Après plus de trois mois de travail, l’équipe de Ventes Rap est fière de vous présenter la carte « Rap français : qui possède quoi ? », qui vise à illustrer la structure de l’industrie rap en France. 80 artistes associés aux musiques urbaine, plus de 30 label et l’ensemble des principales maisons de disque y sont ainsi représentées. L’industrie du rap en France n’est en un sens pas différente de celle d’autres genres musicaux : elle est historiquement dominée par les trois majors, qui disposent notamment d’une grande partie du back catalogue d’artistes majeurs (NTM, IAM, Mc Solaar, Doc Gyneco, Diam’s). En 2020, Universal, Sony et Warner continuent à occuper une place plus qu’importante, mais on peut observer quelques évolutions, que l’on peut sans risque mettre en relation avec la numérisation de l’industrie musicale. Cette carte montre notamment qu’au cours de la dernière décennie, de nouveaux acteurs se sont affirmés – comme Believe que certains considèrent désormais comme la quatrième major -, mais aussi que les plus anciens se sont redéployés – principalement en réorganisant certaines de leurs divisions autour des musiques urbaines.
Capitol Label Services
En juillet 2013, un an après le rachat d’EMI par Universal Music Group, le label AZ France change de nom pour devenir Capitol Music France. Trois entités le composent : AM, dédié aux musiques électroniques, Musidisc, consacré aux projets atypiques, et AZ, focalisé sur le rap et les musiques urbaines. En 2016, Alexandre Kirchhoff prend la tête de Capitol Music France, qui deviendra Capitol Label Services deux ans plus tard. Désormais, Capitol marche sur deux jambes : une jambe production-exploitation, et une jambe artist services, c’est-à-dire distribution améliorée. Avec son label maison Millenium, Capitol dispose d’une licence qui exploite les albums de quelques-uns des plus gros vendeurs du rap en France, tels que Maes, Koba LaD ou encore Gradur. Côté artist services, Capitol distribue d’autres poids lourds qui ont créé leur propre label, comme Booba (Tallac Records, 92i/7 Corp) ou Sofiane (Affranchis Music). Enfin, Capitol distribue SPQTAKLR, société de production et de management créée par Oumar Samaké et qui compte parmi ses artistes Dosseh, Dinos et Lacrim.
Polydor France
Autre marque incontournable d’Universal, Polydor fonctionne historiquement comme un label spécialisé dans la pop et la variété française, qui a vu passer dans ses bureaux des noms aussi prestigieux que Renaud, Maxime Le Forestier ou, plus récemment, Calogero. Au début des années 2010, le Polydor s’ouvre progressivement au rap : c’est ainsi qu’en 2013, Nekfeu rejoint les rangs du label au travers d’un contrat de distribution avec sa société indépendante Seine Zoo. Le duo toulousain Bigflo & Oli a également confié à Polydor la distribution de sa production musicale via le label Golden Child après y avoir débuté sous contrat d’artistes. Enfin, le label met également un pied dans la pop urbaine avec Dadju : le frère de Gims possède lui aussi son propre label, Amaterasu Prod, signé en licence chez Polydor. Au-delà de ce roster de têtes d’affiches, le label a misé sur une nouvelle génération d’artistes en développement à l’initiative de Pauline Raignault puis de Romain Constant : Kobo, VSO, Lynda…
Caroline France
Imprint mythique des scènes alternatives rock et punk britanniques des années 1970 et 1980, Caroline est ressuscité par Virgin Records en 1983 sous le nom de Caroline Distribution. En 1993, Virgin est acquis par EMI, qui sera à son tour acquis par Universal dix ans plus tard. En 2014, Universal lance Caroline International en Europe, et notamment en France sous la direction de Thomas Lorain. Spécialisé dans la distribution d’une partie non-négligeable du catalogue international d’Universal (Caroline International, Island UK, Polydor UK et Virgin UK) et de labels indépendants, Caroline France devient en 2019 un label maison d’Universal à la demande d’Olivier Nusse. Kaaris, Alpha Wann, Rim’K et YL sont notamment distribués par Caroline, tandis que Neuve, sa petite sœur co-dirigée par Oriana Convelbo et Virginie Dubois a été créée pour s’occuper d’artistes en développement tels qu’Ash Kidd et Tawsen. Caroline s’est récemment lancé dans la production d’artistes, directement ou au travers de son nouveau label GrandLine dirigé par Romain Toulemonde.
Island Def Jam
Lancé en grande pompe au début des années 2010 par le fondateur d’Hostile, Benjamin Chulvanij, Def Jam France s’est positionné au cours de sa décennie d’existence sur des artistes majeurs tels que Kaaris, Joke, IAM, SCH ou encore Kalash Criminel. Le vendredi 7 février 2020, Def Jam France change d’identité et devient officiellement Island Def Jam. Cette opération, initiée fin 2019, vise à faire du label dirigé par Emma Morris une structure dédiée aux musiques actuelles dans leur ensemble (latin, électro, pop, urbain) face au bloc Barclay/Mercury, spécialisé dans la variété et la chanson française. Au-delà de ses nouvelles recrues Kendji Girac et Vitaa & Slimane, Island Def Jam conserve un roster rap et pop urbaine conséquent avec notamment Franglish, Rémy, C.O.R et les belges Roméo Elvis, Caballero et JeanJass. Le label distribue également le catalogue de la structure indépendante Bendo Music, qui comprend notamment le dernier album du rappeur GLK et la série de mixtapes d’Hatik Chaise Pliante. Début décembre 2020, Island Def Jam annonce sa première signature rap depuis sa refonte : Coyote Jo Bastard.
Initial Artist Services
Créé en 2016 par Pierre Cornet et Yann Dernaucourt, deux vétérans respectivement issus du monde des éditions pour le premier (Sony ATV) et de celui du spectacle vivant pour le second (Astérios), cet « incubateur d’artistes » cherche à renouveler le modèle de fonctionnement du label classique en accordant une autonomie accrue aux artistes : « Il nous faut restaurer la confiance avec les jeunes artistes. Beaucoup ont besoin de sentir que, même après avoir signé chez nous, ils continueront de maîtriser leur ADN. On doit les accompagner tout en respectant leur vision. » Esthétiquement, Initial se positionne sur les nouveaux visages de la scène pop francophone, à cheval entre la variété et de fortes influences rap. On y retrouve ainsi Angèle, en contrat de distribution via sa structure VL Records, mais aussi Lujipeka et Foda C du groupe Columbine, Lorenzo, Aloïse Sauvage ou encore Eddy de Pretto. Un pari gagnant pour le label désigné comme le grand gagnant des Victoires de la Musique 2019 avec trois artistes nommés dans six catégories…
Rec. 118
Initialement présenté comme la division division urbaine de Parlophone, héritière d’une partie du roster d’Hostile, Rec. 118 devient une entité autonome au sein de Warner Music France en 2019. Le label dirigé par William Edorh est rapidement devenu incontournable en misant sur les valeurs montantes de l’urbain durant la deuxième moitié des années 2010. Quatre ans après sa création en 2016, Aya Nakamura est l’artiste féminine française la plus écoutée au monde, tandis que Ninho (en licence via le label indépendant Mal Luné Music) s’impose indiscutablement comme l’un des poids lourds du rap français. De son côté, Soprano continue d’enchaîner les succès ; son dernier album Phoenix a dépassé le seuil des 700 000 équivalent ventes. Les autres artistes du roster ne sont pas en reste : DA Uzi a décroché le premier disque d’or de sa carrière avec Architecte, Hornet La Frappe célèbre le deuxième single d’or extrait de l’album Ma Ruche… Le label de Warner est également en bonne position pour intervenir sur un potentiel album commun d’Hamza et SCH, qui y sont respectivement signés en contrat de licence et en contrat d’artiste.
Elektra France
Avec plus de 70 ans d’histoire et un catalogue passant de la folk à la musique classique en passant par les Doors, Elektra est l’une des marques les plus prestigieuses de la maison Warner. En 2016, l’ancien directeur de Polydor, Julien Creuzard, s’associe à Warner Music France pour lancer Elektra France, un label construit autour d’un roster varié et électique. Désormais dirigé par Alexis Puterflam, Elektra a notamment contribué à la montée en puissance commerciale du groupe sevranais 13 Block, récemment couronné d’or avec l’album BLO, ainsi qu’à celle de Kaza et Timal, qui y est signé en licence via son label Caliente Records. On y retrouve également le producteur twinsmatic, dont le dernier projet Atlas a reçu un accueil critique enthousiaste, Dabs et Fally Ipupa qui y a sorti son nouvel opus Tokooos II. En août 2020, Elektra France a conclu un accord de licence exclusif pour le monde, à l’exception de l’Afrique du Sud, pour l’album Jerusalema de Master KG, incluant le hit éponyme qui cumule à ce jour plus de 118 millions de streams Spotify.
Believe Music
Fondée il y a une quinzaine d’années à peine par Denis Ladegaillerie, Arnaud Chiaramonti et Nicolas Laclias, Believe est une start-up initialement spécialisée dans la distribution numérique. En 2015, elle réalise deux acquisitions stratégiques : l’agrégateur numérique TuneCore et le distributeur Musicast. La société dirigée par Romain Vivien devient alors rapidement un acteur incontournable de l’industrie musicale, si bien qu’une entrée en bourse est prévue à l’horizon 2022 ! Believe partage désormais ses activités entre un pôle distribution, Believe Digital, qui travaille notamment avec les labels indépendants des géants Jul et PNL (QLF Records et D’or et de Platine), et un pôle de trois labels dirigé par Henri Jamet. AllPoints est de loin le plus présent dans l’urbain, en s’appuyant sur le modèle du contrat de distribution améliorée avec au choix promotion, marketing et direction artistique. C’est le modèle qu’ont choisi de nombreux artistes qui comptent, parmi lesquels Heuss L’enfoiré, Kekra et Naza. On retrouve néanmoins la talentueuse Yseult chez Naïve et l’omniprésent Myth Syzer chez Animal63.
6&7
En mars 2017, un an après son départ de la présidence d’Universal Music France, Pascal Nègre annonce la création de 6&7, un label indépendant de production d’artistes monté en partenariat avec le groupe M6 : « La major est […] un modèle bousculé, un certain nombre d’artistes montant dans la chaîne de valeur en s’auto-produisant (quand ils sont confirmés) et en sous-traitant aux grands acteur du disques des services comme la distribution. Cependant, le numérique, sur lequel Six et Sept sera concentré, ouvre le jeu concurrentiel aux indépendants. » En juillet, 6&7 officialise un accord de distribution globale avec Believe. En 2019, M6 revend ses parts du label, dont Pascal Nègre détient désormais l’intégralité du capital. Sa direction est confiée à Nicolas Pellet, fort de plus d’une décennie de carrière chez Polydor et Universal Music Publishing. Les artistes urbains de 6&7 sont regroupés au sein de la cellule Syndicate Records, dirigée par Victoire Sachel : on y retrouve Oboy, porté par le succès du hit Cabeza, ainsi que Klem et Ever Mihigo.
AWA Gang
Fin 2018 et début 2019, Sony amorce un certain nombre de mouvements stratégiques destinées à reprendre pieds sur le terrain du rap français. Dans un premier temps, ce nouveau positionnement s’appuie sur une vague de recrutements ciblés et un remaniement de sa structure interne. Premier résultat affiché par la major, AWA Gang s’appuie sur l’expérience de DJ Kore, l’ancien génie d’Artop, qui a composé pour Booba, Rohff et lancé M Pokora dans les années 2000, pour développer un roster de talents émergents. L’objectif affiché est d’entretenir sa différence en adoptant un modèle de fonctionnement proche de l’indépendance, tout en s’appuyant sur la force de frappe de Sony pour accélérer le développement de son roster. Il y signe d’emblée l’étoile montante Zola, qui y sort deux albums en licence via le label Truth Records : Cicatrices, certifié disque de platine, et le récent Survie, d’ores et déjà certifié disque d’or. On y retrouve également Diddi Trix, Luv Resval, le duo Onze, Zoupouti et Fétiche. Par la suite, AWA annonce la signature de nouveaux artistes prometteurs, parmi lesquels Eden Seven, Doria, Nahir et le groupe lyonnais Lyonzon.
Hall Access
Comme Kore, l’ancien directeur artistique de Rec. 118, Mouss Parash, est recruté par Columbia pour accompagner Sony dans sa reconquête du rap français. Ce faisant, il s’associe à l’une des marques les plus anciennes de l’histoire de l’industrie musicale, héritière d’un énorme catalogue international et d’un roster local porté par des poids lourds de la variété française (Patrick Bruel, Jean-Jacques Goldman) et ses nouveaux visages (Boulevard des Airs, Julien Doré). Il y crée une cellule urbaine qui, dans un premier temps, concentre ses efforts sur le développement du phénomène Dinor, avant de devenir une structure bien identifiée : Hall Access. Le label entame son année 2020 en annonçant la signature en distribution du label de Vald, Échelon Records. Il contribue également au succès de Cité Blanche, première mixtape du rappeur Larry produite par le label Gothvm Records. Au-delà de ces succès, Hall Access mise sur plusieurs projets prometteurs, de Bakari à Doni M en passant par Oumar, Pico, A2Z et Gambino La MG.
Arista France
En 2010, Sony Music France annonce la création d’Arista France sous la direction de Vincent Boivin, qui officie déjà au sein de la major depuis une dizaine d’années. Cette nouvelle structure est conçue comme une cellule indépendante de petite taille, axée sur le développement d’artistes. Si son roster initial d’Arista est de coloration pop rock (Indochine, Griefjoy), il se constitue au fil des années une assise dans la scène rap française qui finit par porter ses fruits. Fin 2018, Niro annonce le début de la collaboration de son label Ambition Music avec Arista. L’année suivante, c’est au tour d’Alkpote de rejoindre le label ; il y dévoile l’album Monument. En 2020, Arista passe à la vitesse supérieure avec l’explosion de Djomb, le hit de Bosh, suite à la participation de ce dernier à la série évènement Validé. Dans le même temps, le label accompagne Chily dans la sortie de son premier opus, 5ème Chambre, et distribue la compilation Carbozo volume 1, qui réunit certains des plus grands noms du rap français. Ambition Music réalise également une année remarquable, entre le succès de Stupéfiant et Sale Môme de Niro et la sortie des albums de Nino B et Zesau.
RCA Label Group
RCA Label Group est le fruit de deux réorganisations successives de la structure interne des labels de Sony Music France. D’une part, en 2018, les répertoires des labels Jive Epic, RCA International, Epic International et Ministry of Sound sont réunis au sein d’RCA Group, confié à Emmanuel Perrot. Du fait de cette fusion RCA Group travaille sur un roster extrêmement varié, qui s’appuie notamment en urbain sur les succès de Soso Maness et Lefa, signé en distribution via le label 2L Music, mais aussi sur des projets en développement tels que Mous-K, Dadinho, Dr. Yaro & La Folie et Souli. En juin 2020, Emmanuel Perrot est nommé Manager Général de RCA Label Group France, une structure chargée de superviser les labels RCA, SMART et Epic Records France. Ce dernier, nouvellement créé, est confié à l’ancienne directrice du répertoire local de Def Jam France, Pauline Duarte. Outre son roster local notamment composé de Gazo, Frenetik et Prototype, il est également en charge d’exploiter le catalogue rap et R&B d’Epic Records avec la bénédiction de sa Présidente, Sylvia Rhone.
Wati B
Label indépendant créé par Dawala en 1999, Wati B se consacre dans un premier temps à la production des compilations PSG (pour « Pur Son Ghetto ») et à celle du groupe Intouchable. En 2006, Wati B devient producteur de la Sexion d’Assaut, dont Sony Music France devient le distributeur historique. Les textes du groupe, qui incluent de nombreuses références au label, contribueront largement à populariser la marque Wati B, qui s’implante progressivement dans de nouveaux secteurs d’activités (textile, management d’influenceurs via l’agence Smile). Après la séparation de la Sexion d’Assaut, Wati B se consacre au développement des carrières solo des membres du groupe, notamment Gims avec Subliminal, Black M avec Les yeux plus gros que le monde. En 2017, le label porte son regard sur un nouveau groupe : 4Keus. Après plusieurs années de développement, les rappeurs d’Aubervilliers concrétisent les espoirs placés en eux par Dawala avec l’album Vie d’artiste, certifié disque d’or, et le hit M.D, certifié single de diamant. Le roster de Wati B comprend également Kodes, KLN, Hardos et M.V en production et Ysos en éditions.
Wagram Music
Fondée en 1998 par Stephan Bourdoiseau, Wagram est l’une des principales maisons de disques indépendantes françaises. En 2006, ses activités de production musicale sont réparties en six structures : 3ème Bureau, Chapter Two, Cinq7, LaBréa, WLab et Belem. Très vite, 3ème Bureau met un pied dans le rap français en distribuant l’ensemble des albums d’OrelSan et de Gringe. Plus récemment, le label dirigé par Pierre-Olivier Toublanc s’est positionné sur des nouveaux talents du genre, en particulier Lonepsi et Simony. La majorité des labels de Wagram ont également intégré des composantes urbaines à leurs rosters respectifs : Moha K, DJ Kayz et l’étoile montante lyonnaise Sasso en licence avec Constellation Music pour WLab, Hyacinthe pour Chapter Two, Abou Tall et Chanje pour LaBréa, Younès en licence avec Rilesundayz pour Belem… Wagram intervient également en tant que distributeur de plusieurs labels, dont Panenka Music. En 2018, la maison de disques cède sa participation de 49% au capital du label Tôt ou Tard, notamment pour financer son développement dans de nouveaux secteurs (au travers des marques W Spectacles, Wagram Films et Wagram Lives, regroupées au sein de Wagram Stories) et l’ouverture de bureaux à l’étranger.
Panenka Music
Depuis son lancement en 2016, le label indépendant dirigé par Antoine Guéna, également connu sous le pseudonyme de Fonly Flav’ pour sa participation au groupe parisien 1995, et distribué par Wagram Music s’est illustré par sa force de frappe sur le développement d’artistes. Sa principale réussite peut se résumer en trois lettres : PLK. Le jeune rappeur parisien y a fait ses armes depuis 2017, en contrat d’artiste sur les mixtapes Ténébreux et Platinum, puis en licence avec son propre label Enna pour les albums Polak et Enna ainsi que la mixtape Mental. En 2020, il figure parmi les principales têtes d’affiches du rap français avec plus de 200 000 équivalent ventes réalisés en une année. Loin se se limiter à ce succès, Panenka produit également Georgio, Junior Bvndo, Bekar et Tsew The Kid, dont la mixtape Diavolana a rencontré un accueil enthousiaste du public. Panenka s’implique sur plusieurs projets en-dehors du rap, en particulier Thérapie Taxi, Contrefaçon et Pogo Crash Control.
Because Music
Début 2005, l’ex-président d’EMI Continental Europe, Emmanuel de Buretel, lance Because Music, un label indépendant qui deviendra son propre distributeur. En dépit de ses attaches aux musiques électroniques —il dispose notamment d’une licence pour l’ensemble du catalogue du mythique label Ed Banger—, Because Music s’implique rapidement dans des projets portés par des artistes rap : C’est toujours pour ceux qui savent de Tandem, la trilogie Qui suis-je ?, Suis-je le gardien de mon frère ? et Oui je le suis de Sefyu, mais aussi Keny Arkana, Booba… En 2015, l’actuel directeur général de la maison de disques, Taha Chender, confie : « On suit l’évolution de la musique électronique, de club, d’avant-garde qui fusionne avec la musique urbaine. On est intéressé par ce courant qui va de l’electro au hip hop américain avec ces sons alternatifs en prêtant attention aux textes et à la qualité des artistes. » Cinq ans plus tard, la cellule Because Urbain s’appuie sur un roster d’artistes en développement incluant Joysad et Denzo, ainsi que accords de distribution avec Y&W (Guizmo), Zayn Corporation (Lartiste) et, plus récemment, Piraterie Music.
Play Two
Créé en 2016, le label indépendant a été racheté à 51 % par le groupe TF1 qui semble avoir de grandes ambitions. Distribué par la major Warner, le catalogue de Play Two est composé d’artistes grand public, comme Vitaa, Bilal Hassani et David Hallyday, les Kids United… Mais aussi Jok’Air (en licence avec son label La Dictature) et Maître Gims. Depuis son départ du Wati-B et la vente de son label Monstre Marin, Gims a rejoint les rangs de Play Two. Enfin, entre autres, car l’ancien rappeur de la Sexion D’Assaut est un recordman : pas moins de quatre labels ! Avec sa société Géante Rouge, il détient les droits sur sa musique, Indifférence Prod, le label de son ami Saïd Boussif s’occupe, lui, du management et de la production exécutive. Play Two, s’occupe de son côté de l’exploitation (la visibilité maximale) et des concerts. Le tout étant distribué par Sony Music, l’ancienne maison de disques de Gims lorsqu’il était avec la Sexion. Simple, non ?
Idol
Créé en 2006 par Pascal Bittard, Idol se spécialise d’emblée dans la distribution numérique de musique. Le succès des deux opus de Lomepal lui faut un gain de visibilité non négligeable, et l’incitent à investir sur la scène rap française. Idol distribue ainsi Pilote & Co, le deuxième projet de Doums, et l’album posthume de Népal Adios Bahamas.
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