Le 20 juin 2019, les représentants des principaux labels (Warner Music Group, Sony Music Entertainment, Universal Music Group), de certaines plateformes de streaming (Deezer, Spotify, Amazon) et d’organisations comme la Fédération internationale de l’industrie phonographique et la Recording Industry Association of America ont co-signé un code de conduite pour lutter contre l’achat de streams, rédigé en partie à l’initiative de l’International Confederation of Music Publishers. Malgré les doutes de certains observateurs, il semblerait que certaines des mesures du code de conduite commencent à porter leurs fruits : le 3 mars dernier, la justice allemande ordonnait ainsi la fermeture du portail d’achat de streams FollowerSchmiede. Cette décision, qui pourrait en préfigurer de nouvelles, fait suite à une action en justice engagée par la BVMI (Bundesverband Musikindustrie), association représentant les intérêts de l’industrie allemande de la musique enregistrée également en charge de décerner les certifications d’albums et de singles. Il s’agirait de remédier au manque à gagner pour les artistes et les ayants-droit causé par l’achat massif de faux streams, qui augmentent les volumes globaux d’écoutes sans créer de valeur et diminuent par la même occasion la rémunération par écoute versée par les plateformes.
L’industrie musicale allemande déclare la guerre à l’achat de streams
Le 3 mars dernier, l’IFPI (Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique) a annoncé la condamnation d’un des principaux portails d’achat de streams allemands par le Tribunal de District de Berlin. Le site, qui commercialisait des faux streams Spotify, des vues YouTube et des abonnés Instagram, a été contraint de fermer ses portes à la suite de cette décision. Florian Drücke, président de la BVMI, a déclaré : « Nous avons initié cette action dans le cadre de notre engagement à protéger le marché légitime de la musique enregistrée et d’empêcher de nuire tout service frauduleux cherchant à porter atteinte à ses intérêts. Cela devrait être vu par les autres services de manipulation des streams comme un signal montrant que nous sommes prêts à engager des actions contre eux. » De son côté, Frances Moore, directrice exécutive de l’IFPI a ajouté : « Ceux qui créent de la musique doivent être rémunérés équitablement et avec exactitude pour leur travail et leur investissement. la manipulation de streams porte atteinte à ce principe, que ce soit en remettant en cause la justesse des charts, des paiements de royalties ou d’une autre manière, et ne peut être tolérée. Les plateformes de streaming doivent trouver une solution technique à ce problème. Pour notre part, nous sommes prêts à porter des actions en justice contre ces sites, comme cela a été démontré en Allemagne, et nous continuerons de le faire dans le monde entier. »