Chaque mois, Ventes Rap sélectionne cinq titres d’artistes indépendants, remarquables par leur qualité et le soin apporté à leur promotion. Librement inspirée d’Unsigned Hype, rubrique mythique du magazine The Source, cette série d’articles vise à prendre le pouls de la scène underground française, des figures montantes aux nouveaux arrivants… Découvrez les 5 artistes indépendants qu’il ne fallait pas manquer au mois de mars 2021 !
Bouss – R.S
La maîtrise de la mélodie semble presque innée chez certains artistes, c’est notamment le cas de Bouss qui fait preuve de cette qualité à travers plusieurs morceaux. Ce jeune artiste de 22 ans en provenance du 94 a commencé à écrire il y a de cela seulement trois ans et propose déjà du contenu très qualitatif. Il puise ses inspirations de talents américains et français très divers tels que Jul, Chris Brown ou encore Lil Baby. Sur R.S, il adopte un BPM très rapide et des flows mélodieux, qui y voguent de manière très fluide, accrochant l’oreille de l’auditeur dès les premières secondes. Vous l’aurez compris, c’est le genre de morceau qui se rejoue facilement nombre de fois d’affilées tant il reste en tête. L’instrumentale légère et pourtant si percutante de MillionMan Beatz donne aussi de son énergie dansante et participe grandement à la douceur de l’ensemble. Côté caméra, le tout est illustré par Seven Eyes qui offre un clip efficace à R.S, à grand renfort de néons et bolides customisés. En accord avec tout ceci, Bouss est déjà en train de préparer un futur projet qui espérons-le, fera découvrir sa musique à bon nombre de nouveaux auditeurs.
Mvvnu feat. Rony Dion – Pièce
Avis aux amateurs de trap bien méchante et de piano de film d’horreur : les deux artistes belges excellent sur ce style et kickent sans modération lorsqu’ils se partagents le micro. Mvvnu et Rony Dion se donnent la réplique sur Pièce et c’est une alchimie forte qui se dégage de leurs couplets. Les deux artistes apparaissent comme très complémentaires, il est même facile de les imaginer en duo sur plusieurs projets communs ou faisant partie d’une seule et même entité, à la manière d’un Key Largo en France. Sur l’instrumentale martelée de +32 Marchall, Mvvnu et Rony Dion s’en donnent à cœur joie et enchainent les variations ! Indéniablement un morceau à écouter sur un gros système, en voiture ou sur des enceintes, pour en saisir entièrement l’ampleur. Le clip très classique réalisé par Mizero Black & Diamé Sarr colle bien à l’ambiance générale et donne un ton très américain. Un nouveau duo à surveiller de près dans le paysage de la trap francophone…
Gama Boonta – Mars Madness
Depuis septembre dernier, Gama Boonta s’est lancé dans une série de singles dont le dernier acte en date s’intitule Mars Madness. À l’occasion de son 24ème anniversaire, le rappeur dévoile un titre ambitieux, qui offre également une excellente occasion de découvrir son univers… Gama Boonta commence à rapper en 2016, avant de créer son label Karité Records. Un nom qui renvoie à celui des projets Karité, premiers opus d’une trilogie qui devrait s’achever en septembre. Sur Mars Madness, il développe un esprit de légèreté qu’on retrouve aussi bien sur l’instrumentale de Kon Queso que sur sa propre performance. Pourtant, il est bien là pour kicker en évoquant des moments forts de sa vie sans sombrer dans la confession, transmettant une belle impression d’authenticité. Un mélange qui colle parfaitement à l’esprit de célébration de son anniversaire et en fait un titre particulièrement agréable à l’écoute. À l’image de la discographie de son auteur, Mars Madness est parsemé de bonnes idées et d’approches intéressantes, non seulement d’un point de vue purement musical, mais aussi d’un point de vue visuel. Ici, le clip est réalisé par Jean Deyehe et Gama Boonta lui-même. Rendez-vous en septembre pour Karité 3…
7.62 – Mode de Vie
La scène belge est décidément très en forme à l’horizon du rap francophone et 7.62 à lui aussi son mot à dire depuis Bruxelles. Sur une instrumentale oppressante et très rapide composée par Kp Beatz, le rappeur pose sa voix éraillée entre refrains chantés et couplets bien découpés. Ici, il nous fait transparaître une forte détermination ainsi qu’un gros travail sur sa production visuelle et sonore que l’on ressent du début à la fin du morceau. Le son en lui-même est d’ailleurs assez court et se prête très bien à plusieurs écoutes d’affilée, révélant ainsi l’efficacité de la recette de 7.62. Ce dernier s’illustre dans un clip original signé Anas L’mourabiti et Florian Ferrelli, dans lequel on le retrouve en train de sillonner la ville à pied, en transports et en voiture. Notez que cet artiste ne dort pas et qu’il enchaîne les clips sur sa chaîne YouTube, avec un très bon accueil des auditeurs à chaque sortie. Il serait sage de garder un œil sur le futur proche de 7.62, qui ne tardera sûrement pas à se faire remarquer.
Omran – Money Bag
Dans la catégorie interprète/compositeur, Omran propose un univers original et captivant. Money Bag invite à l’exploration d’un style atypique où la première écoute appelle à revenir. Il est tout d’abord important de préciser que l’intégralité du titre sort de la tête de l’artiste, de l’écriture à l’instrumentale, une qualité rare lorsque le tout est bien exécuté. Une influence rétro forte ainsi qu’une ambiance nocturne se dégagent du morceau, le tout appuyé par des notes de guitare très profondes et des kicks percutants. L’approche de l’ordre de « l’onirique » et de l’abstrait donne une couche de mystère supplémentaire, développant l’aura de cette composition. Ce qui est intéressant de remarquer ici, c’est l’équilibre qui a été trouvé entre la structure avec une certaine maîtrise et un côté plus expérimental. Une chose qui n’est pas simple lorsque l’on cherche à créer en musique. Khadidja Sene et Omran lui-même ont réalisé ce clip où l’on peut le voir se pavaner entre gares et épiceries, le tout en noir et blanc. Un titre produit par le label indépendant Sensitive Globe Music (Carl Malapa) qui plaira énormément aux amateurs de registres hybrides et atypiques…