Le vendredi 20 Mai sortait le premier album du groupe parisien PSO Thug, originaire du 17ème. Spécialisés dans la trap, ils sont arrivés il y a environ 1 an et demi avec des morceaux comme Hors la loi ou Obliger de charbonner, puis ils ont balancé dans la foulée une mixtape En attendant Demoniak le 23 Février 2015 (toujours disponible ici). Le duo a également effectué une apparition sur le mixtape Double Fuck de Kaaris avec le morceau Finition. Perso j’avais kiffé le délire, j’étais prêt à arrêter les cours et le taff pour aller bibi, mais j’attendais d’avoir le bagage complet. L’album m’a-t-il fourni tous les conseils manquants pour aller détailler sur le corner ? La réponse tout le suite. THUGGA THUGGA THUGGA THUGGA *dab*
Une campagne de propagande sur la bicrave
L’intro de l’album, également morceau éponyme de l’album, donne le ton dès le début. Grosse production, gros flow, bref grosse trap’zer. Globalement, l’intro est très représentative de l’ensemble de l’album. Le groupe a fait appel à des grands noms de la production trap francaise tels que Therapy, DJ Bellek et certains de nos amis prometteurs des 412 Alchemists (NeozOnTheBeat, GhostKillerTrack) que nous avons interviewé récemment ici, mais aussi Pyromane, MRC Beatz, BHB, TWIGG, Dreamcut, 1712 Beatz. Autant vous dire que ça cogne fort. Genre si vous vous mettez ca dans les oreilles dès le matin dans le RER, c’est un coup à niquer des mères toute la journée.
Quand on écoute tout l’album d’un coup, on a l’impression de s’être mangé une campagne de propagande sur la bicrave. L’album c’est un peu une sorte de dépliant explicatif de tout ce qui gravite autour de la bibi. J’ai acheté la version digitale, mais ca m’étonnerait pas que dans le CD physique il y ai une masse, une clope et un peu de cons’ pour se rouler un joint. Dans tous les morceaux les flows utilisés sont totalement maîtrisés et collent vraiment bien avec les prods, que ce soit par Leto ou Aero.
Je trouve d’ailleurs ce groupe très équilibré, aucun n’a le dessus sur l’autre, ils se complètent vraiment bien dans les morceaux. Je les imagine mal en solo sur tout un projet. Néanmoins, ils ont chacun un solo sur l’album (Numéro Uno pour Aero et Captain Cook pour Leto) et les deux morceaux sont lourds ! Une préférence personelle pour Numéro Uno, la prod est vraiment trop nwaaarr. Bref, revenons à notre tuto bibi. Sur tout l’album, on a le droit à des petits tips de PSO Thug, je vais donc vous faire une petite liste non exhaustive:
- “80 € pour ton gramme et même si t’as du charme on s’en fout” (Autour de moi produit par NeozOnTheBeat)
- “Si tu foires pas tu montes en grade” (Règles du jeu produit par MRC Beatz)
- “Produit d’qualité mes liasses ont augmenté” (Cauchemar produit par Pyromane)
- “Tu sais qu’il y a des limites et c’est moi qui les fixe” (LGL produit par BHB)
Merci les gars. À noter que le morceau Bless est en featuring avec XV Barbar et KanMax, deux groupes du même arrondissement de Paris que PSO Thug, et ils ont eux aussi leurs petits conseils si vous voulez ouvrir un rainté.
De l’argent comme s’il en pleuvait
Une fois qu’on a bibi, qu’est ce qu’on a dans les poches ? Hein ? Du biff, du-du-du biff ! On a quand même un enchaînement en plein milieu de l’album qui fait LGL (pour Litrons Gamos Liasses) – Plein Les Poches – Le magot – Après ce ca$h (et en bonus track La course au sheca), de quoi vous donner une grosse dalle d’oseille et une envie d’aller charbonner à fond. Plein Les Poches, en featuring avec Sadek, est un des extraits de l’album. Bon, on va être clair : c’est le meilleur refrain de 2016. Quand j’l’écoute j’ai une giga envie de sortir mon peu d’économie et de tout jeter en l’air.
Le groupe a invité Hayce Lemsi sur le morceau Après ce ca$h, l’invité est au rendez-vous : bonne osmose avec le groupe, mais rien de transcendant. J’attendais plus du morceau. Beaucoup d’efficacité et de percussion dans les morceaux, ça cogne dur, c’est de la bonne trap, c’est tout ce qu’on aime. Les morceaux comme LGL (également sorti en extrait de l’album), donnent envie de sauter partout en chantant le refrain. D’ailleurs en parlant de ça, PSO Thug ont plutôt un bon jus de refrain je dois dire. Entre la prod, le flow, et le texte, ca rentre quasi à chaque fois dans la tête. Du coup là, on a bibi, on en a plein les po-o-o-oches, c’est quoi la suite ?
Partir à Salou claquer le bénef
L’argent c’est fait pour quoi ? Pour être dépensé pardi ! Flemme de s’enterrer dans son oseille. Même si l’album est clairement ultra trappé, on a quand même 2 morceaux qui sortent clairement du lot : Juste après et Tous les jours. Certains diront “Ouah, PSO Thug ils ont fait de la Zumba”, d’autres diront “On a des sons pour bibi, des sons pour compter et dépenser son bénef, et puis des sons pour les vacances à Salou”. À vous de choisir. En tout cas, on saluera la prise de risque, le « changement de thème » et de style fait plaisir parce qu’on étouffe un peu au milieu de toutes ces armes de l’Est. Les 2 morceaux (surtout Tous Les Jours) apportent un peu de fraîcheur et de soleil dans cette ambiance de corner macabre et bresom.
Alors, vous êtes prêt pour aller sur le corner ? Moi, totalement. Tout ce qui est fait ou tenté dans l’album est vraiment maitrisé, sans bavure ni déchet. Nombreux sont les flows exécutés, nombreux sont les refrains adoptés, et nombreux sont les gros 808 qui te font bouger la tête sans que tu le demandes. Malheureusement, trop peu nombreuses sont les variations dans l’album. La fan-base habituelle qui aime le PSO Thug pur et dur sera servie, mais l’auditeur qui découvre risque de vite saturer de l’ambiance bando-corner-deal-arme-came présente sur approximativement 99,99% de l’album.
Clairement, j’ai écouté l’album en entier une fois, je ne le referai pas. Néanmoins, il y a des morceaux à ne surtout pas négliger tel que Plein les poches, Plein les poches, et Plein les poches (en fait, c’est à vous de choisir vos morceaux préférés, à mon sens c’est le seul qui fait l’unanimité). Je dois y aller, il y a mon rainté qui m’attend, j’vais pas arriver en retard pour mon premier jour de taff. On se quitte sur une phrase pleine de violence d’Aero: « Surveille ta soeur ça peut finir en tournante » (Dieu merci, j’ai pas de soeur). Portez vous bien. SKURT SKURT SKURT *dab*