Hier à 18h20, Booba annonçait sur ses réseaux sociaux la sortie du recueil Le bitume avec une plume, 608 pages noires teintées dans la masse (le colorant a été introduit dans la pâte, la qualité en est donc supérieure à du papier teinté en surface uniquement) sur lesquelles seront imprimés en caractères argentés certains des passages le plus marquants des textes du rappeur. Le prix du recueil n’a pas tardé à faire parler, mais il est peu probable qu’un modeste chiffre d’affaires de 60.000 euros à peine ait motivé à lui seul le rappeur à se lancer dans cette aventure. Pour la préface, il a fait appel à Thomas Ravier, qui lui avait consacré en octobre 2003 un essai dans La Nouvelle Revue française intitulé Booba ou le démon des images. Le premier prisme au travers duquel il faut aborder la sortie de l’ouvrage est donc celle du renforcement de la légitimité littéraire de Booba. Le rappeur, qui semble préparer depuis quelques temps son après-carrière (avec notamment la sortie en édition limitée fin octobre d’un coffret de 21 vinyles retraçant l’intégralité de sa carrière depuis Lunatic, sortie annoncée le jour de sa plus grosse scène à la Paris La Défense Arena), souhaite mettre en valeur sa production artistique passée.
Recueil en édition limitée à 200 exemplaires. Disponible le 9 décembre 👉🏽 Nous paris https://t.co/vgeZJzEqnJ
— Booba (@booba) November 26, 2018
Cette volonté est pourtant loin de résumer l’ensemble des enjeux liés à la sortie de Le bitume avec une plume. Il s’agit également pour Booba, qui a mis fin à sa collaboration de longue durée avec la marque Ünkut, de prendre un second souffle pour se lancer de nouveau dans le monde de la mode. L’ouvrage sera en effet disponible en exclusivité le dimanche 9 décembre à « nous », un concept-store créé par d’anciens membres de l’équipe de « Colette » et orienté vers les cultures urbaines. Sortiront au même moment quatre éditions limitées de t-shirts (100 exemplaires par modèle), un premier par vers le textile qui pourrait préfigurer le lancement de la nouvelle marque du rappeur, DCNTD. Un soin tout particulier a donc été porté à l’identité visuelle du recueil, à laquelle a notamment contribué l’auteur de la pochette de Nero Nemesis Romain d’Abrigeon…