On peut tout de même se l’avouer, Young Thug est l’un des artistes les plus productifs de ces dernières années et commence très bien l’année 2016. Avec deux mixtapes à son actif depuis le début de l’année (Slim Season 3 et I’m Up) qui ont connu un succès digne de l’artiste, il a ajouté à son tableau de chasse le 26 août dernier sa nouvelle mixtape, No my name is Jeffery. On est toujours dans l’attente de son premier album studio, qu’il nous annonce depuis plus d’un an maintenant, supposé être intitulé Tha Carter VI (quel manque de respect à Lil Wayne, soit dit en passant!) et depuis remplacé par Hy!£UN35 qui signifie « Hitunes ». Entre temps, il fait patienter son public avec ses mixtapes…
Ses problèmes de label ont donné lieu à beaucoup de questionnements sur la sortie de cet album… On se souvient que Thugga avait fait se premiers pas dans le label de Gucci Mane 1017 Brick Squad Records, avant d’hésiter à signer chez Future et son Freeband Gang (Epic Records, une branche de Sonny) pour 1,5 millions de dollars (what a deal!)… Sans parler des rumeurs de signature chez Cash Money (d’ailleurs, il est signé pour son management chez Birdman, mais Dieu merci pas pour la production, on sait déjà où ont fini les derniers signataires cc. Tyga). Tout cela porte à confusion, on connait l’importance que les kainrys portent aux contrats…
Un avant-goût de l’album?
On entend souvent « tant qu’on a de la musique, on se fiche d’un album et d’ailleurs sur une mixtape il est plus libre », mais moi je veux voir de quoi Jeffery est capable au niveau des Charts et même de sa créativité avec le budget qui lui sera filé, savoir à quel point son label mise sur Thugga. Deux types de personnes s’opposent face à Young thug, certains pensent que ce dernier est un génie et que sa musique est juste plus qu’originale, quant à d’autres ils ne lui donnent aucune chance et pensent simplement qu’il fait de la merde. Bien que je ne sois pas une grande fan de Young Thug à la base, je respecte tout de même l’artiste qu’il est et il me fait taire quand je me vois apprécier l’ensemble de sa mixtape No, my name is Jeffery.
C’est le 26 août dans la nuit aux US, après quelques retards et des confusions sur la tracklist, que Jeffery a balancé sa dernière mixtape No, my name is Jeffery pour laquelle il avait produit un teaser de 1’25 afin d’assurer la promotion de celle-ci. Juste avant la sortie, il présente la couverture où il arbore une sorte de robe pervenche bleu en cachant son visage avec un chapeau parapluie. Bref, c’est vraiment une cover chelou mais qui a su faire parler sur les réseaux sociaux car niveau buzz, Young Thug est un professionnel: on ne va pas parler du fait qu’il appelle ses meilleurs potes « babe » ou « hubby » ou encore qu’il laisse planer le doute sur son orientation sexuelle…
A travers cette mixtape, on voit bien qu’il veut prouver qu’il est bien plus qu’un rappeur et mettre en avant son côté artistique de par la cover mais aussi la nomination de ses titres. En ce qui concerne le contenu on retrouve un Thugga au flow identique mais aux paroles différentes, plus profonde sur l’amour, sur la sexualité et aussi sur un monde fantastique dans lequel aucun rappeur trap ne s’est aventuré jusqu’ici. Le tout reste facile d’écoute et de compréhension (pour une fois). La signature de Thu y est tout de même avec ses cris, piaillement et skurrrrr, il reste tout de même l’un des artistes les plus prometteur de sa génération grâce à son évolution facile et sa production facile (Kanye West l’a d’ailleurs félicité sur sa facilité de composition).
Une production made in ATL
La mixtape, majoritairement produite par TM88 et Wheezy se compose de 10 titres dont un titre bonus Pick up the phone en featuring avec Travis Scott et Quavo. Les 9 autres titres sont nommés en fonction des artistes que Thugga considère comme ses idoles tels que Riri (Rihanna), Kanye West, Guwop (Gucci mane), Pop Man (Elton John) pour en citer quelques-uns. Des titres plus farfelus que le personnage, notamment celui de Harambe qui est le nom du Gorille qui s’est fait tuer dans le zoo de Cincinnati aux Etats-Unis (huh what? moi non plus je n’ai pas compris pourquoi il a fait ça). Au niveau des prods on y retrouve donc TM88, Wheezy, Supah Mario, Billboard Hitmakers et Cassius Jay qui sont toutes à l’image de l’artiste, on y retrouve même des prods aux influences reggae qui sont vraiment pas mal avec la voix de Jeffery.
Mes coups de coeur
1 – Floyd Mayweather (feat. Travis Scott, Gucci Mane & Gunna)
La combinaison des artistes est parfaite sur cette track, Thug nous offre un flow sans efforts et meilleur que celui sur la track Wyclef Jean et qui colle parfaitement au beat, Gucci quant à lui nous balance un couplet court mais impactant « I’m sellin’ purple rain / RIP to Prince / When I was behind the fence they treated me like a prince » et Travis propose un couplet plutôt simpliste et pas très clair, mais disons que ça passe crème… Gunna est introduit sur le son. Bref tout ça pour dire que c’est la combinaison parfaite pour produire un son extraordinaire.
C’est le son de la mixtape qui envoie le plus, TM88 a fait un travail excellent au niveau de la prod qui est vraiment sa signature… Et que dire sur Thugga, hormis le fait qu’il a juste kické tout au long du son. C’est vrai, il est court, mais c’est juste parfait pour pas en arriver à nous saouler. Lecon à tirer: ne pas laisser Young Thug avec vos baby mama (lol)…
Notons déjà la prod fantastique de ce son: une touche plus pop, certainement en référence à Rihanna, et la touche sensible de Thugga qui est apparue soudainement. Une sorte de déclaration d’amour à sa fiancée (she’s hot, donc on comprends), bon c’est vrai que c’est du rap mais le côté romantique ne fait pas de mal parfois. Je suis un peu surprise de cette track d’ailleurs. Je vous invite donc à écouter l’ensemble de la mixtape, qui est vraiment lourde… Et quoi de mieux pour finir l’été que quelques sons made in Atlanta?