Avec sa rubrique « Le professionnel du mois », Ventes Rap met à l’honneur les décideurs derrière les plus belles réussites artistiques et commerciales du moment. Manageurs, producteurs, éditeurs mais aussi artistes entrepreneurs seront ainsi invités à revenir sur leurs carrières respectives, leur éthique de travail et leur vision de l’industrie musicale. C’est DJ Bellek, compositeur et réalisateur émérite dont la structure Morning Glory Music a tout particulièrement marqué le début d’année, qui fait les honneurs de cette première édition. Le 18 décembre, il dévoile le deuxième opus de Landy. Malgré un contexte particulièrement concurrentiel, entre les sorties de Loin du monde de Jul, de la Don Dada Mixtape d’Alpha Wann et de l’album commun Horizon Vertical, A-One entre réalise 13 800 équivalent ventes en première semaine. Un mois et demi plus tard, il figure encore parmi les cinq plus gros succès urbains au Top Albums et approche à grands pas du disque d’or. Une constance qui a de quoi impressionner, et qui doit beaucoup au succès de trois titres : Médusa, Enfants terribles (avec Ninho) et Millions d’euros (avec Niska). « La clé de la réussite, c’est le travail. C’est la faim qui réveille la créativité, ta curiosité… Et de ce côté, Landy c’est une machine, un éternel insatisfait. Il propose énormément de lui même, par exemple c’est le cas d’un titre comme Médusa. »
Landy et ZKR, les pépites de DJ Bellek
Deux semaines après Landy, c’est au tour de ZKR de dévoiler son premier album. Après une année passée à créer un engouement autour du rappeur de Roubaix à grand renfort de freestyles, DJ Bellek s’avoue légèrement surpris par l’ampleur de son succès. Surpris, mais pas décontenancé. Le producteur a d’emblée proposé à son artiste un contrat sur le modèle de la co-production : « Aujourd’hui, quand tu as des artistes en devenir, il faut se projeter sur le futur. Il faut aller plus loin qu’un contrat d’artiste. On a monté une co-production, chacun est à sa place. Je comprends qu’on puisse commencer sur un contrat d’artiste, mais il faut accompagner l’artiste vers un autre statut quand il a fait ses preuves. Sinon, il y a de fortes chances qu’il parte. Je ne dis pas que tous les artistes qui sont partis avaient raison de le faire, mais je pense que beaucoup seraient restés si la balance financière et contractuelle était plus en leur faveur. » Pour l’exploitation de Dans les mains, il souligne l’existence de « singles cachés » qui n’attendent que d’être amenés au public avec des clips adaptés. « On voulait avant tout avoir un album qui lui ressemble. Ça aurait été trahir son ADN que d’arriver avec des singles ouverts et évidents… »
« Quand je joue à FIFA, je joue en mode carrière… »
Passionné de musique dès son plus jeune âge, Bellek devient DJ en s’exerçant avec le matériel de son frère, Kore. De fil en aiguille, il s’impose comme un professionnel talentueux et salué de ses pairs et se voit notamment offrir l’opportunité de participer au mythique concert du duo Lunatic à l’Élysée Montmartre. Devenu compositeur, il fait ses armes sur les mixtapes Raï’n’B Fever avant de se rapprocher d’artistes tels que Nessbeal, Lacrim ou encore Niska. En 2018, fort d’une carrière de deux décennies, il crée le label Morning Glory Music pour s’impliquer dans le carrière de Landy et poursuivre sa relation avec son projet de coeur, Nessbeal : « j’aurais pas pu le faire si je n’avais pas vécu tout ce que j’ai vécu. » En 2020, le label est révélé au public. Son équipe est désormais constituée de DJ Bellek, d’un chef de projet et de deux avocats. Côté roster, le producteur mise exclusivement sur des artistes en développement, de ZKR à Decimo en passant par Rayan. « Le but, c’est de créer une équipe de la gagne avec une dynamique propre. J’aime le challenge d’installer des marques, c’est dans ma nature. Quand je joue à FIFA, je joue en mode carrière, je revends tous mes gros joueurs et je vais chercher des petites pépites. »
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