À l’heure où YouTube dispute son impact sur les carrières d’artistes à TikTok et aux plateformes de streaming, nous nous sommes questionnés sur la pertinence d’un classement des meilleurs clips de l’année. Après réflexion, il nous est apparu plus nécessaire que jamais de mettre en avant l’expertise des professionnels de l’audiovisuel. Dans un contexte de pandémie mondiale, ces derniers ont dû se montrer plus inventifs que jamais pour aller au bout de leurs idées. Ces idées sont, pour de nombreux artistes, des outils de développement non-négligeables : les exemples, parmi tant d’autres, de Laylow et Ziak en fournissent une démonstration éclatante cette année encore. À l’ère des stores D2C et des NFT, la construction d’univers visuels originaux et soignés au travers de courts métrages et de clips prend une nouvelle dimension. Pour construire ce classement des meilleurs clips rap français de 2021, nous nous sommes appuyés sur les critères suivants : qualité du clip, innovation et inventivité, compatibilité avec l’univers du titre et de l’artiste. Le succès du clip a également été pris en compte, mais dans une moindre mesure.
20. Livaï – Soleil transparent (Owen Kasparian & Paul Filippi)
À la vingtième place de notre classement, on retrouve un artiste émergent : Livaï. Malgré la jeunesse du projet, ce dernier parvient à fournir un clip de haute volée pour le single Soleil transparent, tourné au milieu des gratte-ciel de Hong-Kong. Imaginé comme l’histoire d’un jeune garçon à la recherche de ses origines, le scénario du clip permet d’admirer toute la beauté du paysage urbain tout en suivant l’acteur principal courir inlassablement à la poursuite d’un père qui se dérobe. Une performance visuelle, qui s’intègre également parfaitement à l’univers lugubre et baigné dans la lueur blafarde des néons des capitales asiatiques. Réalisé par Owen Kasparian et Paul Filippi, le clip alterne entre plans au drone dans le métro et plans rapprochés sur la plage, utilisant toutes les armes qui pouvaient rendre hommage à la topographie du lieu. Premier clip de ces deux réalisateurs, gageons qu’en 2022, ils continueront à se démarquer sur la scène rap française.
19. Jazzy Bazz, EDGE, Esso Luxueux – Private Club (Loïc Ougier)
Compères au-delà du rap depuis les années 2000, Jazzy Bazz, EDGE et Esso avaient toujours rêvé de créer un projet commun, mais l’opportunité ne s’était jusque là jamais présentée. C’est chose faite en 2021 avec Private Club, un album en commun ambitieux, mélange d’egotrip et de raffinement qui nous plonge dans l’ambiance crépusculaire de soirées sans fin. Le clip de Private Club, réalisé par Loïc Ougier pour Frenzy, reflète cet état d’esprit et y ajoutant une touche de second degré. Proche de Jazzy Bazz et EDGE, le réalisateur signe ici le premier clip officiel de sa carrière, après avoir réalisé la lyrics video du titre Fascinant. Le personnage joué par Wendy Mamassamy semble presque plonger dans la folie, contrastant avec des rappeurs toujours plus en contrôle. Hommage assumé aux barlous, le projet Private Club se voit illustrer de la plus belle des manières avec ce clip léché.
18. rad cartier – Nébuleuse (Tinoki Mincheni & Jonas Brise)
Nous plongeant dans un univers futuriste, empli de créatures extraterrestres voulant la fin de l’humanité, rad cartier conte une romance condamnée, un amour impossible. La terre étant devenue nocive pour les humains, c’est le manque d’oxygène qui va mettre un terme à ce couple qui connut un temps des jours radieux, avant de voir son destin basculer. Là encore, pour un artiste émergent, on est surpris par le niveau des effets spéciaux et la qualité de la réalisation. Assurée par Tinoki Mincheni et Jonas Brise pour TV ONLY et La Petite Ecurie, elle offre au morceau une nouvelle dimension. Alors que les paroles de rad cartier semblaient évasives, presque surréalistes, elles prennent tout leur sens avec ce visuel. Issu du nouvel EP de rad cartier VISION THERMIQUE, Nébuleuse est un de ces morceaux tournant dans une carrière. On espère revoir rad cartier en 2022 avec des clips d’encore meilleure facture.
17. Youssoupha – Solaar Pleure (Baptiste Guilmard & Paul-Henry Thiard)
Morceau coup de poing tiré de son dernier album Neptune, Solaar Pleure de Youssoupha prend une nouvelle dimension avec son clip. Ce dernier est un petit bijou d’inventivité, revisitant 7 pochettes d’albums classiques du rap français. Utilisant son fils comme acteur de chacune d’entre elles, le rappeur va remettre en scène Dans la légende de PNL, Suprême NTM de NTM, Le combat continue d’Ideal J, Le Chant des Sirènes d’Orelsan, Quelques gouttes suffisent d’Ärsenik, Commando de Niska, UMLA d’Alpha Wann et enfin son propre album Noir Désir. Cet hommage aux graphistes ne pouvait se faire sans Fifou, roi des pochettes de rap français, qui fait une apparition au début du clip. Cette réalisation de Baptiste Guilmard et Paul-Henry Thiard prouve qu’il est encore possible de dépasser certains codes semblant obligatoires, et qu’une idée simple mais originale peut largement dépasser un budget élevé, mais mal utilisé.
16. Luv Resval – Tout s’en va (Alexinho Mougeolle)
Autre clip se déroulant dans un futur hypothétique, Tout s’en va est un des titres forts du premier album studio de Luv Resval, Étoile Noire. Sur une instrumentale mélancolique signée une nouvelle fois Kore, le rappeur revient sur une relation qui a échoué, et tente une catharsis de ces instants de vie. Réalisé par Alexinho Mougeolle pour Seasidz Pictures, le clip montre l’artiste enfermé dans une bulle de verre, à la manière de Néo dans Matrix. Il semble végéter dans un état intermédiaire, entre conscience de son enfermement et impossibilité de s’en échapper. Au-delà de la bulle dystopique,qui est un décor réel, le réalisateur fait appel à Swanside, une société spécialisée dans les effets spéciaux, qui a déjà créé les VFX de clips de Kekra, Booba ou encore Ninho. Les autres plans montrent le rappeur tentant de rejoindre une femme, mais sans succès, cette dernière disparaissant toujours au moment où il pourrait l’étreindre dans ses bras. L’illusion perdue rend encore plus poignant le morceau, qui montre Luv Resval sous une facette que son public connaissait peu de lui.
15. Ziak – S.P.S. (Bleu Désert)
A la manière du clip de TP de Soso Maness en 2019, S.P.S. de Ziak réinvente en partie la manière d’imager le trafic de drogue, en filmant en caméra embarquée le quotidien d’un vendeur de drogue depuis sa sacoche. Entre hall, soirées, bagarres et finalement vol de ladite sacoche, le clip nous plonge dans une immersion déconcertante et dynamique. Sous la direction de Bleu Désert, la sacoche prend l’apparence d’un objet maudit, qui ne peut rester plus de quelques secondes accrochée à son propriétaire sans que ce dernier la perde de vue. Une comparaison à l’image du titre du morceau, S.P.S. étant l’acronyme de Sacoche Prada Sheitan. La course folle des sachets et du cash s’arrête en toute fin de clip, avec un dernier vol qui marque l’abadon de la caméra posée à l’intérieur de la sacoche.
14. Freeze Corleone – Freeze Raël (Nada Frikha)
En juillet, Freeze Corleone surprenait ses fans en sortant à l’improviste le clip de Freeze Raël, intro époustouflante de LMF. Tout en animation, le clip rend hommage à l’imagerie complotiste qui fait le sel de la musique de Freeze Corleone depuis ses débuts. Infiltré dans les locaux d’une organisation secrète, un personnage à l’effigie de Freeze tente d’échapper à une bande de gardes menaçants, qui vont le conduire à devoir trouver refuge dans le QG. Un acolyte ressemblant fortement à Osirus Jack va l’aider dans sa quête, et va lui permettre de faire sauter les locaux avant de s’échapper en parachute. Réalisé par Nada Frikha, une étudiante aux ateliers de Sèvres à peine âgée de 21 ans, le clip de Freeze Raël est symbole d’un phénomène parmi les productions visuelles françaises ces derniers mois : le retour en force de l’animation. A l’image de Booba sur les clips de TN ou de Pompéii (single de JSX en featuring avec Booba), cette tendance laisse augurer de très beaux clips dans les mois à venir.
13. Booba – TN (Biscuit Studio)
Comme dit précédemment, l’animation est revenue en force dans le rap français en 2021. Une nouvelle fois précurseur de cette tendance, en a fait usage dans plusieurs de ses clips cette année. Après GTA en collaboration avec JSX, TN n’y a pas fait exception. Réalisé par la boîte de production Biscuit Studio, un studio d’animation fondé par Quentin de Grivel et Adrien de Grivel, le clip de TN a fait l’objet d’une exclusivité : il n’était disponible que pour les heureux détenteurs d’une des 25 000 cartes NFT mises en vente par Booba le 26 novembre dernier. Dans un monde apocalyptique, seul le bateau de la piraterie fait office de phare et semble à même de garder le cap. En animation, Booba se transforme en sauveur du monde libre, et revient sur terre pour vaincre l’oppression incarnée par des soldats sans visages. Ce clip a été complété par un deuxième NFT, celui de GDC, sorti mi-décembre. Ces deux visuels violents en animation viennent à l’appuis de titres aux sonorités martiales, bien loin des ouvertures constatées sur les sorties de Booba.
12. Captaine Roshi – Grande Armée feat. WIT. (Bleunuit)
Captaine Roshi a toujours utilisé les clips comme une manière de se distinguer et de se placer en avant-garde. Le clip de Grande Armée, réalisé par Bleunuit, n’y fait pas exception. Le résultat s’impose d’emblée comme l’un des plus captivants de l’année, ne serait-ce que pour son parti pris en terme d’image. On y voit le rappeur originaire de Kinshasa accompagné de Wit. dans un décor des plus oppressants. Filmé en caméra à vision nocturne, le clip fait corps avec le son. L’instrumentale avec sa mélodie hallucinée achève de compléter le tableau. Proche de Laylow, WIT. est aussi un de ces artistes pour qui le visuel compte presque autant que la musique.
11. Laylow – Stuntmen feat. WIT. & Alpha Wann (Arnaud Bresson)
Premier extrait d’un des blockbusters les plus attendus de l’année, Stuntmen n’a pas déçu. Réalisé par Arnaud Bresson pour le compte de Division Global, le clip pose les bases de l’univers que Laylow a développé sur toute l’Etrange Histoire de Mr Anderson et notamment le court-métrage promotionnel associé à l’album. Cascades de voitures rétro, plans à la caméra infrarouge : tout est fait pour rappeler des thrillers comme LA Confidential. Imaginé comme un film d’action, le clip à gros budget a pu bénéficier de conditions très avantageuses de tournage au Mexique et d’un partenariat avec Nike Vapormax, qui a aidé à le propulser parmi les productions les plus qualitatives de cette année 2021. Rien d’étonnant quand on connaît l’éthique de travail de Laylow et surtout son attachement à ce que ses projets se consomment comme des albums-concept.
10. Sopico – Slide (Scotty Simper)
Avec le clip de Slide, Sopico a franchi une nouvelle étape de sa carrière, dépassant le million de vues en 24h, et aujourd’hui les 2,3 millions de vues, devenant ainsi le clip le plus regardé de sa carrière. Très attendu après les images du teaser, Slide montre Sopico descendant en rappel la Tour Pleyel à Saint-Denis. Allongé sur le rebord du dernier étage de la tour de 129 mètres, le rappeur défie les lois de la gravité en marchant à l’horizontale sur la façade du bâtiment. Les notes de basses de l’instrumentale ainsi que le soleil couchant donnent une atmosphère Clint Eastwood à ce clip, presque un western au 21ème siècle. En travaillant avec l’équipe à l’origine de la cascade de Tom Cruise sur le Burj Khalifa et avec le réalisateur Scotty Simper, Sopico s’était donné toutes les chances de réaliser un clip très spectaculaire. Pari gagné au vu du résultat final !
9. Kekra – Rien du tout (Maxime Ellies)
Habitué des clips de haute voltige, Kekra avait déjà pris place dans notre classement des meilleurs clips rap français en 2018 avec le clip de Viceland et en 2019 avec celui de CLS. En 2021, c’est Rien du tout qui se glisse dans le top. Pour ce clip aux accents futuristes, Kekra fait appel à Maxime Ellies, réalisateur qui avait fait ses armes à la post-production aux côtés d’Adrien Lagier et d’Ousmane Ly avant de prendre son envol, et de réaliser des clips pour Dinos, Isha, ou encore Dosseh. Dans ce clip produit par Adam Ouaddah pour Obvious, le rappeur semble à la poursuite de son alter-ego maléfique, accompagné d’une armée de soldats prêts à mourir pour lui. Qui est le bon Kekra dans cette dichotomie ? Celui en fuite, ou celui qui poursuit ? Rien n’est moins sûr après avoir fini le visionnage du clip. La dernière scène où l’homme costumé en fuite finit noyé, ne nous aidera pas à décrypter le mystère…
8 . SDM – Van Damme (Jean-Charles Charavin)
A l’inverse des clips précédents, tous localisés à l’étranger ou témoins d’un univers dystopique, le clip de Van Damme de SDM démontre qu’il est possible de réaliser un clip léché tout en gardant une esthétique street. Réalisé par Jean-Charles Charavin pour le compte de la boîte de production INCENDIE, Van Damme monte un SDM témoin passif d’une banlieue apocalyptique. Accompagné de Booba dans un hangar, le clip se colle parfaitement à l’instrumentale guerrière imaginée par ZZ Prod. Ce n’est pas une première pour Jean-Charles Charavin, plus habitué des clips pour des artistes électroniques tels que NTO ou Kazy Lambist, mais qui avait déjà réalisé le tonitruant HS d’Hamza et SCH en 2019. Ce clip montrait déjà la pâte du réalisateur : une ambiance urbaine et mafieuse affirmée, mais sans jamais sombrer dans le kitsch. On espère le retrouver de nouveau en 2022 sur des tournages rap français, pour des clips teintés d’une photographie 90s et de couleurs chaudes.
7. Lefa – Chloroquine (Akim Laouar Aronsen)
Autre habitué des clips léchés, Lefa s’était taillé une place de choix dans notre classement 2019 des meilleurs clips rap français, avec la cinquième place pour Bitch. Cette année, on le retrouve une nouvelle fois dans le classement, pour le clip de Chloroquine. Comme sur Bitch, c’est Akim Laouar Aronsen qui se retrouve aux manettes. A la manière de la série Under the Dome, il piège Lefa et cinq autres protagonistes sous une bulle invisible, délimitée seulement par un ruban artificiel de scène de crime. Lefa tente en vain de sauver une jeune fille de la mort imminente qui l’attend, le temps restant pour empêcher l’explosion de la bombe en elle diminuant inexorablement. Akim Aouar Aronsen a pris pour marque de fabrique ces visuels très scénarisés. C’est ce qui explique son entente si fructueuse avec Lefa, pour lequel il a déjà réalisé 8 clips.
6. MHD – Afro Trap Part. 11 (Fred de Pontcharra)
Avec Afro Trap Part. 11 (King Kong), MHD signait son retour après près de 3 ans d’absence et avait donc l’obligation de ne pas se manquer. C’est chose faite avec un single aujourd’hui certifié platine, et dont le clip très réussi réalisé par Fred de Pontcharra pour le compte de Fam Productions n’a pas été étranger au succès. Réalisateur attitré du 92i, Fred de Pontcharra s’était fait remarquer avec des clips misant sur une photographie très originale ces dernières années. Il avait notamment signé le clip de Trône pour Booba en 2017, salué par la critique, ainsi que celui de Sale tchoin de Green Montana en 2020, qui plongeait le rappeur belge dans l’ambiance enfumée d’un strip club. Sur Afro Trap Part. 11, il choisit un registre plus jovial, à l’image de ce qui a fait la force de MHD depuis 2015.
5 – Booba – Grain de Sable feat. Elia (Fred de Pontcharra)
Sur son ultime album ULTRA, Booba s’est donné un rôle de transmission, dans le but de mettre en avant ses protégés et n’hésitant pas à aller sur leur terrain. Grain de sable est à l’image de cette volonté : le format de ballade au piano correspond bien plus à ce qu’Elia fait, mais Booba adapte son écriture pour la faire correspondre à l’ambiance du morceau. Pour mettre en image ce single, il fait appel à French Lab Agency à la production et à Fred de Pontcharra à la réalisation. Tourné au Grand Palais, le clip montre Elia s’envolant, face à un Booba incapable d’aller la chercher. Les effets spéciaux montrant une tempête au sein de ce haut lieu de l’art contemporain participent à cette ambiance résignée de deux amoureux sentant que la fin de leur histoire est proche.
4. Orelsan – L’odeur de l’essence (David Tomaszewski)
4 ans après son dernier album, Orelsan devait se montrer innovant pour revenir. A l’issue d’une stratégie maîtrisée de bout en bout, Civilisation est déjà le plus gros succès de 2021, un mois et demi à peine après sa sortie. Le clip spectaculaire de L’odeur de l’essence a joué un rôle clé dans le bon déroulement de cette sortie. En faisant appel à David Tomaszewski, il fait comme un bond dans le passé, à un moment clé de sa carrière : la sortie du Chant des Sirènes. Avec son style maximaliste et des clips à gros budget, ce dernier avait amorcé la transformation physique du looser adulescent, devenu sous sa caméra un adulte musclé aux cheveux longs. Sur L’odeur de l’essence, il utilise des écrans géants pour illustrer l’ensemble des constats énumérés dans le texte du rappeur. La collaboration entre le réalisateur d’origine polonaise et Orelsan semble repartie sur les bons rails. Un mois après la sortie de L’odeur de l’essence, David Tomaszewski retrouvait la caméra pour le clip de Jour Meilleur, une nouvelle fois produit par Starman Films.
3. Damso – 911 (Adrien Wagner)
Réalisé par le jeune prodige suisse Adrien Wagner, 911 tranche avec la première partie de la stratégie marketing de QALF. Là où l’album était sorti sans aucun visuel, avec une pochette minimaliste au possible, le clip se veut cinématographique. Tourné en Ukraine, il met en scène un Damso séducteur, prêt à emmener Noémie Lenoir avec lui dans un bar où une bagarre générale éclate. S’il n’est âgé que de 21 ans, Adrien Wagner a déjà un CV extrêmement fourni. Réalisant ses premiers clips dès 2016 pour des piliers de la scène suisse tels que Slimka ou Di-Meh, il part ensuite en tournée avec Rilès et réalise le documentaire de The Tiger Tour. Repéré par Adrien Lagier et Ousmane Ly, c’est pour le compte de leur boîte de production Adeus Films qu’il réalise le clip de 911. Véritable fusée de propulsion dans sa carrière, le clip lui a permis depuis de collaborer avec nombre de marques pour des spots publicitaires : Hublot, Nike ou encore Louis Vuitton récemment ont toqué à sa porte.
2. Ziak – Akimbo (Bleu Désert)
Dans l’univers drill, Ziak s’est immédiatement démarqué par des clips très esthétiques, qui tranchent avec les visuels scabreux et amateurs que l’on peut avoir l’habitude de voir dans ce style musical. Akimbo, single éponyme de son album paru en novembre, poursuit cette logique, et offre un résultat très spectaculaire. A mi-chemin entre le polar et le film d’horreur, le clip accouche sur des plans marquants immédiatement l’esprit. On pense notamment à la scène où Ziak est entouré de couteaux, qui finissent par tous tomber sur le sol dans un grand fracs, ou celle où une multitude d’hommes masqués entourent le rappeur et finissent par tous se tirer une balle dans la tête. Un duo de réalisateurs, Bleu Désert, s’occupe de la direction de clip pour la boîte de production Obvious. Déjà présents plus tôt dans le classement avec le clip de S.P.S, ces habitués du rap français ont marqué leur empreinte en réalisant des clips pour 7Jaws, Gambi ou encore Kekra.
1. Laylow – Spécial feat. Nekfeu & Foushée (Osman Mercan)
À la première place de notre classement 2021, le clip de Spécial de Laylow en featuring avec Nekfeu et Foushée. Le duo formé par Osman Mercan et Laylow a déjà fait mouche par le passé, le réalisateur s’étant déjà occupé de la mise en image de nombreux clips de l’artiste par le passé : Division Rouge, Maladresse, Visa, Megatron, Trinityville ou encore Poizon… On retrouvait même le duo dans notre classement 2019, avec la réalisation du clip de Visa. Sous la caméra inventive de la moitié de TBMA, le clip multiplie les références aux films traitant de la santé mentale et des hôpitaux psychiatriques. On pense notamment à Sucker Punch de Zack Synder et à Une Vie Volée de James Mangold qui ont probablement inspiré ce tableau fantastique et dérangé. Camisolés, Nekfeu et Laylow se rendent coup sur coups dans les couplets, tandis que Foushée apporte une brisée d’air frais bienvenue au pont.