Depuis la sortie de l’EP Mojo en novembre 2016, le rappeur du 12ème arrondissement de Paris semble grimper barreau après barreau l’échelle de la notoriété. Son nouvel album, intitulé Porte Dorée du nom de son quartier, laisse apparaitre écoute après écoute un énorme travail sur l’esthétique qui est à la base de son univers. Une impression de basculement permanent entre intimité et froideur, c’est ce qui ressort dès les premières écoutes de chacun des extraits du projet. Il faut dire que côté visuel, le culte de la sobriété qu’Usky semble avoir communiqué à ses graphistes et à Shems de Daylight qui a réalisé la majorité de ses clips a un rendu à la fois impactant et troublant de netteté. C’est justement la griffe d’Usky, qui tire d’ailleurs son nom du husky de Sibérie, un chien réputé pour sa robustesse et sa résistance aux températures basses.
Porte Dorée, c’est un condensé de cet univers à la fois si particulier et si universel d’Usky en à peine treize titres. Un format idéal pour retenir l’attention de l’auditeur, à l’image d’un projet dont chaque détail semble avoir fait l’objet d’un soin redoublé. Usky est un perfectionniste et ne s’en cache pas particulièrement, ses choix radicaux en matière d’esthétique influent aussi sur le choix de ses invités, du producteur iCon à la tête de proue de la néo-soul française NOV en passant par Lord Esperanza. Des invités de choix, pour des titres toujours efficaces et pleins de sens. C’est le cas de Jon Snow, le featuring d’Usky et NOV tourné comme il se doit au milieu de scènes enneigées. Encore une fois, l’esthétique semble être à l’origine de tous les choix artistiques du rappeur et ces choix semble lui réussir…