Chaque mois, Ventes Rap sélectionne cinq titres d’artistes indépendants, remarquables par leur qualité et le soin apporté à leur promotion. Librement inspirée d’Unsigned Hype, rubrique mythique du magazine The Source, cette série d’articles vise à prendre le pouls de la scène underground française, des figures montantes aux nouveaux arrivants… Découvrez les cinq artistes indépendants qu’il ne fallait pas manquer au mois de septembre 2020 !
Tedax Max – Joe le taxi
Nouveau protagoniste d’une scène lyonnaise en plein essor, Tedax Max enchaîne les frappes depuis quelques mois. D’emblée, le visuel de Joe le Taxi, signé Martin Gadiolet, pose la couleur. Cagoule sur la tête, arme automatique en mains et gilet pare-balles sur le torse, le rappeur scande un texte qui met en garde ses concurrents. Ces punchlines percutantes prennent vie sur une instrumentale de Bey Beats. Le compositeur opère nombre de distorsions de 808 et autres roulements de cymbales très trap pour une production moderne donnant naissance à une ambiance des plus sombres. À noter également, la référence évidente au tube de Vanessa Paradis du même nom. Après un Drillotière brûlant et un Goodfellas tranchant, Tedax Max nous laisse avec l’envie d’en entendre plus et de découvrir le reste de sa palette technique. Forme Olympique, son EP paru en début d’année, est disponible sur les plateformes de streaming.
Beeby – Morningstar
Avec Morningstar, qui clôt l’EP éponyme paru le 31 décembre dernier, Beeby livre une performance remarquable, tant du point de vue des variations techniques que des émotions véhiculées. Véritable condensé de l’univers du projet dont il est extrait, il bénéficie également de ce point de vue de la richesse de l’instrumentale de KEDYI, Kage Beats et Lafleyne. C’est sur des nappes d’accords aux sonorités brillantes que le rappeur mélange couplets découpés en règle et refrains chantonnés. Le BPM planant est meublé tout du long des quatre minutes du titre par de multiples percussions et instruments rythmiques bien placés devant guitare électrique et claviers, ce qui permet à la composition d’user de toutes les fréquences musicales stimulantes à l’oreille. Une belle réussite, pour un artiste qui n’a rien perdu de sa pertinence après plus d’une demi-décennie de carrière !
Sabri Sama – Hold Up
Originaire de Toulon, Sabri est un rappeur aux multiples casquettes, puisqu’il officie également en tant qu’ingénieur du son au sein de son propre studio, « Blue Magic » (La Seyne-sur-Mer). Très actif, il sort depuis plusieurs mois des titres destinés à exposer ses différentes facettes et sa palette de talents. Produit par Khomia Beats, Hold Up s’appuie sur les sonorités d’une guitare, composante récurrente de l’univers sonore de Sabri. Entre une écriture qu’on sent parcourue de bonnes idées, et une véritable polyvalence technique, le rappeur se démarque. Fidèle à la rigueur et la discipline qui transpirent de sa musique, il nous informe être prêt à dévoiler plusieurs titres, et travailler sur ses projets à venir. Un outsider talentueux, qui pourrait bien faire parler de lui cette année…
GR OMEGA – Mélancolie Autotunée 5
Si vous souhaitez tendre l’oreille vers quelque chose de plus doux et mélancolique, c’est ce morceau qui fera l’affaire. Bien qu’on ne sache pas encore grand chose de GR OMEGA, sinon qu’il vient de Toulouse, le rappeur se dévoile peu à peu au travers de la série Mélancolie Autotunée. Sur un piano élégant et une rythmique efficace (BClutch) l’artiste livre dans un texte de bonne facture une foule de sentiments : expression de sa douleur, de sa solitude, ses regrets… Rien n’est laissé de côté, une proposition qui semble séduire un nombre croissant d’auditeurs. Pour GR OMEGA, la proximité qu’il entretient avec ces derniers semble être primordiale. De son côté, HighnFly Records livre un visuel qui correspond parfaitement au morceau, avec un peu de mise en scène et une approche des lumières intéressante.
JDH – Rolling Stone
C’est de Bordeaux que JDH nous lance sa dernière frappe en date, Rolling Stone. Les couplets se laissent écouter seuls et le refrain vient finir de nous achever avec une topline bien travaillée, qu’on se surprend à marmonner une fois l’écoute passée. L’instrumentale signée Ovitch Beatz n’y est pas pour rien puisqu’elle est résolument bien ficelée, avec sa pluie de kicks, sa mélodie à la couleur atypique et ses grosses distorsions de 808 qui sont décidément revenues en force dans la production trap, certainement sous l’influence de la vague drill. On appréciera également le visuel de Benoit Rieu, qui met en valeur la facilité à l’image du rappeur.
Illustration : Tedax Max par Sandra Gomes