En 2017, Benash surprenait le public en dévoilant CDG, un premier album efficace et soigné dans lequel le rappeur originaire des Hauts-de-Seine commençait à travailler sur les mélodies de ses titres et son univers visuel. Deux ans et un disque d’or plus tard, le créateur du jus de bagarre revient à l’occasion de la sortie de son second opus intitulé NHB. Discret médiatiquement et en retrait sur le plan artistique, Benash a profité de ce temps qui lui était donné pour perfectionner les éléments de son ADN musicale : des visuels sombres rehaussés par des choix graphiques proches de ceux d’anciens cartoons, un premier extrait puissant rythmé par l’omniprésence des couleurs grisâtres… Toujours épaulé par son label 92i (Capitol France) et l’incontournable Booba, Benash nous livre un projet introspectif avec quelques touches de mélancolie, tout en conservant de la place pour les tubes dansants dont il a le secret. C’est donc une évolution sur tous les plans qui pousse le rappeur a faire son retour sur le devant de la scène, et qui n’a pas tardé à séduire son public. Nous en avons profité pour revenir sur la conception de son projet et les bouleversements de sa vie qui ont inspiré les textes de Benash dans une interview exclusive…
REVRSE : Pour rentrer dans le vif du sujet, je voulais te demander dans quel état d’esprit tu as préparé NHB ?
Benash : Dans un état d’esprit un peu mélancolique et revanchard, je vais pas te mentir.
REVRSE : D’où te vient cette mélancolie ?
Benash : Durant ces deux ans d’absence j’ai vécu certaines choses, des séparations, je suis passé par des galères. Puis je suis devenu père et ca change un homme. C’est pour ça qu’il n’y a pas que ca (rires), il y a des sons dansants, de la rumba congolaise… J’ai varié un peu quand même !
REVRSE : Est-ce que tu pourrais décrire avec tes propres mots la différence entre CDG et NHB ?
Benash : CDG c’est l’album du mec en bas de la tour, rempli de haine, qui va se fight avec tout le monde. NHB, c’est un album un peu plus mature. Pour préparer l’album notamment, j’avais quelques textes déjà prêts avant d’aller au studio mais j’ai organisé des séminaires avec des beatmakers pour le reste.
REVRSE : C’est pour ca que tu as appelé ton album NHB ? Parce qu’il te représente plus pour toi que pour ce que tu fais ?
Benash : Ça me parait logique parce que NHB est plus profond, j’essaye de montrer qui je suis vraiment et d’enlever la carapace street que je m’étais construite sur l’album précédent.
REVRSE : Est-ce que Booba t’as conseillé pour NHB ?
Benash : Oui, toujours, mais j’ai préféré d’abord mettre en pratique toutes mes idées avant que le label et Booba m’aident à m’orienter sans dénaturer l’identité NHB. Pour être plus précis, il me donnait tout le temps le même conseil : « fais des hits » (rires) ! Plus sérieusement, le meilleur des conseils qu’il a pu me donner c’est « prends ton temps » et je pense que ca s’entend, ça te permet de mieux créer ton univers.
REVRSE : C’est parce que tu as estimé qu’elle rentrait bien dans cet univers que tu as invité la chanteuse Cindy Belo sur ton album ?
Benash : Exact, qu’elle soit connue ou pas je m’en fous. La première fois que j’ai entendu ce qu’elle faisait, c’est un pote qui m’a montré sur YouTube. J’ai senti qu’il y avait un truc dans sa voix, du coup je l’ai invitée au studio et on a tout fait ensemble de A à Z.
REVRSE : T’écoutes beaucoup de rumba ?
Benash : Ah ouais fort ! Fally, Koffi Olomidé, mais pas que. J’écoute du nigérian un peu, comme Burna Boy, et le rap cainri. Je suis fort les actualités de là bas ; Gunna, Juice Wrld, Lil Baby… Je kiffe les artistes qui amènent ce coté mélancolique en poussant la chansonnette.
REVRSE : Est-ce que t’as vraiment lu L’art de la guerre de Sun Tzu ou c’était juste pour le titre ?
Benash : Je l’ai vraiment lu et j’ai beaucoup appris, surtout sur le coté stratégique. Après, c’est des stratégies de guerre donc c’est à prendre avec du recul et à adapter à ta situation.
REVRSE : T’as pu continuer le MMA en préparant l’album ?
Benash : Régulièrement ! En vrai, avant j’en faisais vraiment pour percer, je rêvais d’UFC. Maintenant avec le rap je continue surtout pour le loisir.
REVRSE : Qui sont tes combattants préférés ?
Benash : Brock Lesnar pour sa puissance que j’aimais beaucoup. Frank Mir pour sa technique au sol parce que moi je suis un mec qui aime beaucoup le grappling, le ju-jitsu. Puis Conor plus récemment.