Originaires de Villetaneuse, les membres de GG6 (pour Capitaine Gvng 6) font partie d’une nouvelle génération du 93, inépuisable en termes de talent. Zelo, MLVS, Chnois Binks et Sagax se sont jetés dans le grand bain du rap français depuis un moins d’une année, le résultat se compte déjà en millions de vues. En groupe ou en solo, ils combinent des flows traps accélérés à des instrumentales aux mélodies inhabituelles, un mélange qui a vite fait de convaincre le public. Le 25 janvier dernier, CG6 dévoilait un premier EP intitulé Yellow Binks en référence à l’univers des Simpsons qui a inspiré sa conception, de la tracklist à la pochette… L’occasion de se plonger dans la musicalité d’un des nouveaux phénomènes du paysage rap français !
Revrse : Vous venez de Villetaneuse, quel a été votre premier contact avec le rap ?
CG6 : On a toujours eu une mentalité qui faisait qu’on était proches du quartier car on a passé beaucoup de temps là-bas. Du coup, on voyait les plus anciens et c’est eux qui nous ont mis dedans en faisant comprendre que nous pouvions faire quelque chose dans le rap. Ensuite, on a aussi écouté pas mal de rappeurs français, et ça nous a forcément donné envie de reproduire ce qu’on écoutait quand on était plus jeunes. On était des passionnés avant tout.
Revrse : Justement, quelles étaient vos influences dans le genre ?
CG6 : C’était surtout des groupes, c’est allé de la Sexion d’Assaut à PSO Thug, XV Barbar, les mecs qui étaient vraiement dans la trap à fond en France. On aimait bien l’état d’esprit de ces groupes. Mais on écoutait la Sexion, quand on était vraiment petits, de 6 à 8 ans alors que c’est au collège qu’on a commencé à écouter les XV Barbar, PSO Thug… On a écouté des trucs différents avec le temps, mais cela s’est fait naturellement avec le temps, on écoutait les nouvelles tendances à chaque fois.
Revrse : A l’heure actuelle, vous avez sorti pas mal de clips et de freestyles sur YouTube, estimez-vous être encore dans une phase de développement ?
CG6 : Pas vraiment pour le moment, on fait notre musique sans forcément se rendre compte de notre place dans le rap français. Sur certains trucs, on se rend quand même compte que c’est plus comme avant. Par exemple, dans la rue, il y a de plus en plus de gens qui nous reconnaissent. On te ment pas, ça fait vraiment bizarre au début quand t’es dehors, tu fais ta vie et on te reconnaît. En vrai, ça fait plaisir, on vient te tchecker, c’est calme
Revrse : Vous n’hésitez pas forcément à citer les noms de certaines de vos influences, le public peut vous voir dans les clips de d’autres rappeurs, estimez-vous que c’est important de vous mélanger et surtout d’aller vers les autres ?
CG6 : Ca dépend de la situation, il ne faut pas trop abuser non plus. On peut, on le fait, mais il faut pas qu’on soit vus partout. Déjà, sans le feeling avec l’artiste, c’est mort, c’est même pas la peine. Après tu le vois bien qu’on se prend pas la tête et qu’on est absolument pas fermés.
Revrse : Vous faites des millions de vues sur YouTube, mais vous jugez que votre musique a commencé à prendre à partir de quel moment ?
CG6 : On va dire depuis le titre Skinner parce qu’en termes de vues, il est vraiment monté plus haut que tous les autres. On fait attention aux chiffres, on suit ça de près, c’est important afin de savoir où tu te situes, ce qu’il faut faire par la suite pour enchaîner parfaitement et avoir la meilleure stratégie. Notre premier million de vues était avec le clip Liza, ensuite, ça a continué et ça ne s’arrête plus.
Revrse : Comment vous est venue l’idée de partir dans un délire autour des Simpsons ?
CG6 : Ca vient de l’équipe. On aimait tous les Simspons, c’est une série que t’as forcément regardé quand t’étais plus jeune, c’est impossible d’être passé à côté. Encore aujourd’hui, le samedi soir, je suis devant W9. Après, il y a beaucoup de personnages dans les Simpson, ils sont tous différents. Ça veut dire que si on fait un morceau, ce sera à l’image de la série, ils seront tous différents parce que c’est un univers qui s’applique à chaque personnage.
Revrse : Vous avez senti une certaine pression au moment de la sortie de ce premier projet ?
CG6 : Pas du tout, on ne peut pas avoir de pression ! On est confiants par rapport au bout de chemin qu’on a déjà fait. Ce qui est bien avec ce projet, c’est qu’aucun objectif n’avait été fixé, on l’a fait, l’a sorti. Il existe et si ça prend tant mieux, on aura pas travaillé dans le vent et le public s’en sera rendu compte.
Revrse : Des maisons de disque ont déjà dû s’intéresser à vous, est-ce que cela vous fait peur de signer au vu de votre âge ?
CG6 : Non, on n’a aucune peur par rapport à une éventuelle signature, on ne voit pas la maison de disque sous un mauvais œil. Le plus important reste d’être bien entouré, et c’est le cas actuellement. Si on devait signer, on gardera la même équipe, peu de choses changeront au final. Actuellement, on a déjà une équipe solide et bien définie avec nos managers, on avance sereinement.