Si vous nous suivez sur les reseaux sociaux, vous avez surement remarqué qu’on a tendance à beaucoup parler de la scène rap des Alpes Maritimes, et plus particulièrement de la scène Niçoise. Le label DBF, fondé par Veust et ses acolytes y est pour beaucoup de choses. Le vétéran du 06 a su s’entourer de très bonnes pépites telles que Millionaire, Jason Voriz et Infinit. Si la France a pu découvrir le talent d’Infinit’ avec le morceau polémique Christian Estrosi et son remix avec la crème du rap français, le rappeur originaire d’Antibes avait déjà deux projets a son actif, HDS et Ma Vie Est Un Film, disponibles sur le site DBF.
C’est avec Ma Vie Est Un Film que le rappeur a commencé sa quête consistant à remettre pleinement les Alpes Maritimes sur la carte comme l’avait fait Chiens de Paille il y a quelques années avant de se séparer. Sortez donc le pop corn, le home cinéma et callez vous tranquillement sur votre canapé et profitez… Flow, prods, textes, featurings, tout est parfait pour un bon coktail molotov afin de bruler le rap français et marquer son territoire. Bien évidemment, qui dit film de qualité dit introduction de qualité et là-dessus Infinit n’a pas blagué.
➡ Une immersion totale dans l’univers visuel de l’artiste
L’immersion est totale, nous mettons les pieds dans le plat direct dans le sujet du film : des barz, des barz et encore des barz. Nous enchainons direct avec Building, un des morceaux phares et clipés du projet et là, c’est la claque. L’incendie est craché sur une production magistrale de Psyke, mention spéciale pour le clip réalisé par CodyMacFly qui relate excellemment l’univers du morceau. Evidemment, si la vie du Jeune Boeuf’ était un film, ses clips en seraient les scènes marquantes, donc, quoi de mieux que d’enchainer avec le premier morceau mis en avant Une seule fois, un morceau qui suinte la haine et la violence, digne des plus grands films de gangsters des années 90.
Ce que l’on remarque dès les premiers morceaux c’est la polyvalence du rappeur, une qualité très rare. Sur les 4 premiers sons, nous avons quasiment quatre styles différents, tout en gardant le grain d’Infinit. Et ca, ce n’est pas tombé dans l’oreille coupée de Van Gogh, puisque le premier gros feat du projet n’est rien d’autres que le très en vogue Alpha Wann pour un duo explosif sur une réalisation de CodyMacFly. Les deux performeurs désormais réunis sous la même enseigne nous apprennent comment découper une prod de manière propre et professionnelle. Un mix de l’Arme Fatale 4 et des Men In Blacks. Un duo qu’on recommande et redemande jusqu’à en mourir.
Mais on note un acteur sur ses monologues et ses cascades solitaires, donc le rappeur repart aux fourneaux pour pétrir une pate signé DJ Weedim de la Boulangerie Française. Si la vie d’Infinit était un film d’action, ce morceau serait la BO de la scène principale où Tom Cruise tue quelqu’un de la manière la plus spectaculaire possible. Dans chaque film, il y a toujours cette scène un peu chiante et moralisatrice qui donnerait presque envie de quitter la salle aux spectateurs. Et bien L’Effet Miroir pourrait être cette scène. Un sample bien choisi, un storytelling de qualité, une histoire bien huilée… De quoi inspirer nos amis NOS et Ademo.
➡ Une maîtrise de l’art de la polyvalence aux côtés de Veut et Jason Voriz
Mais retournons a notre fil rouge, notre sujet principal : les barz. Si vous en vouliez, en voilà. Le père Infinit nous paie une seconde tournée de barz en combinaison avec du CodyMacFly bien frais. Si vous n’étiez pas familier avec tant de changements de flow, il faudra s’y faire puisque c’est la marque de fabrique d’un bon acteur. Si dans une J’en Place Une nous pouvions l’aprecevoir aux côtés de Georges Clowney dans Ocean Eleven, sur Nuage de Purple, nous pouvons le retrouver aux côtés de Stallone a canarder chaque ennemi croisé sans aucune subtilité dans un bon vieux Rambo classique.
J’ai beau être un débutant dans les films, je n’ai vu aucun bon film où un acteur est solo. Celui là n’en sera pas l’exception puisque pour sublimer la très bonne performance du jeune rappeur Antibois, ce dernier invite ses frères d’armes Veust et Jason Voriz sur Hors de Controle. Sur une prod brulante, les 3 rappeurs unissent leurs forces pour envoyer claques sur claques aux ignorants tel des Powers Rangers. Zin, tu connais l’histoire.
Etre polyvalent, c’est tout un art. Passer d’une scène d’action des années 80 a une scène romantique digne des plus grands films d’auteurs français en est le parfait exemple. En moins de deux minutes l’Antibois nous montre comment draguer une femme avec classe. Les scènes passent mais les monologues restent, donc, je dirais juste que pour la référence a notre confrère légendaire Tonton Marcel, le monde entier doit écouter La Vérité. Si dans Hors de Controle on pouvait parler des Powers Rangers, sur Sans le dire on pourrait facilement imaginer Inf et Veust comme des protagonistes d’un film d’action aventure a la DC / Marvel.
➡ Du combat, de la violence, du sang et des barz
Du combat, de la violence, du sang des barz, du sang, de la violence et du combat. Oui, c’est à ça que je vais résumer le projet d’Infinit et les deux morceaux qui suivent, Je reste de marbre et Testostérone, dans cet élan de folie meurtirère Infinit entraine Aketo, Daddy Jokno puis Jason Voriz & Millionaire. Une sorte d’Expandables version française. Si vous partez en guerre, ces sons sont parfait pour faire ronronner le Famas et la Jeep.
Mais tout a une fin, vie, film, jeux vidéos, guerre… Et qui dit fin, dit générique et morceau d’outro. Nous repartons donc sur un morceau plus calme afin d’apaiser nos cœurs tendus par les dernieres scènes d’actions amenant au dénouement. C’est donc par ces dernières paroles que l’acteur de son propre film, Infinit, clos le spectacle et ferme le rideau. Dans ce deuxième acte, le rappeur nous montre avec aisance que nous pouvions amener différents manières de narrer ses épopées tout en gardant la même façon de les écrire. Et il ne fera que de confirmer cette tendance dans les opus suivants En attendant Pluss, Pluss et plus récemment NSMLM.
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