Ces deux dernières années auront vu émerger une masse d’artistes en France et Benab fait incontestablement partie du lot. Après avoir fait un démarrage prometteur avec Baléares en mai 2018, le rappeur originaire de Sevran (Seine Saint-Denis) collectionne les succès… Et les millions de vues ! Ses collaborations avec Sadek, Kalash Criminel et Maes le révèlent au grand public et qui ouvrent les portes vers de nouveaux choix de carrière. Loin de se reposer sur ses acquis, Benad ne cesse de travailler ses mélodies et de développer un univers à la fois très sombre et visuel. Pour accentuer cet aspect quasi-cinématographique de son oeuvre, il décide de l’associer à la série évènement Game of Thrones dans un album intitulé Dracarys. Le 27 septembre, il finit par dévoiler le projet de dix-neuf titres qui promet de projeter sa carrière à un nouveau palier. Pour assurer une promotion efficace, il décide de faire appel à Marie Tirmont, la voix française du personnage culte Daenerys Targaryen, pour un trailer immersif bourré de bonnes idées… Autant de raisons de rencontrer Benab pour une interview exclusive dans laquelle nous avons eu l’occasion de parler de la conception de Dracarys, mais aussi de ses projets de carrière et de ses influences…
REVRSE : Avant toute chose, j’aurais aimé savoir combien de temps tu as consacré à ce premier album…
Benab : Ça n’a pas pris beaucoup de temps en vrai, il fallait juste que je rentre dans le bain, étant donné que je suis nouveau dans le rap, ça a dû prendre 7 ou 8 mois environ. Le plus dur c’était vraiment trouver les mélodies et d’écrire.
REVRSE : Tu as travaillé avec Bersa à chaque fois ? Et au niveau des toplines ?
Benab : Oui, effectivement. C’est lui qui s’est occupé de toutes mes prods, excepté deux qui sont de Djaresma et Ovaground. Les toplines c’est Bersa et moi, on fait du 50/50 parce qu’on travaille toujours ensemble.
REVRSE : As-tu prévu de clipper certains sons ?
Benab : Il y en a déjà qui l’ont été oui, pour la suite on attend de voir l’ampleur que les sons prendront.
REVRSE : Y a-t-il des styles musicaux que tu aimerais essayer au fil de ta carrière ?
Benab : Pour l’instant je suis vraiment concentré sur le rap, mais pourquoi pas essayer le funk, ou autres… Ou tout simplement faire un mix des deux. Je m’y suis déjà essayé, mais pour le moment je garde ces sons-là pour moi.
REVRSE : Tu travailles déjà sur un deuxième album ?
Benab : Je suis déjà dessus oui. Nous avons commencé, j’ai de l’inspiration donc je continue.
REVRSE : Tu as travaillé qu’avec des artistes sevranais pour ce premier album ? Pourquoi Imen ES ?
Benab : Effectivement. On a remis les featurings avec Maes et Kalash Criminel dans l’album, dans un premier temps pour les faire redécouvrir et dans un second temps pour faire sortir l’esprit de Sevran. Pour Imen ES, voulais une touche féminine dans l’album et je trouvais que ça collait bien une touche féminine sevranaise, d’autant plus que j’apprécie son travail.
REVRSE : Y’a-t’il un morceau que tu préfères dans cet album ?
Benab : Oui, j’en ai deux : Isolé et Risque. C’est mon avis personnel ; Risque car il parle de moi, et Isolé car il parle d’un de mes proches et il raconte une histoire que j’ai souvent vu.
REVRSE : J’ai aussi le sentiment que Pour moi est l’un des titres les plus personnels du projet…
Benab : Ça m’inspire de parler de mes proches ou de ce que je vois. Quant à Pour moi, il parle vraiment de moi, encore plus que Risque. C’est pour cela que nous l’avons mis en dernier. Je pense que ce son là va beaucoup faire parler.
REVRSE: Quel était le son qui t’a demandé le plus de travail ?
Benab : Je pense que le plus difficile était Plus jamais. Dans la conception du son, nous sommes allés dans un délire compliqué. Après, j’ai quand même décidé de le mettre dans l’album parce que je l’apprécie.
REVRSE : Quels sont les sons qui risquent d’avoir le plus de succès pour toi ? As-tu des attentes particulière visà-vis de l’album ?
Benab : Risque ou Isolé, après c’est mon avis. Quant à Pour moi, je pense qu’il va plus toucher le public féminin, il est plus intime. Mon attente prioritaire est que les gens me découvrent. C’est vraiment une carte d’identité que j’ai voulu faire passer. C’est même pas me faire connaître moi, c’est surtout ma musique.
REVRSE : On te compare parfois à Soolking, qu’en penses-tu ? Tu penses que vous partagez certaines influences ? Quelles sont les tiennes ?
Benab : Souvent même. C’est positif. Je sais pas si on a les mêmes influences mais je sais que si les gens entendent du Soolking dans du Benab c’est que nous devons forcément en avoir. Je pense que c’est surtout ce côté oriental qui fait que les gens nous assimilent. Pour mes références, j’écoute vraiment de tout… Du cainri, de tout.
REVRSE : As-tu prévu une tournée ?
Benab : Dans une premier temps on organisera un promo tour dans certains clubs, on va aussi essayer d’organiser une grande date parisienne mais tout ce qui est scène, c’est en cours. Tout dépendra de l’album.
REVRSE : Tu as fais une collaboration avec la marque de vêtements Projet X Paris, comment la connexion s’est faite ?
Benab: Ouais, on a un bon relationnel avec eux. Ils veulent me suivre dans ma carrière, avec différentes marques qui sont intéressées aussi. Pour le moment j’aime bien travailler avec eux.
REVRSE : Qu’est-ce que tu es le plus pressé de vivre dans ta carrière ?
Benab : C’est vraiment les concerts, le contact artiste-public. Les gens viennent, se déplacent pour toi, tu kiffes le moment tu vois.
REVRSE : Est-ce qu’il y a des artistes avec qui tu aimerais travailler ?
Benab : Il y a beaucoup de gens avec qui j’aimerais collaborer, j’ai eu aussi quelques demandes. Pourquoi pas PLK. J’aime beaucoup ce qu’il fait. Pour le moment j’avoue que je vais surtout me focaliser sur moi même, après on verra avec le temps, ça pourrait être intéressant.
REVRSE : Pour en revenir au titre de l’album, pourquoi Dracarys ? À choisir, tu préfères qui dans Game of Thrones ?
Benab : Game Of Thrones m’a donné de l’inspiration, dans la musique surtout. Et Dracarys car c’est l’état d’esprit de tout brûler. Je préfère les Targaryens ! Ils sont complètement fous.