À l’approche de l’Euro, celui qui s’est imposé au FC Defjam en une titularisation va-t-il confirmer avec son album Anarchie? En effet, le numéro 19, qui avait frappé tellement fort le 13 novembre que cela s’était ressenti jusqu’au Stade de France où se trouvait dailleurs la Mannschaft, revient encore. On va tenter d’oublier le caviar qu’il avait servi au rap français avec A7 et se concentrer uniquement sur ce projet…
Dès le premier extrait par celui qui passe sur Sky et sur OKLM (cette phrase est encore plus vraie quand on sait qu’à la sortie de son planète rap il s’était direct rendu dans les locaux de la webradio pour l’émission La Sauce), avec l’intro Anarchie éponyme du projet, le public était unanime pour dire que ça s’annonçait très très breusom dans la lignée d’A7. Puis ensuite, le deuxième choix de single Je la connais (plus Skyrock qu’OKLM) brouillait totalement les pistes, encore une fois le public était totalement unanime… Pour dire que ce morceau est très certainement le pire de sa carrière, voire peut être même de l’année… Voire même de la décennie. Enfin bref, tandis que les mécréants téléchargeaient illégalement l’album et tweetaient tous leurs retours négatifs (« gneugneu, c’est de la merde, c’est mieux A7 » ; « SCH il me déçoit là, c’est quoi cette zumba? »), après seulement une écoute j’attendais patiemment d’être trois jours plus tard à 1h du matin pour rentabiliser les 10€ par mois que la marque à la pomme me croque, et au fil des jours je voyais déjà certains avis changer et d’autres enfoncer le clou.
À la première écoute, c’est vrai que j’ai été un peu déçu, sûrement du fait qu’effectivement « tout le projet a du Kore ». Au niveau des prods dans l’ensemble, ça manque de ténèbres. Il manque clairement la touche Guilty de la première partie de sa mixtape. Et justement, c’est là que se situait mon souci et celui qu’on a tous eu pour la première partie, tout les auditeurs ont eu le même reflexe que lorsque Kaaris avait sorti Le bruit de mon âme et qu’on l’a comparé à Or Noir (oui, Kaaris n’a rien à foutre ici, mais c’est ma chronique et j’emmerde le peuple) ; là tout le monde y compris moi comparait l’album à A7, on cherchait tous un Gomorra et un Champs Elysées.
Bref, après trois écoutes je me rend compte qu’en vérité le projet est excellent, peut être moins homogène à cause de toutes ces notes de piano mais le S Götze est toujours aussi sombre qu’auparavant, peut être même plus… Sauf que là, il s’agit d’un album donc il faut bien ce qu’on appelle des banger et de la zumba. Et niveau bangers, le taff est accompli avec Dix Neuf. Mon Dieu, ce son me rend totalement dingue, je m’imagine en boîte avec « trop de billets sur la table » en train de descendre une bouteille qui coûte le prix d’un salaire pour lequel il est insultant de se lever à crier « MADAFACK! » Toujours dans les bangers, le son Neuer est énorme, le sample de la prod me rend fou, je me mets à faire la gestuelle de SCH dans la rue et un mec me remercie en croyant que je lui indiquais la direction qu’il cherchait. Et puis parlons de Trop énorme… Vous vous souvenez quand les gens étaient scandalisés pour sa phrase dans A7? Quand il disait « s’lever pour mille deux c’est insultant »? Bah, il en a clairement rien à foutre et il en rajoute une couche: « S’lever pour mille deux c’est insultant! Tu t’sens pas concerné? Mille trois aussi ! » Comme diraient les renois à 10K followers: je cherche le respect.
Passons les bangers, en terme de flow c’est encore mieux qu’auparavant où il arrivait qu’on adhère totalement bien qu’on comprenne que 50% du texte. Maintenant, je comprend à peu près 80% et vu les dingueries lyricales qu’il envoie j’ose même pas imaginer ma réaction aux punchlines quand j’atteindrai les 100%. Hassoul, restons concentrés sur le flow, je trouve qu’il a réellement passé un cap (coiffure xptdr quelle vanne de génie), il sait kicker comme dans l’intro, Neuer et Alleluia, il sait traper sale comme dans Murcielago où il nous rappelle qu’il fourre depuis Ripro, il sait toujours faire du rappé/chanté comme dans Cartine Cartier ou Le Doc. Tout à l’heure, je disais que l’album était décevant pour certains car moins sombre que prévu, pourtant son écriture est toujours aussi ténébreuse. Putain Schneider, je suis fan de ta plume venu des abysses ; vraiment c’est un truc de fou la façon d’imager ses phrases, des fois de façon super crue c’est… Wow.
Quand j’écoute Himalaya, j’ai vraiment l’impression que le mec rappe depuis un cimetière, qu’il a la haine contre la terre entière: « avant de devenir poussière on meurt à feu doux sans l’sentir » ; « au quartier y’a beaucoup d’fric et très peu d’emplois ». Comment on peut dire que ce mec n’a aucune plume quand il sort plus de multisylabiques que votre rappeur blanc préféré, de superbes métaphores et autres figures de style ou des phrases comme « j’aurai pas tout fait pour te perdre mais je t’ai perdu, heureusement que j’ai pas tout fait pour te plaire c’est hyper dur »? Au niveau des thèmes, le man a encore fait le taff avec une large palette: le son Le Doc rempli de métaphores subtiles et poétiques n’est pas sans rappeler le son Viens voir le Docteur de Doc Gyneco. Allô Maman, petite référence aussi à un autre célèbre morceau de la musique française (#BigUpAlainSouchon), où il me donne envie d’haïr toute la gente féminine et déclarer tout mon amour à ma mère (je vous vois déjà dire « bouh la honte il a besoin d’un son de rap pour dire à sa mère qu’il l’aime quel vieux mec »). Dans ce son, il explique que la musique et tout les projets qui vont avec passeront toujours devant nimporte quelle femme et qu’aucune ne le changera, son seul but est que sa mère qu’il voit un peu plus vieillir chaque jour soit comblée et heureuse.
Le morceau Quand on était mômes est rempli de nostalgie, il repense à ses amis avec qui il a grandi et pratiqué quelques activités illégales (là je suis censé vous dire que bien sûr je ne cautionne pas et patati patata) qui n’ont pas eu autant de chance que lui et y ont laissé leur vie mais restent omniprésents dans sa tête, tandis que le son Essuie tes larmes le contredit un peu puisqu’il décrit l’homme qu’il est devenu, qu’il n’a aucun regret sur ce qu’il a pu faire et qu’il est à l’image de notre société: violent et prêt à tout. Et pour finir, Cartine Cartier… Que dire… Quel bijou, quel chef d’œuvre… Malgré sa mort Conte vit toujours en SCH (désolé à ceux que j’ai spoilé, j’avoue y prendre plaisir), l’Italie lui va vraiment bien ce son est vraiment magnifique. J’ai l’impression d’être dans un épisode de Gomorra. Quant au couplet de Sfera Ebbasta, il est magnifique, meilleur que toute la carrière d’un certain rappeur d’origine maghrébine qui porte encore un duvet au lieu d’une moustache et mieux écrit que nimporte quel son qu’un rappeur membre d’un collectif ayant très peu d’adversaires (et de ventes): dans ce couplet il nous parle d’une jolie femme qui veut porter du Louis Vuitton, voyager, fumer de la weed et toucher les nuages avec lui sans Fly Emirates (merci à mon gava Sobat pour la traduction).
Tout ça pour dire que SCH a gagné cette année sa place de titulaire dans le rap français et peut donc passer de Götze à Özil. Cet album est pour l’instant l’un des meilleurs de 2016, il n’est en aucun cas mauvais ni même décevant mais juste différent par rapport à ce à quoi les gens s’attendaient. Malgré le fait que quelques sons passeront aux oubliettes, la grande majorité du projet reste d’une vraie qualité et vraiment différente, bien meilleure que ce qu’on peut entendre ailleurs (quelle rime de batard). La seule chose sur laquelle tout le monde sera d’accord, c’est qu’effectivement pour le prochain projet, beaucoup attendent vraiment le retour de Guilty comme celui de Jésus.
Article de merde, bresom par-ci bresom par là.
Travaille ton vocabulaire. Et arrête avec tes références à la twitosphere dont on s’en bat les reins (renoi à 10K blabla, vocabulaire de twittos gneugneu…). Ca rend illisible et assez peu structuré ton article.