Décembre 2018. Montero Lamar Hill, citoyen américain originaire de l’État de Géorgie, met en ligne sur SoundCloud et YouTube un single à cheval entre rap et country. En guise de visuel, un ensemble de plans réalisés sur le jeu vidéo Red Dead Redemption sorti quelques mois auparavant. Propulsé par TikTok, Old Town Road ne tarde pas à devenir un hit national, puis international… Puis le morceau le plus écouté au monde en 2019. Un peu plus d’un an plus tard, le phénomène s’apprête-t-il à connaitre une nouvelle édition ? C’est en tout cas ce que laisse présager le succès de Rascal, le nouveau titre d’un certain RMR. Encore parfaitement inconnu 24h auparavant, ce dernier a immédiatement attiré l’attention de certains des médias les plus influents des États-Unis : The Fader, Pigeons & Planes, Hypebeast… La recette de ce petit miracle ? Le décalage calculé entre un clip mettant en scène un groupe d’individus cagoules et lourdement armés et un titre chanté, très chargé en émotions. Comme Lil Nas X, RMR a maîtrisé la recette de la viralité sur les réseaux sociaux. À la différence de Lil Nas X cependant, RMR est loin de viser un créneau comique avec Rascal, qui pourrait bien être l’un des titres les plus marquants de ce début d’année.
Au-delà de son potentiel viral, RMR livre avec Rascal un titre unique
La fusion de la country et du rap pourrait bien être l’un des filons les plus porteurs de ces dernières années, de Post Malone à Lil Nas X en passant par un certain RMR. Encore inconnu il y a 24h, le chanteur âgé de 22 ans s’est fendu d’une déclaration au magazine The Fader, tout en conservant son anonymat : « J’ai grandi en écoutant de la country et du rap, et ce morceau est mon interprétation de ce à quoi le nouveau genre devrait ressembler. » Au-delà du décalage intriguant entre la violence des images et la douceur du morceau, Rascal s’affirme au fil des écoutes comme un single puissant et parfaitement maîtrisé. Loin de répondre à un impératif commercial, le mélange entre country est rap est amené avec finesse, sur une ballade au piano aux accents mélancoliques composée d’après Bless The Broken Road de Rascal Flatts. Si la mélodie suit distinctement celle du single country dont elle tire son inspiration, difficile de ne pas ressentir dans l’utilisation d’autotune et l’univers de RMR l’influence de T-Pain ou de Young Thug. Comme pour accorder les mots aux images, la rengaine « fuck 12 » scandée dans une gamme de vocalises surprenante mais bienvenue apporte sa touche finale à un morceau qui ne manquera pas de marquer l’année 2020. A noter également que le chanteur est représenté par Vince Phillips, l’un des avocats spécialisés dans l’entertainment les plus côtés du pays et accessoirement fondateur du label BME Recordings (Lil Jon).