Si ce blaze à 3 lettres ne vous dit rien, c’est que vous n’avez pas trop suivi l’activité rap de ces 3 dernières semaines. La Sauce, Planète Rap, freestyle Booska-P et tout dernièrement le deuxième épisode de Rentre dans le cercle : le jeune Polak est partout et semble avoir compris comment prendre d’assaut internet en matraquant tous les réseaux sociaux possibles. Après Ninho et Sadek, il est le nom qui revient le plus souvent sur les deux premières semaines -chargées- de septembre. Son nouveau projet vient de sortir, et c’est au travers de la première #FastChronique que je vais vous présenter le projet Ténébreux en 5 punchlines.
Rap sale, ténébreux Vendre, fumer, j’fais les deux / Tu veux l’feat gros, mets les E / Red Bull, Vodka, j’mets les deux
Refrain du morceau éponyme du projet. Actuellement un crédo pour PLK, on peut entendre ses paroles lors de son passage réussi dans la série Rentre dans le cercle. A la lecture, difficile de comprendre ce que cette punchline a de percutant, mais une fois remise dans son contexte et accompagné d’un clip en noir et blanc, on saisit mieux l’ironie du morceau. PLK mène une vie aux ambiances froides et ses activités ne sont ni louables ni appréciables. Cependant, ça ne l’empêche pas de prendre le tout sur un ton léger et de voir une certaine beauté dans son environnement.
Comme lingot d’or j’peux pas périmer / Petit con t’as pas compris? gros remets replay / Rapper pour moi c’est trop facile
PLK est un rappeur qui aime mettre en avant ses capacités techniques, définissant par la même occasion l’ossature de sa musique. Il est important pour lui de le démontrer, quitte à ce que ce soit au détour d’un égo-trip et encore plus que sur ses projets précédents, ici l’artiste est pour la première fois confronté à une attente plus grande d’un public plus large, il faut donc savoir en conquérir l’ensemble. Il est jeune et vient d’une école qui a grandi avec des freestyles d’anthologie. Ses insiprations ? La Sexion d’Assaut. N’oublions pas que son premier freestyle était rapé à partir d’un texte de Lefa.
J’ai perdu 20 kilos pas de régime / Les problèmes m’ont asséché / J’suis bon dans la vente d’origine / J’ai jamais mis un pied à HEC
Avec ce projet, le natif du 92 entame une métamorphose et il comptait bien la faire ressentir à l’auditeur. Pour se faire tous les moyens sont bons et étant donné qu’une image parle plus que 1000 mots, c’est d’abord physiquement que les premiers changements ont été apportés : le membre du Panama Bende a maigri et s’est teint en blond. Le jeune rappeur apporte avec Ténébreux des indices sur l’identité qu’est « PLK », qu’elle soit visuelle ou musicale. Sobre et simple, aux allures transparentes mais au fond Ténébreux.
J’prends pas l’melon, j’garde la tête sur les épaules comme Gradur
PLK ne vient pas d’un milieu où les valeurs sont reléguées au second plan, son succès semble être en bonne voie et il souhaite d’ores et déjà prendre du recul en prenant exemple sur des artistes tel que Gradur qui font passer l’humilité avant tout. Le succès fait grossir beaucoup de tête, il faut faire attention à l’image que l’on renvoie : un artiste qui se la raconte et dont les ventes ne suivent pas sera la risée éphémère du rap jeu. Au contraire, un artiste comme Gradur, qui reste simple et naturel en interview et dont les ventes grossissent, voit son succès se confirmer et son public s’élargir. En comparant ses deux cas de figure, on comprend mieux le choix de PLK. Sit down, be humble.
On m’a sans cesse répété que j’avais les cartes /Mais j’ai brûlé mes cartes le jour où j’ai jeté mon cartable
PLK s’est fait connaitre à l’âge de 14 ans grâce à un freestyle Skyrock. Après un bac pro, il lâche rapidement l’école pour s’adonner à sa passion. De l’eau a coulé sous les ponts et aujourd’hui l’artiste sort Ténébreux, un projet qui nous fait déjà entrevoir la perspective d’une carrière possiblement brillante. Si le cartable a bien été jeté et les cartes brûlées, il est clair que de nouvelles semblent avoir été redistribuées aujourd’hui.
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