Originaire de Sète, Lyms fait parler de lui depuis quelques mois grâce à des singles aux mélodies captivantes et à la plume surprenante. Âgé de 23 ans, ce nouveau phénomène a ainsi enchaîne coup sur coup les sorties de Trop tard, Nuit et Sentiments et se constitue une fanbase de plus en plus solide. Proche de Demi Portion, le plus grand nom de sa ville, il dévoile également une collaboration avec ce dernier sur J’ferai pas. Depuis le début du confinement, Lyms tire le meilleurs de sa situation en entamant une série de lives Instagram en compagnie de son nouveau complice : Kanoé. Ensemble, les deux rappeurs tissent des liens amicaux et artistiques et partagent cette énergie avec leurs publics respectifs. Résultat : une collaboration intitulée Comme les autres, produite par Ethan Jackson et qui figure parmi les singles les plus marquants de la semaine. Les deux rappeurs se rejoignent à mi-chemin de leurs univers respectifs, et parlent d’un sujet avec lequel ils entretiennent chacun un rapport un peu particulier, celui de la carrière, de son impact sur la vie privée mais aussi des horizons qu’elle laisse entrevoir. Un morceau puissant qui promet de bénéficier aux deux artistes.
REVRSE : Comment se passe le confinement ?
Lyms : C’est un peu compliqué, j’ai pas de matos pour m’enregistrer mais j’essaye de faire quelques prods à distance et surtout d’écrire.
REVRSE : J’ai vu que vous avez aussi commencé une série de lives ensemble…
Kanoé : C’est ça, tous les soirs quasiment !
REVRSE : Ça vous a permis de promotionner votre single de façon un peu originale, mais il avait déjà été enregistré avant si je comprends bien ?
Lyms : Il a été enregistré pas longtemps avant le confinement. Un jour, on a fait un live dans lequel on a balancé un extrait en exclu et les gens ont beaucoup aimé. Ça a été relayé par Rapélite…
Kanoé : Du coup, on s’est dit qu’on allait le sortir pendant le confinement, pour en profiter et aussi faire plaisir aux gens pendant le confinement.
REVRSE : À ce niveau là, on peut dire que la situation a été bénéfique pour vous, non ?
Lyms : Carrément, les gens attendent le son comme jamais et les lives permettent de les sortir un peu de l’enfermement.
Kanoé : Ça colle bien, parce que c’est un son calme, qui fait réfléchir.
REVRSE : J’ai l’impression que ça correspond vraiment à l’univers de Lyms…
Kanoé : Il est unique, pour la simple et bonne raison que c’est la première fois que les gens nous entendront tous les deux sur ce registre. Après, c’est surtout vrai de mon côté parce qu’ils ne m’ont jamais vraiment entendu chanter, ou très rarement. Pour Lyms, c’est surtout qu’il n’a jamais vraiment encore traité le sujet du son. De mon côté, l’idée c’est que les gens se rendent compte que ça va plus loin que des freestyles Instagram.
Lyms : On voulait que les gens voient que Kanoé peut aussi faire des gros singles avec de la mélo en plus du kickage.
REVRSE : Qu’est ce que vous avez cherché à transmettre en termes de thématiques avec ce morceau, justement ?
Lyms : Ce son parle de nos carrières respectives, de notre rencontre, de ce qu’on se souhaite mutuellement… Mais surtout c’est une manière de dire qu’on ne se donnera pas de fausse image, montrer qu’en restant nous-mêmes on peut produire de bons titres.
Kanoé : C’est tout pareil, je rajouterais que ça rajoute les changements qu’on a vécu et le chemin qui nous attend par la suite…
REVRSE : Se projeter dans le futur, c’est un exercice un peu particulier dans ta situation car tu as entamé ta carrière à un jeune âge…
Kanoé : D’un côté c’est vrai, mais je sais aussi que ce qu’on a raconté dans le son avec Lyms touchera la plupart des rappeurs et leur fera penser à leurs débuts, par exemple le sujet du changement des relations amicales.
Lyms : Et au-delà, même le public peut se reconnaître dedans.
REVRSE : J’ai l’impression qu’à des niveaux différents, ce titre va être importants pour vos deux carrières.
Lyms : C’est ça. Les gens me connaissent encore peu, ça va me donner de la visibilité et de montrer mon style de musique. Pour Kanoé, ça va peut-être montrer qu’il est là pour durer, c’est que pas un buzz du moment.
REVRSE : D’ailleurs, comment est-ce que vous avez fait connaissance ?
Kanoé : Avant que mon manager [ndt : Ogee Handz] ne devienne mon manager, c’était déjà celui de Lyms. Moi, je le connaissais déjà sans le savoir par les prods, c’est avec lui que j’ai avancé à ce niveau. On se retrouvait souvent en studio pour travailler ensemble. C’est là que j’ai rencontré Lyms la première fois. Par la suite, Ogee est devenu mon manager et on a été amenés à se revoir plusieurs fois et le feeling est passé directement. On a la même mentalité, tous les deux. Ça aurait pu rester professionnels, mais on a fini par devenir potes et ça a débouché sur un featuring. Mais c’est pas le débouché de notre relation, au contraire.
REVRSE : Bizarrement, c’est pas Ogee Handz qui a produit le morceau !
Kanoé : Non, c’est un autre beatmaker qui est dans la boucle qui s’appelle Ethan Jackson, que je trouve très talentueux… Avec lui aussi, ça va plus loin que la musique, on est frères. D’ailleurs, tous les sons que j’ai de côté sont de lui.
Lyms : On a bien aimé ce qu’il faisait parce qu’il a une pate vraiment à part, je pense qu’il va s’installer dans les années à venir.
REVRSE : Lyms, ce que tu fais est très moderne au niveau des mélodies mais on ressent une touche old school dans ton écriture…
Lyms : Je suis de Sètes, depuis petit je connais Demi Portion qui est le rappeur phare ici. Il connait toute ma famille, c’est comme un grand frère. Côtoyer l’un des meilleurs lyricistes du rap français, ça t’influence forcément même sans t’en rendre compte. Après, moi et Kanoé on a en commun d’avoir grandi avec la Sexion d’Assault. Ça aussi c’est une énorme influence, de par la mélodique et les thèmes abordés. Ceci dit, moi je me considère plutôt comme un chanteur qui sait rapper que comme un rappeur à part entière.
REVRSE : Finalement, vous êtes un peu complémentaires en termes de proposition musicale, non ?
Lyms : Carrément, et ça s’est fait naturellement. On savait tous les deux que j’allais chanter, que lui allait kicker, et on est partis sur cette base là.
Kanoé : D’ailleurs mon couplet c’était écrit pour être kické, mais quand je suis arrivé en cabine j’ai mis de la mélo dedans et ça rend un effet un peu chanté.
REVRSE : Qu’est ce que vous prévoyez pour après ce son ?
Lyms : On va attendre les retours du public dans un premier temps. Vu comment le son est attendu, je pense que ça peut bien marcher. Selon ce qui se passe, on avisera, mais la suite est déjà quasiment prête. Pour l’instant, ça sera des singles mais il y aura sûrement un EP en fin d’année.
Kanoé : En ce qui me concerne je prévois un Rapélite, le clip avec Lyms, un autre clip que j’ai déjà diffusé sur mes réseaux… Et puis ça sera à voir, mais pourquoi pas un projet aussi. C’est à attendre.
REVRSE : Vous pensez tourner un clip ?
Lyms : Je pense que oui, pour le moment c’est compliqué. Sinon, on aurait sûrement sorti avec le clip. Mais ça peut être bien de le sortir juste comme ça. Disons que ça nous arrange sans nous arranger, mais on a bien su gérer le confinement.