Depuis Trafficanté, sorti le 23 décembre 2016 et extrait de la B.O. du film de Karim Dridi Chouf, entièrement tourné à Marseille, la carrière d’YL a pris un tournant. Signé chez Def Jam depuis mai 2017, il a su convaincre le public avec un flow millimétré, un univers sombre et une volonté d’ouverture musicale qu’on ne lui soupçonnait pas. Après les rumeurs générées par la photo d’une fausse tracklist mise en ligne sur les réseaux sociaux, le rappeur a finalement dévoilé le 31 janvier la tracklist de sa mixtape Confidences prévue pour le 23 février. On y retrouve Soolking, l’étoile montante qui a en commun avec le rappeur marseillais ses origines algériennes, Sofiane et Niro, Alonzo, Ninho et Jul.
HHR : Déjà, pour commencer, comment est venu ton nom d’artiste « YL » ?
YL : Ce sont les initiales de mon prénom et de l’artiste, on m’appelait comme ça au quartier quand j’étais petit parce que je rappais et que les grands étaient légèrement moqueurs. Depuis quelques années, la contraction de l’artiste, c’est Larlar, c’est de là qu’est né le morceau Kendrick Larlar.
HHR : Au quartier, tu viens d’Air-Bel, dans les quartiers Sud de Marseille, quel a été son influence sur ton rap ?
YL : Ca m’a tout apporté, c’est une excellente école de rap où l’excellence prime. C’est-à-dire que tu sais pas écrire, tu rappes pas, c’est interdit chez nous. Dans tous les quartiers, tout le monde s’est mis au rap au moins une fois, certains y sont restés, d’autres non, à Air-Bel, c’était la même chose. Mais on a la particularité d’être moqueurs au point de te faire suicider s’il le faut (rires). Ca veut dire que si tu rappes, et que le texte, c’est pas vraiment ça, t’es foutu.
HHR : Mais beaucoup de Marseillais disent que le public local est très dur avec ses propres artistes, tu l’as ressenti ?
YL : C’est vrai, le public Marseillais est très très exigeant, je le trouve pas dur parce que le milieu du rap l’est de base.
HHR : C’est pour cette raison que t’as partagé tes premiers morceaux avec des rappeurs Marseillais, afin de te faire un nom localement ?
YL : Après les mecs de chez moi aimaient bien ce que je faisais, depuis le début. A Air-Bel, tout le monde a rappé, il est resté uniquement les vrais rappeurs. Il y a eu un entonnoir qui a opéré la sélection naturelle.
HHR : Pour reprendre tes termes, « tu as eu l’honneur de rapper avec Le Rat Luciano » à tes débuts…
YL : Bien sûr, tu peux le dire frérot, c’est un honneur !
HHR : Ainsi, c’était quelqu’un que t’avais beaucoup écouté, pareil pour la Fonky Family ?
YL : Je me suis bousillé à ses sons, à travers la FF justement, c’était une consécration pour moi.
HHR : Je me rappelle dans une interview, t’avais dit que, plus jeune, t’appréciais énormément Dicidens. C’est une influence pointue, qu’est-ce que t’avais écouté d’autres ?
YL : Ca n’a pas changé, j’écoutais beaucoup de Scred Connexion, de Dicidens, de FF, Psy 4 De La Rime, j’en ai d’autres en tête. J’ai écouté tous ceux qui étaient présents sur la mixtape Ma 6T Va Craquer, j’avais un faible pour les X-Men, au niveau de l’écriture.
HHR : Justement, au niveau de l’écriture, t’as 21 ans, on a l’impression que tu es beaucoup plus mature, comment tu pourrais l’expliquer ?
YL : Je l’explique par les sons que j’écoute depuis gamin, quand t’écoutes du lourd, tu fais du lourd, tout simplement.
HHR : Il y a une personne qui t’a toujours accompagné dans ton développement d’artiste, c’est L’Adjoint, qu’est-ce qu’il t’a apporté durant tant d’années ?
YL : De voir quelqu’un de confirmé me donner de la force, ça faisait du bien, mais on se connaît depuis que j’ai 13 ans, c’était la première fois que j’allais dans son studio. Ca va bientôt faire 10ans qu’on se connaît, qu’on enregistre ensemble, il y a un vrai truc entre nous. Sur ces deux dernières années, je l’ai vraiment vu péter, je l’ai vu travailler, pareil de son côté quand il me voyait bosser.
HHR : Tu l’as vu péter, il t’a vu péter, mais si tu devais remonter dans le temps, tu dirais que t’as commencé à être reconnu à partir de quel moment ?
YL : Je dirais au moment de Trafficanté voire même le clip d’avant Enfant d’Africain. Le morceau Trafficanté a davantage servi de confirmation, ensuite j’avais sorti Libérez Messin et un autre clip en indépendant Insomnia. Donc, je dirais à peu près début 2016.
HHR : Tu parles de signature en maison de disque, c’est un objectif que tu t’étais fixé ?
YL : Pas du tout, on a rencontré des gens sur le chemin, on s’est bien entendus et on a décidé de travailler ensemble. Tout simplement.
HHR : En prenant du recul, comment tu définirais 2017 sachant que c’est l’année t’ayant vu exploser auprès du grand public ?
YL : Je la définirai comme une année de pré-présentations, c’est 2018 l’année de présentation. Des petits extraits avaient été diffusés en 2017, à intervalle régulier, sans trop en envoyer pour pas saouler les gens.
HHR : T’as envoyé Kendrick Larlar, Sarrazin, Balmain, 4 Tours, et t’as décidé de pas les mettre sur l’album ?
YL : Ils y seront pas, c’était cadeau. Kendrick Larlar et Balmain étaient des cadeaux de Noël, j’avais fait un sondage avec les deux morceaux, j’avais mis les instrus en lien pour les écouter. Après, si tu mets le son, c’est trop facile et je suis tombé sur un 49-51, sors les deux frère (rires). Du coup sur le projet qui arrive, les gens vont être choqués ne seraient-ce que par les inédits.
HHR : Avant Confessions, t’avais développé une image assez sombre, mais sur le projet, tu t’es ouvert musicalement, t’avais toujours eu envie de faire ça ?
YL : Naturellement, parce que des morceaux étaient enregistrés bien avant ceux qui sont sortis. Vraiment. Certains morceaux ouverts, musicalement et lyricalement, ont été enregistrés avant les morceaux rappés, on a estimé que c’était pas le bon moment de les sortir, maintenant, ça l’est.
HHR : Du coup ça t’a pris combien de temps de préparer le projet ?
YL : Ca fait pile un an que je suis dessus, jour pour jour. Au début de sa conception, j’étais pressé que le public la découvre, avec le temps, j’ai commencé à me tempérer en me disant que l’important était d’envoyer de la qualité, avant la quantité. Le vite fait/bien fait existe mais ça reste assez rare.
HHR : On pouvait éventuellement penser que suite à ta signature, ta maison de disque avait pu te mettre une contrainte de temps…
YL : Au contraire, la signature avec Def Jam n’a fait que m’aider. Déjà, au niveau des rencontres, des contacts qu’ils peuvent t’amener, des budgets pour les clips, ça ne peut que m’aider. Je vois pas énormément de rappeurs tenir ce discours mais ma maison de disque, je m’entends très très très bien avec eux. Je veux dire que mon directeur artistique est là pour moi, ma chef de projet est également là pour moi, ils sont impliqués. Parfois, je clippe de 8 heures à 23 heures, ils sont là du début à la fin. Il y en a d’autres des artistes chez Def Jam, il y a un intérêt, je suis pas dans une major où je me sens délaissé, je me sens très très bien ici.
HHR : Sur l’engouement actuel autour de toi, est-ce que tu penses qu’il est provoqué par le fait que la scène Marseillaise est plus ouverte musicalement, en ce moment, et que de ton côté, tu ramènes un rap plus traditionnel ?
YL : Je suis d’accord sur le côté rap dur, je ramène un code propre à Marseille. En revanche, sur les morceaux où je suis un peu plus ouvert, je pense que j’ai réussi à ramener une mélancolie Marseillaise des années 90, avec un peu de funk, un style, un flow, une construction qui rappellent clairement les années 2000. C’est un mix de ces deux époques s’écoutant parfaitement à notre époque, je pense.
HHR : En fait c’est des sonorités qui vieillissent jamais, tu les mets dans les années 1980 ou maintenant, c’est pareil
YL : Exactement, t’enlèves un kick, deux notes, et l’époque change
HHR : Sur un tout autre sujet, on voit que t’es omniprésent sur tes réseaux sociaux, tu partages tout, c’est par volonté d’être au plus proche de ton public ?
YL : Franchement, ouais, je veux leur faire ressentir que je suis là, que je regarde tout : ‘même si je vais mettre du temps à répondre, j’ai vu ton message frérot, ça arrive, t’inquiète pas’. Je te dis la vérité, à l’heure qu’il est, j’ai compris que c’est eux qui font l’essence de ce que je suis. Je veux leur rendre en bien tout le bien qu’ils me donnent.
HHR : C’est pour cette raison que t’as appelé le projet Confidences ?
YL : Chaque titre est une confidence, par exemple Yamine, c’est la dernière confidence, vraiment on parle pas chinois, sans filtre instagram (rires).
HHR : C’était Jul qui disait que la musique lui servait d’exutoire par rapport à certaines choses qu’il ne réussissait pas à exprimer dans la vraie vie…
YL : Voilà, c’est ça, quand tu rentres en cabine, tu vas chez le psychologue, t’es obligé de parler. C’est le même principe que mettre un masque dans une fête afin de se désinhiber, c’est le même principe que boire un verre. Dans la cabine, je vais te parler de tout.
HHR : Puisqu’on parlait de Jul, tu penses pas que le morceau T’es pas la même peut déconcerter ton public ?
YL : Non, je pense que ça va leur plaire parce que déjà Jul fait du lourd. Après si tu regardes bien, Jul et moi sommes du même secteur, je te parle franco, je le connais depuis très longtemps.
HHR : J’ai l’impression que tout le monde se connaît à Marseille aussi
YL : Presque tous mais avec Jul, Air-Bel et Saint-Jean sont deux quartiers collés, il y a 200 mètres entre les deux quartiers. Les mecs de Saint-Jean traînaient chez nous, et de notre côté, on allait traîner à Saint-Jean.
HHR : Ouais donc il y avait aucune embrouille de quartier en plus
YL : Non, je vais te dire, c’est Parisien, à Marseille, on a jamais vu d’embrouilles de quartier. Après, il y a des gens qui s’embrouillent entre eux, mais c’est normal.
HHR : Sur la tracklist du projet, il y a eu de nombreuses spéculations autour, cela t’a fait rigoler ?
YL : Ouais, un peu !
HHR : Tu t’es senti obligé de la modifier en urgence ?
YL : Attends, tu parles de la fausse tracklist ?
HHR : Ouais
YL : Ca m’a fait rire mais j’ai rien modifié frérot (rires). Après, j’ai rigolé parce que le mec est intelligent, il a repris les photos de tous les réseaux sociaux, il s’est dit je vais trouver une collaboration qui va les surprendre, donc il a glissé Rohff.
HHR : A certains moments, t’as un style un peu similaire à Rohff, dans l’écriture. A côté, il y a pas longtemps, Rohff t’a dédicacé sur Instagram, une collaboration est envisageable ?
YL : Peut-être, je te mens pas. Tous les gens de ce calibre : Rohff, Rim’K, j’ai un énorme respect pour eux, c’est un rêve de gosse.
HHR : En plus, Rim’K est algérien comme toi.
YL : Frérot, c’est le tonton de tous les Algériens! (rires)
HHR : Sur les invités du projet, j’ai l’impression qu’on pourrait les classer en deux catégories. La première contient ceux que tu as ramenés pour montrer ce que tu vaux sur un morceau face à eux en terme de rap (Niro et Sofiane) et une seconde où les artistes amènent une plus value musicale que tu n’aurais pas forcément pu apporter. C’est ainsi que t’as construit ces collaborations ?
YL : Dans l’idée, c’est un peu ça. Par exemple, le morceau avec Jul, on est partis sur une production qu’il a faite, j’ai fait du YL là dessus, mais c’est vrai que même si j’avais pu le faire seul, parce que concrètement tu peux le faire, mais est-ce que tu peux l’envoyer seul ? T’as quand même une cohérence à respecter avec ton public et le style de musique que t’as envoyé. Après le fait qu’il y ait Jul, c’est un certificat, j’ai le droit de faire ça.
HHR : C’est pareil pour le son avec Soolking Vai Nova où on sent une véritable complémentarité, c’est la touche en plus dans le morceau
YL : Je trouve que c’est l’un des featurings les mieux réussis dans le sens où il y a une alchimie complète dans la voix que Soolking a apportée et à la fois dans le placement de rap que j’ai fait. Ca fait deux univers différents qui se cotoient très très bien.
HHR : On retrouve ce côté-là dans Madame Courage, le morceau entre Fianso et Soolking
YL : Ouais d’ailleurs j’aime bien ce morceau !
HHR : Puisqu’on parlait de Fianso, cela n’a pas été trop compliqué de ramener deux artistes différents sur le même morceau ? Sachant qu’ils avaient déjà fait des featurings à trois auparavant.
YL : Concrètement, c’était un peu compliqué au niveau du timing, mais c’est tout. Sinon, les deux, c’est des crèmes, c’est des potes, on s’est très très bien entendus.
HHR : Vous étiez ensemble en studio ?
YL : On était ensemble en studio avec Sofiane, pourtant il était hyperbooké donc on a fait rapidement. Niro n’a pas pu venir, du coup je suis parti le voir en studio. Ca s’est fait naturellement et il est pas de qualité moindre.
HHR : Etant donné que tu ramènes deux gros clients dans un featuring, est-ce que tu t’es mis une certaine pression ?
YL : Je vais boxer avec deux gros, après je te mens pas c’est un plaisir de ouf de faire le son. C’est-à-dire qu’il sort ou pas, c’était déjà un truc de fou de l’avoir fait. Quand tu ramènes Sofiane et Niro, faut t’attendre à ce qu’il y ait du sang, c’est normal, c’est dans le tempérament des personnes. C’est de la violence. Après je suis pas dans cette gamberge de je t’ai plié, tu m’as plié.
HHR : Non, mais plus dans l’esprit compétition saine, quand tu fais un five avec tes potes par exemple
YL : Bien sûr, entre rappeurs, on se le dit tout le temps, qui est au-dessus sur le morceau, et la plupart du temps, on se fait des politesses. Mais je suis pas dans ce truc-là, on fait un morceau ensemble, je vais t’apporter un truc, tu vas m’apporter un truc. La musique se partage, mais tu le prends comme une compétition saine mais il y a des personnes qui sont trop focalisées là-dessus. Quand t’essayes trop de plier, finalement c’est toi qui te fais plier. Vaut mieux se concentrer sur le son et essayer de faire un beau truc artistiquement. Dans mon projet, il y a certains feats où mon couplet ressort beaucoup moins que les personnes que j’ai invitées. Après si le couplet est excellent, je vais pas aller reposer, au contraire je serais content pour la qualité du morceau. Je sors pas de la cabine si je suis pas satisfait de mon texte donc si je repasse en cabine derrière, je me mentirais à moi-même. Je suis pas dans ces trucs.
HHR : Ca ressemble à quoi une séance studio d’YL ?
YL : Ca ressemble à un truc militaire fréro, il y a pas de mecs, pas de meufs, que des ordres, très peu de substances (rires), un minimum pour l’inspiration. C’est très très ordonné depuis que j’ai mis de l’ordre dans mon travail, ça va beaucoup plus vite.
HHR : Sur le projet, il y a de véritables prises de risque, aussi bien dans le choix des featurings que musicalement, t’estimes que c’est essentiel dans la vie d’un artiste ?
YL : Bien sûr, sinon si tu prends pas de risques fréro tu vas pas avancer. Je suis absolument convaincu de cela, si tu prends pas de risques, tu ne fais pas de vues, tu vas lasser les gens qui sont allés vers toi en se disant c’est bien tu sais faire ça mais qu’est-ce que tu proposes d’autres ?
HHR : Dans le projet, il y a énormément de références à Gommora, qui est ton personnage préféré dans la série ?
YL : Ciro, sans hésiter, dès le premier épisode. Depuis le début, même quand il faisait la poucave. On lui pardonne, il y a rien, ça lui a fait boire de la pisse, voilà.
HHR : Marseille est une sorte de Gommora version sud de la France pour toi ?
YL : Un peu, les gens sont habillés comme eux, ils font les mêmes coupes. Pas besoin d’aller à La Scampia, à Air-Bel on a déjà les tours.
HHR : Puisqu’on parlait de mafieux, il y a un morceau dans le projet s’intitulant Ahmed Othman, son esprit insaisissable est une sorte de source d’inspiration pour toi ?
YL : C’est un truc qui m’inspire mais également tout le rap français, depuis le début, comme on fait des sons sur Mesrine, sur Tony Montana, même s’il n’existe pas. Après le public va le remarquer, je suis très très fièr de Marseille, de la scène locale. Même, si ça va mieux maintenant, on est pas encore assez exposés. Je vais continuer à parler de Marseille et la figure du banditisme dont tu parles est Marseillaise, c’était un hommage à la ville.
HHR : A Marseille, il y a deux écoles de rap, une plus ouverte musicalement et une plus attachée au style traditionnel Marseillais, t’estimes faire le pont entre ces deux écoles ?
YL : On peut concilier les deux, même si c’est très très dur, il faut savoir qu’il y a des thèmes qui nous sont interdits, on peut pas en parler. Ca colle avec ma tête, pourtant j’aimerais en parler mais je peux pas. J’essaye de casser les interdits tout en essayant. Après ces deux écoles sont présentes et s’entendent bien, il y a des featurings. Par exemple, le featuring de Jul et Alonzo « Normal », à cette époque Alonzo était dans le rap dur, c’est pas pour autant qu’il n’y a pas eu une méchante connexion et que le son a tout niqué. Ces deux écoles se cotoient.
HHR : D’ailleurs le Alonzo époque RDC tu l’as ramené sur Donne nous le.
YL : Il s’est ramené tout seul (rires). J’ai pas la prétention de dire que je l’ai amené, il a choisi l’instrumentale, il est venu, il a plié ça. Là, je peux te le dire !
HHR : En parlant des artistes marseillais, à tes débuts, t’avais fait pas mal de collaborations avec Naps, ce serait possible de vous revoir ensemble sur un morceau ? Au vu de vos status actuels…
YL : Je sais pas frérot, je te dis la vérité, le temps nous le dira. On est du même quartier à la base, donc on verra.
HHR: Et sur ce projet, t’as des objectifs commerciaux à atteindre ? Sachant que le disque d’or est devenu un palier désormais inévitable pour la reconnaissance d’un artiste
YL : Je suis disque de rue, mais vraiment, je rigole pas. Descends à Marseille, tourne dans les quartiers, tu verras YL tourne partout. Descends à Marseille, tu me croiseras normal en train de marcher partout. Descends à Air-Bel, tu m’y trouveras. De deux, c’est mon public qui décide. A l’heure qu’il est, bien sûr que j’ai des rêves et que j’aimerais bien obtenir des certifications. Déjà, sur un premier projet, c’est hyper prétentieux, c’est une carte de visite. Consommez du YL, apprenez bien à le connaître, et on verra pour la suite mais j’ai pas d’objectifs précis.
HHR : Mais t’as un certain buzz autour de toi, tu généres des vues et de l’engouement, tu suscites de l’attente, donc on peut éventuellement s’y attendre
YL : On peut s’y attendre comme on peut ne pas s’y attendre, je m’attends à satisfaire mon public. J’ai fait le projet dans cette optique, je veux que mon public soit heureux parce qu’il a attendu et a donné la force. Il mérite un projet abouti, de qualité, et loin d’être bâclé.
HHR : On va dire que ta carrière a commencé il y a deux ans, est-ce qu’il y a une erreur que t’as commise sur ces deux ans et qui t’a permis d’avancer et de progresser ?
YL : Beaucoup, que ce soit en studio, sur ma discipline, sur mon rythme de vie, il y a eu de nombreuses erreurs, j’apprends tous les jours. Avant que je te ramène pas de meuf, pas de trucs en studio, c’était n’importe quoi. C’est en se rendant compte avec le temps en se disant mais qu’est-ce qu’on fait ? A quoi on joue ? Ca fait deux, trois heures qu’on est là, tu me vires ça, lui est pas là pour m’aider, il s’en va, lui pareil. Non, c’est un peu de tout, même dans ma vie, je me suis remis au sport, j’avance !
HHR : T’as fait beaucou de featurings dans le projet, si on se projette sur l’avenir, est-ce qu’il y a une collaboration que tu aimerais bien faire ?
YL : Le kiff ultime ? Je n’ai d’yeux que pour Soprano en ce moment, je le trouve énormissime, si je pouvais collaborer avec lui, ce serait un kiff. Après les gens vont croire que je suis trop pro-Marseillais parce que je parle que de Marseillais.
HHR : Après on est influencés de l’endroit où on vient
YL : Pas forcément pour moi, je pourrais te citer un Lacrim, qui est parisien. Je pourrais dire Niro, c’est déjà fait, hamdoulah. Mais sinon, le kiff ultime, c’est Soprano !
HHR : Du coup, la suite dans tes projets, dans l’immédiat ?
YL : Ce que la Team YL va décider, on va aller défendre le projet avec les dents, comme on l’a fait.
HHR : D’autres clips arrivent ?
YL : On l’espère, même sur ça, c’est le public qui va décider.
HHR : Tu vas regarder les chiffres de streaming ?
YL : Exactement, je trouve que c’est un truc de fou. Désormais le public peut choisir ce qu’il va clipper, c’est pas beau ça ? C’est très très bien, ça nous aide, c’est un indicateur pour nous, artistes. Désormais, le public a un pouvoir de décision. En vrai, tu vas faire tel morceau, il va faire tant de streams, il t’écoeure mais tu vas être choqué par le nombre d’écoutes. Tu vas faire un autre morceau, c’est ton préféré mais il streame pas, tu vas clipper lequel ? Le public a un pouvoir de décision claire sur ta carrière, c’est un truc qui manquait avant !