord au sud) et Maes (Kalenji avec ZKR, Profesor).
17. Scar & Nardey
S’ils ne sont pas un duo à proprement parler, Scar et Nardey collaborent si souvent que nous étions obligés de leur accorder une place commune. Nouveaux venus dans le classement Ventes Rap des meilleurs beatmakers français, ces deux très jeunes talents ont accompli une année stratosphérique, multipliant les placements de haut niveau. Ils démarrent sur les chapeaux de roue en février en produisant le hit KASSAV de Gazo et Tiakola. Cette première cartouche va définir les bases de leur style, souvent fait d’une guitare sèche, jouée par Scar, et de batteries assourdissantes, assurées par Nardey. Les deux compères se retrouvent ainsi en co-production sur 44 de Niska et sur Tout recommencer de Leto. En fin d’année, Nardey se montre sur MAUVAIS 2X de Gazo et Ninho, tandis que Scar s’exporte en Espagne en produisant Habla Claro de Eladio Carrion et Morad. L’avenir paraît radieux pour deux beatmakers dont on n’a pas fini d’entendre le nom…
16. BBP
Le producteur fétiche de PNL s’en sort une nouvelle fois très bien cette année. Si les deux frères des Tarterêts ne donnent aucun signe quant à un nouvel album, BBP lui continue de s’imposer dans le rap français. Son style de production très synthétique, fait de multiples couches mélodiques et de petits détails disséminés a une nouvelle fois fait mouche en 2021. On le retrouve sur la plupart des blockbusters rap français de ce cru : JVLIVS II de SCH (Fournaise), JEFE de Ninho (Sky Priority), ou encore Avec le temps de Soso Maness (3x filtré). Se plaçant également sur les albums de Da Uzi, d’Hornet La Frappe, de Timal ou d’Alkpote, il boucle son année par une production pour SDM, #Malentouré, dont les synthétiseurs joués à l’envers démontrent sa patte si caractéristique. BBP reste une valeur sûre et l’ensemble du rap français aime compter sur lui.
15. Boumidjal
Ancienne moitié de Double X, Boumidjal poursuit son chemin en solo depuis 2020. Son efficacité est restée la même que durant ses grandes années avec Holomobb. Participant à l’élaboration de pas moins de 84 titres cette année, il produit 19 des 27 titres de l’album Kekra ainsi que de sa réédition dont le mémorable Numéro 9. On le retrouve aussi sur des grands succès en pop urbaine, produisant Je t’aime de ouf de Wejdene ainsi que Bimbo de Marwa Loud. En ce qui concerne le rap, il s’exporte de l’autre côté de la Manche en produisant 4 titres de l’album Home Alone 2 de D-Block Europe. Cela ne l’empêche pas de continuer son parcours victorieux dans le rap français, et reste un de ces producteurs qui reste inlassablement appelé sur tous les albums. Mapessa et Double Bang 10 de Leto, Alliance de Sadek ou encore GJS de Gims, Jul et SCH sont ainsi confectionnées par ses soins.
14. Ikaz Boi
Toujours très sélectif dans ses collaborations, Ikaz Boi se mélange peu et n’accepte de travailler qu’avec un cercle fermé d’artistes. Cette année, on le retrouve avec des têtes qui connaissent sa méthode et ont déjà travaillé de nombreuses fois avec lui : Hamza et Zed sur Réel, Damso sur MOROSE et OG, Ateyaba sur Final Fantasy et Purple Haze. Ces liaisons de longue date ne l’empêchent pas d’ajouter quelques cartes à son jeu, notamment par ses compositions sur l’Etrange Histoire de Mr Anderson de Laylow et sur OCYTOCINE de Squidji. Il clôture son année par un EP commun de haute voltige avec Olazermi, OTCHO. Il y assume autant un rôle de directeur artistique que celui de compositeur, à la manière de ce qu’il avait fait sur Triple S en 2018 avec 13 Block. Pilier de la production francophone, reste à voir si Ikaz Boi peut s’implanter durablement à l’international. Il avait planté une première graine en 2019 avec RERUN de Quavo en featuring avec Travis Scott.
13. Mehsah
Mehsah fait son entrée dans le classement cette année, mais ne peut réellement être considéré comme un rookie. On pouvait déjà le retrouver à la prod sur des morceaux de La Chronik au tout début des années 2010. Toutefois, 2021 marque son éclosion à travers un style old school assumé, qui a fait mouche en cette fin d’année. Le single À la base de PLK, ainsi que deux des morceaux phares de Classico Organisé (Légendaire et Loi de la calle), en sont la preuve. Mehsah est un de ces beatmakers qui reviennent à l’essence même de ce qui a fait le rap français : des samples de piano ou de violon finement découpé et des batteries boom bap revisitées, inspirées des 90s sans pour autant sombrer dans le passéisme. Ce retour à la mode des rythmiques boom bap pourrait bien être le phénomène des prochaines mois. À l’image d’1995 au début des années 2010, l’éclosion d’un Benjamin Epps semble porteur pour ce courant attaché aux racines du mouvement. Les prods de Mehsah semblent être à même de se retrouver sur nombre de blockbusters au cours de la prochaine année.
12. Freakey!
Avec son style si particulier, taillé de synthés électroniques imprévisibles, et de basses partant dans tous les sens, Freakey fait figure d’OVNI dans ce classement. Originaire de Montréal, il n’a pas les codes de l’instrumentale à la française, propre à beaucoup des beatmakers de ce classement. Cette volonté de s’affranchir des codes ne l’a pourtant pas empêché de se placer sur nombre de projets de jeunes pousses. Sa patte unique fait presque toujours de ses morceaux les plus marquants du projet sur lequel il est présent. Ainsi il produit la moitié de Carnaval de Finesse 2 : les Chroniques d’un Jeune Entrepreneur de Rowjay, et surtout se retrouve aux manettes de 3 morceaux de ERRR, première mixtape de La Fève. Le jeune rappeur livre des performances survoltées sur les instrumentales de Freakey, notamment sur Crenshaw, véritable bijou d’originalité. Avant ces deux grosses sorties de fin d’année, il s’était illustré sur Infini**a, la tant attendue mixtape d’Ateyaba, premier projet de l’artiste depuis 2015 et l’EP Delorean Music. À cheval entre la France, les Etats-Unis et le Canada, gageons que le jeune producteur parviendra a poursuivre sa lancée, et pourquoi pas se retrouver sur des projets majeurs aux États-Unis, après avoir co-produit Can’t Feel My Legs sur le premier album studio de Don Toliver en 2020.
11. Chapo & Heizenberg
Premiers de notre classement l’an dernier, Chapo & Heizenberg ont eu une année 2021 moins active, mais caractérisée par des apparitions toujours importantes. L’exemple le plus marquant demeure évidemment Daddy chocolat, single imparable de Koba LaD et Gazo, qui a fait vibrer les charts tout l’été avec ses accords de guitares efficaces et sa rythmique drill. L’année du duo ne s’est pas limitée à ce coup d’éclat, puisqu’on les retrouve aussi sur JVLIVS II de SCH (Corrida), sur 3 titres de la réédition de Dinos stamina, memento¸ et en fin d’année Heizenberg sur Paris de Niska, ainsi que Chapo en solo sur Reda (Partie 2), une collaboration évènement ente Lacrim et Mister You. Ce passe-passe entre les deux rappeurs se fait sur une prod à contre-courant du style préférentiel de Chapo. Ce dernier, originaire de Guadeloupe, avait toujours eu comme ADN de composition un style très américain, boosté aux basses 808. Espérons que les expérimentations de la sorte continuent en 2022.
10. AniBeatz
Lancé par divers placements de haut standing en 2020, AniBeatz a fait de 2021 son année. Il co-produit notamment Mona Lisa, single stratosphérique du dernier album de Booba, ULTRA. Certfié diamant, ce tube ouvre des portes inespérées au beatmaker. Cela lui permet d’enchaîner avec notamment le single Gasolina d’Hornet la Frappe en featuring avec Ninho, qui finira certifié or. Parmi ses autres productions marquantes, on peut noter La maison que je voulais de Ninho, Geronimo de Booba ou encore une floppée de titres d’ISK (Vérité et Vérité 2). 2022 risque d’être une année encore chargée pour AniBeatz, entre Booba et ISK qui préparent toujours plus de morceaux, et une liste de demandes qui ne cesse d’augmenter.
9. Hood Star
Après une année 2020 marquée par le succès dévorant d’À la fête d’UZI, Hood Star continue sur cette bonne lancée, et se place sur un grand nombre d’albums rap français. Le principal fait marquant de son année 2021 reste la composition de Loup Noir, outro majestueuse de JVLIVS II sur laquelle le piano se mêle aux violons et à des percussions distordues, pour finir sur un déchaînement de basses et de batteries. Signé chez Pleine Lune Publishing, Hood Star ne pouvait manquer de se retrouver sur les différentes sorties du label. C’est chose faite avec notamment le single de DJ Quick featuring Hamza & Ninho, Elle m’a dit, ou encore Aïcha sur l’album JEFE de Ninho, succès écrasant de cette fin d’année.
8. Noxious
Le beatmaker originaire de Bordeaux continue dans la surproductivité en 2021. Après avoir placé 57 morceaux en 2020, il est à la baguette de plus de 70 morceaux cette année. Plus que son style très reconnaissable, fait de petites clochettes et de drums trap linéaires, c’est aussi sa capacité à driver un morceau et à tirer le meilleur d’un artiste qui fait de lui un des beatmakers incontournables du paysage rap français. S’il prolonge des collaborations de longue date avec la plupart des rappeurs mainstream français, cette année 2021 aura été pour lui l’occasion d’une association inédite avec Booba, artiste avec lequel il n’avait jamais travaillé auparavant. Il produit ainsi Ratpi World¸hommage assumé à Barbie Girl d’Aqua, ainsi que Plaza Athénée. Parmi les prods marquantes de son année, on peut citer notamment GROKUWA de Gazo, Binks to Binks 7 de Ninho, Doucement de Ronisia ou encore N.I. de Niska et Ninho.
7. Junior Alaprod
Moins productif cette année qu’en 2020, le producteur congolais signe paradoxalement le plus gros carton de sa carrière en France : Petrouchka de Soso Maness en featuring avec PLK. Reprenant la mélodie d’un chant russe traditionnel du 19ème siècle, Kalinka, il crée un des hits qui aura le plus rythmé cet été, passant 6 semaines à la première place du Top SIngles SNEP. On le retrouve sur la majorité des albums mainstream de cette année, et son style fait de drums sèches et de multiples couches mélodiques a encore fait merveille. Il compose en particulier les instrus de Pousse-toi de Tiakola, de Tue ça de Koba LaD en featuring avec Guy2Bezbar et SDM, ou encore de Le monde est méchant, morceau éponyme et introduction du dernier album de Niska. Avec les probables retours de PLK et de 13 Block pour des albums studio, nul doute que Junior Alaprod sera de ceux qui rythmeront l’année 2022.
6. Zeg P
Les années suivent et se ressemblent pour Zeg P. Pour la deuxième année consécutive, le producteur signé sur Affranchis Music obtient le single le plus écouté de l’année en streaming. Après Ne reviens pas en 2020, c’est cette fois La kiffance de Naps qui a retourné les charts tout l’été. À l’heure où cet article est écrit le titre cumule plus de 144 millions d’équivalent streams SNEP ! Zeg P enchaîne avec Mode Akimbo, featuring évènement entre SCH et Jul sur JVLIVS II, sur le point d’être certifié diamant. Se surnommant lui-même le « moulamaker » par sa capacité à créer des tubes pour tous les artistes avec lesquels il travaille, Zeg P n’a cependant pas hésité à sortir de sa zone de confort. Il produit ainsi Windsor de Sofiane, morceau infusé au piano qui confirme la trajectoire ascendante du rappeur, ou encore un Footballeur de Vald, qui vire au reggaeton.
5. Kore
La tête du label AWA s’est encore illustré, à la fois par sa capacité à diriger un projet de A à Z, à créer des hits, et à maintenir une cohérence de bout en bout. Il sert de beatmaker et de directeur artistique sur plusieurs très gros projets cette année. On le retrouve en tant qu’artiste principal sur la compilation En passant pécho, bande originale du film du même nom difusé sur Netflix. Cette compilation dévoile plusieurs tubes, en particulier Mon Poto avec Ninho et Mango avec Lacrim notamment. Il poursuit son année en produisant et réalisant 3 projets pour ses poulains d’AWA : Étoile Noire de Luv Resval, Tout est gris de Onze et Depuis le départ de Doria. Il termine son année en beauté en assurant la réalisation de l’album Persona non grata de Lacrim, un retour salué par la critique pour le rappeur du 94. Toute l’ambiance mafieuse amenée par les instruments à cordes a participé à faire de cet album un des meilleurs albums de l’année 2021.
4. Prinzly
Après une première partie de carrière couronnée de succès au sein du collectif Street Fabulous, Prinzly a dû se réinventer pour garder sa place dans le milieu de la production. En tenant un rôle majeur dans l’émergence de la scène belge au sommet des charts, il a réussi à se placer et à mettre en avant son style de production toujours plus détaillé. Après avoir produit la majeure partie des titres sur QALF, il revient avec Damso sur QALF Infinity en composant une nouvelle fois la majorité des titres de cette réédition. De plus, il se distingue en produisant intégralement le projet de Squidji OCYTOCINE, un artiste français émergent et qui ne devrait tarder à faire du bruit. Enfin, il poursuit sa collaboration fructueuse avec Hamza en plaçant 3 titres sur 140 BPM 2. Il est aussi à la prod sur la majorité des featurings qu’Hamza offre à d’autres artistes. On pense notamment à Goosebumps de Larry, Ouais Ouais de Leto ou encore Window Shopper Part. 1 de Laylow.
3. Skread & Phazz
Grands acteurs de cette fin d’année 2021 de par leur travail d’orfèvre sur l’album Civilisation d’Orelsan, Skread et Phazz se sont aussi illustrés en solo dans d’autres contextes. Ainsi, le premier est à la prod du morceau Goodbye de Dadju et Chris Brown sur la compilation No Limit, tandis que le second a été présent sur de nombreux albums de rap français cette année, faisant preuve d’un apport chirurgical sur les projets de Georgio, d’Ashe 22, de Koba LaD ou encore de Gouap. Sur Civilisation, bien que Skread reste l’architecte majeur de l’album, le passé de musicien électronique de Phazz se fait sentir par les synthés traités avec détail sur l’odeur de l’essence par exemple. Déjà principaux beatmakers de La fête est finie et de sa réédition Epilogue, les deux compères ont développé une alchimie qui se prolongera sur la tournée d’Orelsan, prévue à partir de 2022. Les fans du rappeur caennais retrouveront Skread au pad, et Phazz aux claviers dans cette tournée pharaonique, se clôturant par 5 Bercy d’affilée en mars 2022.
2. Flem
L’architecte principal de La menace fantôme n’a pas pâti de l’absence de nouvel album de Freeze Corleone. Bien au contraire, il a profité de ce hiatus médiatique du rappeur sénégalais pour prendre toute la place, plaçant ses synthés froids et ses rythmiques drill reconnaissables entre mille sur tous les grands albums mainstream de rap français. On le retrouve ainsi sur 3 titres de l’album de Gazo (TCHIN 2X, BSB et MON CHER), sur deux singles de Tiakola (Étincelle), ainsi que sur Binks to Binks 7 de Ninho et aussi sur l’album Réelle Vie 3.0 de Maes. Ces placements à l’extérieur n’empêchent pas sa collaboration avec Freeze Corleone de se prolonger, puisqu’il produit les deux solos qu’il sort cette année (Téléphone et Règne sur le monde), son featuring avec Central Cee (Polémique), et ses apparitions sur les albums de rappeurs français (27 sur l’album de Da Uzi, Grammy sur l’album de Mac Tyer, Pépé anglais sur l’album de Zuukou Mayzie, entre autres). En 2022, on l’attend à la baguette sur le prochain jet de Freeze Corleone, mais aussi sur le premier album studio de Osirus Jack, qui alimente les fantasmes depuis plus d’un an.
1. Amine Farsi
Déjà présent dans notre classement de 2020 à la dernière place, Amine Farsi a poursuivi sa progression et peut désormais être considéré comme un des beatmakers incontournables du paysage rap français. Même s’il a enchaîné les placements haut de gamme, avec notamment des productions pour Nekfeu, Da Uzi, Gazo ou RK, sa méthode de travail est avant tout caractérisée par une collaboration de long terme avec les artistes. Cette volonté de bosser à fond sur les projets lui permet de placer toujours plusieurs morceaux sur les projets des artistes dont il est proche : 4 morceaux sur la Ash Tape, Vol. 3 de Ashe 22 (Substance, Scellé Part . 3, X3, Cro Cop), 2 des 5 morceaux de l’EP Prend tous les risques de Le Risque (Aggravage 2 et Erling Haaland), ou encore en toute fin d’année 8 des 11 morceaux de la première mixtape de Fresh LaDouille, Sur écoute. Son style brut et sombre, avant tout basé sur des pianos horrifiques mélangées à des rythmiques drill devrait encore marquer l’année prochaine avec un projet solo qui semble prévu pour 2022. On espère aussi le voir explorer des nouveaux styles comme sur l’excellent Niya de Tawsen et Zamdane.