Trimballé de ville en ville depuis son enfance, Chris Karjack a fini par atterrir à Marseille centre. Repéré par l’équipe de clipmakers Red Out Black, il sort quelques morceaux avant d’être forcé de mettre ses projets en sourdine pour un court moment. A son retour, le rappeur est signé par l’équipe de Red Out Black, qui décide de concentrer ses efforts sur lui. Il sort alors la série de freestyles Chrysalide, et deux featurings remarqués avec le rappeur parisien Jarod. Chris nous a rencontré sur une terrasse du centre de Marseille, accompagné de son équipe Red Out Black.
Moi c’est Chris Karjack, 27 ans, rappeur montant de la scène de Marseille centre. Quelques titres à mon actif, une série de freestyles appelée Chrysalide réalisée par Red Out Black. Plus récemment, un track en featuring avec Jarod qui s’appelle Dope. On a eu de très bons retours sur ce clip, ça fait plaisir!
Il y a de l’attente autour de ton projet?
Beaucoup de gens me demandent quand je vais sortir un projet. Ce qu’il faut savoir, c’est que j’avais déjà commencé à monter par le biais de freestyle mais ça ne s’appelait pas Chrysalide, et par la suite, vers fin 2015, il m’est arrivé une mésaventure et j’ai été enfermé aux Baumettes, ça m’a coupé sur ma lancée. Après, j’ai la chance que mon équipe soit loyale, j’ai bossé avec les mêmes mecs après mon incarcération alors qu’il y a beaucoup de gens qui auraient pu me lâcher au contraire de mon équipe. On a dû recommencer à zéro et augmenter la cadence, on a de meilleurs outils, on est en train de monter mais un projet n’est pas encore d’actualité.
Tu préfères avoir un peu d’exposition avant…
C’est exactement ça!
Aujourd’hui, tu penses que le format projet est un peu plus dur à mettre en place?
Je sais pas si c’est plus dur à mettre en place mais je sais pas si c’est utile pour autant. Un projet physique c’est toujours bien, c’est le truc à mettre dans la main de tes fans, avec une belle pochette, les gens aiment toujours en acheter mine de rien, mais c’est moins incontournable avec l’ère du stream, limite tu pourrais acheter un projet, track par track, dans le temps, avec la promo qui va avec, et les gens écouteraient tes 13 morceaux, 1 par 1, afin d’avoir le projet complet sur stream.
En fait, c’est le nouveau modèle, tout se passe par le stream et l’album n’existera même plus à la fin, tu vas juste avoir des playlists…
Si je te donne un album, aujourd’hui, tu vas le mettre où ? Même dans les voitures, t’envoies ton Spotify, Deezer.
Pourquoi tu as préféré sortir un clip avec un rappeur Parisien (Jarod) plutôt qu’un rappeur Marseillais?
Quand tu commences comme moi, tu as tendance à pas spécialement choisir tes featurings. Ca peut arriver que des gens donnent de la force directement, c’est ce que Jarod a fait notamment, mais c’est le seul à l’avoir fait. J’ai pas eu de choix, j’ai eu de la chance de tomber sur Jarod qui m’a donné de la force, honnête dès le départ. Des gens démarrent en ayant le soutien de 4, 5 ou 6 rappeurs, ça a pas été mon cas. Jarod s’est trouvé aux prémices de ce que je fais aujourd’hui. Je suis encore un embryon de buzz. Après, c’est un mec qui aime la musique et sait ce qu’il fait, rien d’étonnant que l’histoire ait débuté via ce mec là.
Tu lui as envoyé tes sons et il a kiffé le délire?
Ca s’est fait parce que j’écoute Jarod, premièrement, depuis l’époque de Dawala. Quand ce clip est sorti, je pensais pas feater avec Jarod, à l’époque. Et encore moins me dire dans 2 ans, j’aurais plié deux feats avec lui. Ca démarre parce que j’aime ce qu’il fait, c’est un kickeur et ensuite c’est un mec qui est descendu dans le sud pour clipper le morceau Aller vite. Il se trouve que Jarod a demandé les services de Red Out Black pour le réaliser, la première approche s’est faite de ce côté là, mais c’était pas forcément l’élément révélateur. Lorsqu’il est venu tourner son clip, il en a profité pour faire un freestyle tour. Jarod allait dans des villes de France à des horaires précis sur un endroit que tout le monde connaissait pour fédérer les gens du secteur qui venaient pour freestyler avec lui. C’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, je suis un kickeur, j’aime beaucoup cet exercice, du coup je suis allé à celui d’Avignon. Sans prétention, j’ai tiré mon épingle du jeu, j’ai aussi eu beaucoup de chance puisque les rush de ce freestyle tour ont été perdus. La seule vidéo qui en a découlé était une vidéo hors caméra d’un mec qui me filmait en amateur, en train de freestyler sur beatbox, c’était en mode chill, c’était pas destiné à finir sur le net, le freestyle a bien pété, tous les ingrédients étaient réunis pour que le featuring se fasse. C’était absolument pas calculé, pas stratégique, c’était hip-hop.
Le featuring s’est fait immédiatement ensuite?
Il m’a appelé en avril 2015, pour que je fasse sa première partie à la La Belleviloise, je suis monté avec l’équipe Red Out Black, et je me retrouve 2 ou 3 heures avant qu’ils arrivent sur la capitale à être en studio avec Jarod. Red Out Black ne me produisait pas encore mais j’avais déjà un feeling artiste/producteur avec l’équipe. S’il devait me tirer les oreilles, il le faisait, il pouvait se le permettre parce que l’affinité était présente. Je suis calé avec Jarod et son manager, en studio, il me dit alors Chris, c’est comment ? Tu veux poser un petit truc dessus ? Dans ma tête je voulais un feat où ça bastonne, je le regarde, je lui dis « oh franchement, la vibe est pas assez hardcore mais on se reverra pour un feat, c’est prévu ». Ca montre que dans mon état d’esprit, j’étais dans un truc où il n’y avait pas de calcul, c’était tellement dans une bonne ambiance que si le feat se faisait pas aujourd’hui, normal je l’appelais et lui demandais quand on le refaisait. Son manager m’a regardé bizarrement, il était surpris, il se contrarie pas. Après Red Out Black arrive au studio, le manager de Jarod dit à Red Out Black « ton gars, on lui a proposé de poser, il a pas l’air chaud », je me suis fait fusiller du regard, Red Out Black m’a dit « mais t’es un fou, tu refuses un feat à Jarod, mais t’as craqué! » J’avais pas vu le truc comme ça, et lui est arrivé en me disant, il y a le feat, il faut le faire, on y va ! J’étais en mode « je préfère kicker aec toi Jarod », comme si j’étais en position pour le dire. C’est pas mon morceau préféré des deux feats réalisés mais ça m’a fait du bien. Avec Dope on arrive à ce fameux feat que je voulais faire depuis le départ, mais Highland a été très bon pour moi.
T’as un clip avec MOH qui sortira bientôt aussi?
T’es bien renseigné… Le son est enregistré mais le tournage du clip est prévu pour un peu plus tard. On ne sait pas encore quand il sortira, on a un intervalle d’un mois entre la sortie de chaque clip, entre temps pour occuper l’espace, on a des freestyles format Facebook.
Pourquoi uniquement sur Facebook?
Pour moi, Facebook est un salon où t’es au calme, t’es devant ton Netflix, avec ta cheminée, tes pop corn, tout ce qu’il te faut, et YouTube c’est ton jardin, c’est dehors. T’es calé au max dans ton salon, t’as un mec qui vient et toque, il te dit « hey gros, y a un truc de fou dans le jardin, viens voir ce qu’il se passe », t’as la flemme de voir. T’es tellement bien sur Facebook, jusqu’à maintenant tu scrolles, le son s’active, ils t’ont carrément enlevé la flemme de cliquer sur la vidéo, si ça te gave, un coup de pouce et c’est réglé. Je pars du principe qu’il faut ramener aux gens des formats Facebook, surtout quand t’es pas archi buzzé.
YouTube, c’est une marche à gravir?
Quand, demain, je sais qu’il y aura le Planète Rap de SCH sur YouTube, j’irai parce qu’on sait que ce sera lourd. Les gens ne savent pas forcément comment c’est Chris, donc on leur livre sur Facebook. Les freestyle, on les enregistre au préalable, avant de les envoyer, les gens sont demandeurs « pourquoi ton bail est pas sur YouTube? », certains le téléchargent en qualité mp3 pour pouvoir zoner avec en voiture, donc ma vidéo est carrément récupérée sur Facebook et ils la reprennent pour leur chaine YouTube. Je pourrais faire le haineux mais c’est de bonne guerre, ils le font à ma place, c’est bien, ça fait plaisir. S’ils le font, c’est qu’il y a un petit engouement, on va pas leur enlever.
Je voulais en revenir à la scène marseillaise, est-ce que tu penses que Jul a eu un effet dessus?
Beaucoup de gens ne se rendent pas compte à quel point Jul a fait du bien. Je dis pas que le rap marseillais sombrait, il y a toujours eu des mecs qui étaient chauds, qui ont su tenir la baraque. Il y a eu un avant et un après Jul, c’est clair et net.
Il a décomplexé la scène Marseillaise, la ville avait une image de ville un peu sombre…
Il a ramené de la lumière, les gens ont tendance à dire « c’est pas du rap, c’est pas de la musique », Jul est capable de ramener un truc très très sombre s’il en a envie. Jul est sombre parfois, il n’y a pas plus marseillais que lui, tu le regardes, tu vois le marseillais comme si tu tournais la tête, il n’y a que des Jul ici.
C’est le nouveau Rat Luciano, au niveau de l’authenticité.
Le Rat était un gars à qui tout le monde pouvait s’identifier, comme Jul. En tout cas, aux Baumettes, j’ai rarement entendu un autre artiste que Jul, en prison, c’est un mec que tu peux écouter sans avoir pécho son album. T’as écouté tous les tracks, les gars le mettent à la fenêtre, c’est un vrai phénomène Marseillais.
Qui est écouté en prison?
Aux Baumettes, c’est essentiellement Jul, c’est un phénomène qui a pris dans d’autres maisons d’arrêt en France, des gens des bas fonds écoutent Jul, comme certains lascars écoutaient Rohff à un moment. Rohff, c’est le mec qui est comme nous alors que Booba, c’est le rappeur que beaucoup voudraient être. Jul, c’est monsieur tout le monde, ça m’étonnerait même pas de le voir passer sur un 50cm3, super normal, avec un survet, un t-shirt Decathlon à 30 euros parce qu’il est comme ça.
Jul a ouvert une nouvelle phase, le rap marseillais fonctionne par phases, il y a eu IAM, les Psy 4…
Il y a eu la FF avant ça aussi.
Ouais mais le relais a été passé entre IAM et la FF, on peut pas en dire autant entre IAM et les Psy 4.
Ouais, il y a eu une cassure, la Psy 4 était la jeunesse fougueuse qui arrivait. La logique voulait qu’IAM tire la FF, et que la FF tire Psy 4, sauf qu’un pont s’est coupé, et c’est pour ça qu’il y a eu un moment de flottement sur Marseille où ça marchait plus très bien. Ca a duré de la période FF à la période Jul, entre ces deux périodes, il n’y a eu que la Psy 4, il n’y a eu personne d’autre.
T’as eu El Matador, L’Algérino et d’autres quand même…
Ouais mais c’était pas pareil, c’était vraiment différent, c’était pas perçu comme la Psy 4, ici. Psy 4, c’était la nouvelle école du rap Marseillais, Block Party était totalement fou comme projet. Fallait le voir pour le croire. Même si tu l’écoutes encore aujourd’hui, l’odeur du délire qu’ils ont ramené, tu la sens encore. El Matador était plus dans des schémas classiques, un mec qui est arrivé seul, qui a eu un succès commercial certes mais qui est arrivé seul, c’est pas comparable. Il a pas forcément émergé à Marseille, il est arrivé directement avec un gros label. Les Psy 4, on les connaissait depuis l’époque de Puissance Nord, ils étaient là en mode street album, dans la rue.
Les Psy 4 de la Rime ont duré dans le temps, El Matador a pas duré aussi longtemps, est-ce que tu penses que c’est important de conserver cette identité marseillaise?
Je sais pas si c’est important, si c’est un calcul à faire.
Je pense pas que ce soit calculé.
Je pense qu’à l’époque, les rappeurs Parisiens étaient bien mieux lotis. Aujourd’hui, les rappeurs Marseillais le sont aussi, internet a bien aidé mais le public est dans un délire où ils écoutent du rap marseillais comme s’ils écoutaient du rap de Los Angeles, et du rap Parisien, comme si c’était new-yorkais. Il y a une identité propre au rap marseillais, et au rap parisien, et tu peux pas dire que les parisiens sont meilleurs que les marseillais, et vice versa. Alors qu’à une époque, pendant un moment, il y avait un petit creux à Marseille, maintenant les bons rappeurs poussent comme des champignons. Tout est bon, les rappeurs parisiens ont un attrait pour le rap Marseillais, il y a des méchantes connexions qui se font, regarde Kalash Criminel et Jul, c’est des connexions improbables qui se font, mais au final ils ont tous les deux un ADN sombre.
Et tes influences ont davantage été marseillaises?
Je suis né en 1990, j’ai pas écouté les albums de Lunatic quand ils sont sortis, je suis allé faire ce travail de les écouter, quand j’étais en âge de comprendre. Ca a été limite du lavage de cerveau avec Lunatic, Arsenik, la FF. Si Dieu veut gros classique.
Et l’album du Rat Luciano?
J’étais plus Don Choa, mais Le Rat, j’ai vu des interviews de lui, il savait qu’il était pas aussi mature qu’il aurait aimé l’être sur cet album. Mais pour en revenir à Lunatic, leur mode de fonctionnement indépendant me fait penser à Jul et PNL, sauf que Lunatic a été précurseur. On a tous envie d’être comme eux. En 2002, l’album Vapeurs toxiques de Don Choa m’avait mis une claque, vraiment, vraiment.
T’es plus Don Choa que Le Rat Luciano?
Je suis pas plus, on m’avait offert cet album pour mes 12 ou 13 piges. C’est un projet très réussi, il avait eu un succès commercial. Don Choa a ce truc de pouvoir parler de quelque chose de dramatique avec un second degré où tu vas rigoler d’un truc grave, comme peuvent le faire un Seth Gueko ou Booba, c’est présent dans l’ADN de beaucoup d’anciens rappeurs, réussir à être comique sans passer pour un guignol.
T’as pensé quoi du retour de Don Choa?
Franchement, il est réussi, je trouve ça comparable au retour d’un gars comme Lino, propre, pas de faux pas, ils conservent leur identité. Je prends plaisir à l’écouter, comme en 2002.
Tu penses que le rap Marseillais peut s’exporter à l’étranger?
Il y en a un qui essaye de réussir ce pari, j’allais te parler de la barrière de la langue mais quand tu vois que PNL a ramené une telle pureté dans le son, on aime ou pas, mais la façon de bosser leur musique, ça rigole vraiment pas. Leur musique est au point qu’un mec comme Travi$ Scott, tu lui mets dans ses oreilles, il va kiffer, alors que c’est Travi$ et A$AP qui ont été parmi les premiers à ramener ce délire cloud. Je pense que leur musicalité a surpassé toutes les barrières, y compris celles de la langue.
Les paroles perdent de leur importance avec cette suprematie de la musicalité, mais à Marseille, y a des sonorités vraiment propres à la ville, limite latino parfois.
C’est complètement fou, mais regarde tu traines en t-shirt à Marseille, comme les mecs à LA, et à Paname, tu vas mettre des North Face, comme les mecs de Brooklyn, on dirait que c’est le climat limite. Marseille, l’immigration, dès le départ, c’est très Italien, c’est pas anodin. L’art est le reflet de là où il est fait, et c’est pas anodin que les tendances musicales marseillaises soient très latines. Le sud est très italien, gitan, c’est ça l’immigration. A Paris, elle semble différente, c’est très africain, c’est comparable à LA et New York, à notre échelle.
Sinon de Marseille, t’es de quel quartier?
Je suis du centre-ville, à côté de Belsunce.
Il y a une scène locale?
Ouais, il y a Zbatata, qui s’est dissocié maintenant même si j’apprécie chacun des membres de ce groupe. J’ai fait un feat avec Skyzzy, dans un de mes épisodes Chrysalide. Je suis un peu lié à ces mecs là parce que cest eux, musicalement et dans la manière dont ils ont représentée le cente ville, qui ont une main mise sur le centre ville. C’est des mecs qui sont arrivés avec leurs couilles et leur argent, ils ont appelé Red Out Black « on aime le boulot que vous faites, c’est quand qu’on fait du sale? » J’aime cette mentalité. Tu sais aujourd’hui dans le rap, c’est beaucoup d’arrangements, un prix qui est annoncé par un gars et qui convient pas forcément à l’autre. Ils ont payé quand il fallait pour un service demandé, ils ont pas parlé chinois, pour des mecs en indépendant, c’est pas anodin. A l’époque de VRV, à chaque clip, ils ont pris Marseille et l’ont retourné comme une crêpe. Après Red Out Black a aussi proposé des idées, c’est leur force, c’est pas uniquement un mec que tu payes et qui ferme sa bouche. Non, Red Out Black, c’est une direction artistique visuelle en donnant des directives. Comme un Kore ou Tefa pourraient t’aider au studio, Red Out Black pourrait t’aider pour ton clip. Même si je suis rappeur, Red Out Black, on est un seul bloc très solide. Zbatata a permis d’ouvrir des portes à Red Out Black pour tourner des clips pour d’autres rappeurs marseillais.
Tu dis que Red Out Black n’est pas seulement un clipmaker, c’est un DA visuel, on était avec L’Adjoint, il disait exactement ce que t’as dit mais au niveau du beatmaking…
J’ai bossé avec L’Adjoint, ça le définit parfaitement, si tu l’écoutes, tu ne perdras pas au change. C’est-à-dire que t’as un morceau, ton couplet est nickel, le second aussi, t’es en train de t’accomplir artistiquement, il te dit « attends poto », il s’enlève de son ordinateur, il se permet de rentrer dans la cabine, devant le micro, de fredonner ton refrain, tu t’asseois et t’écoutes. Dans la musique, l’important est de faire confiance aux gens avec qui tu travailles, et ça tombe pas du ciel, c’est pas facile. Il faut trouver ces gens là, il faut qu’il y ait un bon mood.
Il a eu un rôle important dans ton développement?
Vraiment, c’était le premier studio où je faisais mes premières tracks.
Est-ce que tu penses qu’à Marseille, il y a cet aspect communautaire, où il y a une sorte d’entraide entre les activistes du mouvement, ce côté on le retrouve pas forcément à Paris…
Red Out Black et moi sommes conscients d’être dans une industrie mais arrivé à un moment, quand t’as mis un tel pied dedans, que t’es plus à la MJC, l’esprit associatif, tu le perds parce que tu passes ton temps à payer des gens pour bosser avec eux. Après concernant l’entraide, je peux très bien bosser avec lui qui est le meilleur ami de lui mais ne voudra pas rapper avec moi, l’entraide ? Je sais pas, c’est des affinités en vrai. Tout le monde connaît tout le monde à Marseille mais tout le monde n’est pas connecté avec tout le monde. Après Alonzo, dans son morceau Vaillance, il a dédicacé v’la les gens, dont Soso Maness, c’est un gars avec qui j’ai tourné aux Baumettes, je l’ai rencontré là bas, c’est mon gars archi sûr.
Soso Maness est fort en plus!
C’est le gars avec qui on n’aurait pas besoin de faire de featuring pour que notre relation soit accomplie, elle l’est déjà, sans parler de la musique parce qu’on s’est retrouvés dans des conditions qui font que, ce gars là, j’ai pas besoin qu’il fasse un feat avec moi pour me dire Soso me soutient. Les rappeurs qui disent aimer tout le monde sont de grands hypocrites, on sait que c’est faux.