Footballeur puis mannequin, c’est au final dans la chanson qu’Anas Benturquia a trouvé sa voie. Originaire du nord de la France, il est déjà une idole des jeunes au Maghreb où ses sons font fureur, ses singles trustent le top tendances en Algérie. Sa musique à mi chemin entre le rap et le raï nous rappelle fortement le style de son compatriote et ami Soolking. En 2017, il se lance avec le clip de Tête-à-tête qui collectionne les millions de vues depuis sa sortie, puis se fait repérer par l’équipe de Bylka Prod, qui travaille déjà sur YL. Par la suite, le rappeur signe sur le label Jive-Epic (Sony Music France), qui sera intégré à RCA Group en 2019. Il finit par concrétiser cette évolution de carrière en dévoilant le 27 septembre dernier l’album Dans mon monde, un projet de dix-sept titres incluant des collaborations avec Lyna Mahyem, YL, Nassi, La Famax, Vrax et ElGrandeToto. L’occasion pour nous de rencontrer Anas pour une interview exclusive et de revenir sur son parcours…
REVRSE : Est-ce que tu peux parler de tes débuts dans la musique ?
Anas : En fait, j’ai toujours été passionné de musique mais j’avais pas trop le temps de m’y mettre à fond parce que je faisais beaucoup de foot à côté. Quand je me suis rendu compte que ca marcherait pas, je me suis rabattu sur ma deuxième passion. La première fois que je me suis retrouvé en studio, on m’a pas mal guidé et à partir de là j’ai commencé à apprendre de Noxious ou The Wind, un compositeur originaire de Marrakech… Mais aussi de topliners ou même d’amis rappeurs comme YL !
REVRSE : Justement, quelle est votre relation avec YL ?
Anas : YL c’est le frérot, il m’a beaucoup guidé parce qu’il avait déjà fait un bout de chemin de son côté. En fait, on s’est rencontré sur le clip de Mi Amigo de Soolking. Après, pendant la construction de sa mixtape Confidence, j’étais tout le temps là en studio et on se voit encore régulièrement à ce jour. Et bien sûr, on a quand même fait pas mal de sons ensemble !
REVRSE : Comment Soolking en est venu à t’inviter à son tournage à ce moment ?
Anas : En 2016, j’étais en Algérie et dis-toi qu’à l’époque, j’avais rien à voir avec la musique. Directement, je me suis dit qu’il allait tout péter parce qu’il a trop de talent. Je l’ai partagé partout sur mes réseaux alors que j’étais personne à l’époque. D’emblée, c’est moi qui suis allé vers lui.
REVRSE : Ça explique peut-être en partie les similarités de vos registres musicaux respectifs ?
Anas : Carrément ! En vrai, je vais te dire, la première fois que j’ai écouté Soolking je me suis dis ‘si je faisais de la musique ce serait exactement ça, un mélange de rap et de raï’.
REVRSE : Est-ce que tu remarques aussi des similarités au niveau commercial, dans le sens où comme Soolking tu as d’abord eu une énorme communauté au Maghreb avant de te faire une place à part entière en France ?
Anas : Ouais c’est vrai ! La différence, c’est que lui est né en Algérie et a une grosse histoire. C’est pas pareil que moi qui suis né en France, mais c’est vrai que je suis premier des tendances au Maghreb avec mon dernier son ! Je peux te dire l’Algérie c’est conquis mon frère… (rires)
REVRSE : On peut donc s’attendre à des collaborations avec des artistes locaux ?
Anas : Ah ça ! Tout ce que je peux te dire, c’est que c’est en cours frérot. Vu que j’étais au concert de Soolking, j’ai rencontré quelques personnalités algériennes qui étaient intéressés…
REVRSE : C’est quelque chose d’important d’être proche du public algérien ?
Anas : Mais bien sur frérot ! moi je suis un vrai DZ, je mens pas pour avoir le public algérien dans la poche, je connais la vraie Algérie. Dis toi d’où je viens en Algérie y a même pas de réseau, pour sortir Choix de vie j’ai du faire 1h de route pour sortir le son. Puis j’aimerais bien faire des concerts en Algérie, j’aurais du en faire déjà mais j’ai eu une extinction de voix juste avant donc j’ai pas pu. Et au Maroc ca tourne aussi, HIT Radio joue le jeu et diffuse des sons c’est lourd.
REVRSE : T’appréhendes le retour du public sur ton album ? Surtout puisque tu es entre le rap et le raï.
Anas : En vrai la musique c’est subjective, comme moi je vais préférer le rai à l’afro par exemple donc j’appréhende pas vraiment, après ma musique c’est pas que du rap mélangé au raï. Avec tous le travail en studio, les effets, les backs etc ca créer une signature pour un artiste qui dépasse juste le coté rap mélangé au raï.