Avec sa rubrique « Le professionnel du mois », Ventes Rap met à l’honneur les décideurs derrière les plus belles réussites artistiques et commerciales du moment. Managers, producteurs, éditeurs mais aussi artistes entrepreneurs seront ainsi invités à revenir sur leurs carrières respectives, leur éthique de travail et leur vision de l’industrie musicale. Après Alvaro Mena, fondateur du média Raplume et de l’agence Undrscor, c’est au tour de Fabien Elarouti d’être mis à l’honneur dans cette édition estivale. Co-fondateur du label marseillais 13ème Art, il s’est illustré tout au long des derniers mois au travers de la sortie de la première mixtape de Mehdi YZ, mais aussi de l’album Les mains faites pour l’or de Naps, sur le point d’être certifié disque de platine. Porté par le succès du tube La Kiffance, qui après une montée en puissance progressive depuis sa sortie fin février s’est imposé en tête du Top Singles France. Centré autour d’artistes marseillais à l’ADN musical bien marqué, 13ème Art s’impose incontestablement comme l’un des acteurs du renouveau de la scène phocéenne et de sa capacité à se structurer de manière indépendante, loin de l’Île-de-France.
Fabien Elarouti, artisan du succès de 13ème Art
Créé sous la forme d’une association en 2010, 13ème Art devient société en 2017. Balir, associé de Fabien Elarouti, décide alors de faire de Naps la première signature du label. Le succès est rapide : le tube Pochon Bleu propulse la carrière de l’artiste marseillais vers les sommets. Naps est aujourd’hui la tête d’affiche du label indépendant, et par la force des choses est devenu l’un des principaux fers de lance de la scène marseillaise au niveau national. Malgré son rythme de sortie soutenu, avec un projet par an depuis 5 ans, le succès est toujours au rendez-vous. Fabien Elarouti nous confie : « Pour Les mains faites pour l’or, nous n’avons pas changé la stratégie qui avait fait notre succès sur les précédents albums. On a eu la chance d’avoir un single très fort, qui est arrivé au bon moment. Je pense que La Kiffance a parlé tout particulièrement au public en cette période de confinement, et c’est ce qui explique pourquoi le morceau a autant marché ».
« Nos artistes doivent déjà se faire connaître localement avant de briller nationalement. »
Outre le succès de Naps, Fabien Elarouti a pour ambition de pérenniser son label et de faire émerger de nouveaux talents issus de la scène marseillaise. C’est ainsi que 13ème Art compte parmi ses sorties du premier semestre celle de la mixtape FPVS de Mehdi YZ. Ce premier long format paraît plus de 5 ans après les premiers succès du rappeur. Fabien Elarouti explique : « A Paris, les artistes sont directement visibles car ils sont géographiquement proches de l’industrie. À Marseille, on a peu de visibilité. Ça explique pourquoi nos artistes percent si tard : ils doivent déjà se faire connaître localement avant de briller nationalement. À titre personnel, je trouve que ces années de travail dans l’ombre leur donnent une maturité qu’on ne retrouve pas ailleurs. » Cette stratégie visant à faire émerger de nouveaux talents se perpétuera à la rentrée, avec la sortie du premier projet de Graya, prévu pour la fin septembre. Deux autres EPs sont prévus par le label vers la fin de l’année : ceux de Krilino et Lil So.
Illustrations : Florian Gumiel pour Ventes Rap