Ce classement des meilleurs beatmakers français de l’année 2019 s’est avéré plus que jamais difficile à effectuer, avec une profusion de figures aux influences uniques plus forte que les années précédentes. Pour effectuer un tri aussi objectif que possible, nous avons dû prendre en compte, au delà de la qualité intrinsèque du travail fourni par chacun d’entre eux, la diversité de leurs placements, leur cohérence, leur capacité à s’impliquer sur un projet intégralement, voire au-delà de la simple composition (réalisation, production, mixage). Pour autant, certains profils ont été difficiles à évaluer, en particuliers les artistes privilégiant le travail avec un nombre très restreint d’interprètes. C’est notamment le cas du duo Trackbastardz, impliqué sur l’énorme succès de PNL avec Deux Frères, qui a autant travaillé avec une casquette d’ingénieurs du son qu’avec celle de beatmakers. De même, le réalisateur attire de Nekfeu Diabi ne figure pas sur cette liste malgré l’incroyable qualité de son travail. Enfin, le marseillais Kakou Prod a également été mis de côté, malgré la qualité du travail fourni pour Jul et les artistes de ses labels (TK, Moubarak), mais aussi Soprano, Ninho, Landy…
20. Lil Ben
Bourré d’imagination et motivé par son surnom Lil Banger, le beatmaker originaire de Ris-Orangis signe une année remarquable, particulièrement prometteuse. On le retrouve en particulier sur l’intégralité des projets sortis par la galaxie QLF en 2019, à l’exception de Deux Frères : le surprenant Thank You God de F430 (Béni, Hajime, Un mal pour un bien, Amusez-vous), mais aussi le très épuré Sayonara de la MMZ (Peace, Donne-moi ton coeur, Valar Morghulis, Patrona), et bien sûr l’incontournable retour du duo DTF (Me gusta, Dans la zone). Entre temps, il s’invite sur le blockbuster de Ninho, Destin, avec un titre qui connait un succès incontestable (Jusqu’à minuit), ainsi que sur le projet de début d’année du 4Keus Gang (Four, Stress Pas). Il signe enfin des titres plus inattendus en collaboration avec Le A, Alrima et Djadja & Dinaz (Un million par mois), qui montrent sa capacité à étendre à l’infini sa palette musicale. En recherche d’une touche artistique qui lui corresponde, Lil Ben dévoile une mixtape consacrée uniquement à ses instrus, sans interprètes, mais avec quelques co-productions (RJacksProdz & Masta, DMR Prod, Loska). Des projets ambitieux pour un talent en pleine ascension…
19. Drama State
Il s’était démarqué les années précédentes en plaçant des productions remarquables sur Deo Favente d’SCH, Confidences d’YL ou encore Trop Chaud de Timal. Rapidement, le nom de Drama State a été associé à de véritables hits en puissance, et pour cause : le producteur parisien met un point d’honneur à livrer des beats explosifs mais adaptés à l’identité des artistes avec lesquels ils collabore. C’est ainsi qu’il commencé l’année aux côtés de Kaaris, qui prépare un retour en force dans le rap français et cherche des sonorités à cheval entre la puissance de ses premiers projets et les mélodies de Dozo et Okou Gnakouri. Avec Noxious, Drama State dévoile Débrouillard, certainement l’un des titres les plus marquants du sevranais en 2019 qui cumule près de 12 millions de vues sur YouTube… On le retrouvera sur plusieurs autres titres d’Or Noir 3, tous plus efficaces les uns que les autres (Briganté, Comme un refrain, Golf 7 R). Une belle entrée en matière, qui sera suivie de collaborations avec YL (Comme d’hab, Tu m’en veux) et KPoint. Après un détour sur les projets de Koba LaD (Demain j’arrête), Gianni, Siboy et Key Largo, il finit en beauté avec les succès commerciaux de Kikesa et de la réédition de Nakamura.
18. Binks Beatz
Après plusieurs années d’expérimentation et de perfectionnement aux côtés du quatuor 13 Block, le producteur bousillé à la trap d’Atlanta a progressivement commencé à s’ouvrir à une palette d’artistes de plus en plus variée, de Kekra à Rim’K en passant par Leto. L’année 2019 a été l’occasion pour Binks Beatz de pousser cette démarche de professionnalisation et de travail acharné à son paroxysme. Influencé par les projets produits par des compositeurs outre-Atlantique, et en particulier par 19 & Boomin de Metro Bloomin (2013), il sort une mixtape intitulée Drip Music et réunit une guestlist impressionnante. On y retrouve notamment les artistes avec lesquels il avait déjà collaboré auparavant, 13 Block évidemment mais aussi Leto, Hamza et Alkpote, mais aussi XV, Take A Mic, Cinco, Youv Dee, Slim Lessio, Loveni… Binks Beatz impose une touche unique et marque une étape décisive de sa carrière. Il enchaîne en s’invitant sur l’excellent album de Mister You (Fatalité), puis évidemment sur BLO de ses collaborateurs sevrantes favoris (Sablier, Binks 2.0, C’est pas mon cas). Pour terminer l’année en beauté, on le retrouve sur les mixtapes de TripleGo (Bye Bye) et Hamza (Jon Snow).
17. Myth Syzer
Myth Syzer est encore une fois bien placé en 2019. C’est avant tout à son travail acharné ininterrompu qu’il doit cette performance. Si l’année dernière, il s’était fait remarquer en sortant deux albums solo et une productivité affolante, il a désormais complètement changé son rythme. En effet, les beats de Myth Syzer se sont faits beaucoup plus rares et ont permis d’être plus cinglants dans les oreilles des auditeurs. Que ceux qui doutent encore de l’efficacité de sa touche se souviennent du phénomène qu’a été Fuck le 17, le titre polémique phare du premier album studio du 13 Block, BLO. Joué sur Skyrock bien avant sa sortie officielle, ce morceau a déchaîné les passions et les auditeurs amateurs de basses abrasives et de morceaux haineux se sont empressés de faire sauter le compteur de vues de la chaîne YouTube de la radio. En outre, Myth Syzer semble s’éprendre facilement pour les groupes de trappeurs si l’on en croit sa nouvelle muse : Key Largo. Ce duo explosif du 95 fait son chemin petit à petit et le producteur les a bien aidés en produisant les deux morceaux les plus populaires de leur année : Méchamment cru avec Kodes et Marabout, gros single de la mixtape 500 Key. Il n’en aura fallu que peu à Myth Syzer pour faire mouche.
16. Benjay
Véritable acharné de travail, Benjay est un des producteurs en vogue de ces dernières années au sein du rap français. C’est notamment son travail en profondeur avec PLK, un espoir du rap français devenu tête d’affiche grâce à sa dernière mixtape Mental, que le beatmaker est devenu un nom important du paysage musical. Il a d’ailleurs signé l’instrumentale de Meilleur cauchemar… En tout cas, ce nouveau statut acquis par Benjay lui a permis de lever le pied sur la productivité pour effectuer des placements mémorables. Il a notamment conclu l’année de fort belle manière en offrant à Rim’K une production de guitare pour Turbo sur laquelle Gunna, Lil Baby et Young Thug n’auraient sûrement pas craché. Toutefois, son véritable fait d’armes de l’année est sans aucun doute la production dansante et ensoleillée qui a servi à Naza pour faire Loin de moi, l’un des plus gros titres de sa carrière. En 2019, Benjay a ajouté quelques lignes à son CV et a prouvé à quel point il était un producteur tout-terrain.
15. Noxious
Cette année a sans aucun doute été celle de la consécration pour Noxious. Artiste accompli reconnu par ses pairs, il a effleuré le succès commercial en 2018, notamment grâce à son travail sur W.L.G de Niska. Là, il a eu bien plus. Tout d’abord, il a pu s’essayer à la réalisation en travaillant sur le double album d’YL sorti en début d’année, Aether & Héméra / Nyx & Erèbe. Crédité sur pas moins de quatorze titres du projet – dont Parano -, il a aussi bien exercé en tant que beatmaker qu’en topliner, distribuant ses nombreuses inspirations mélodiques au service d’un album pétri de couleurs musicales flamboyantes. Puis il a atteint des sommets commerciaux encore jamais enregistrés dans sa carrière en travaillant avec Ninho : il est l’auteur des instrumentales de Putana et A Kinshasa, deux hits de l’album blockbuster de N.I. Demandé de partout, Noxious a par exemple oeuvré sur l’album de Koba LaD en produisant le premier single Cellophané, un titre aux pianos distordus qui a élargi l’univers musical du jeune rappeur, ainsi que deux autres morceaux (Demain j’arrête et O.G). Il est également crédité sur les albums de Leto, Naps, Lorenzo, Gradur, Benash, DTF, Siboy ou encore SCH. Avec cette année monstrueuse, il était impossible que Noxious ne figure pas dans notre top.
14. Ponko
Année après année, la patte du fameux producteur belge continue de s’exporter dans le rap francophone. Grâce à son travail de longue haleine avec Hamza, il est devenu un producteur de renom et dont le travail de beatmaker et de directeur artistique est respecté par ses pairs. Il a encore été l’artisan principal de la grande année du H en produisant la majeure partie des deux projets publiés cette année, à savoir le premier album studio Paradise et la mixtape surprise Santa Sauce 2. Et oui, Ponko a réalisé la production de HS, un des plus gros bangers de l’année 2019 réunissant Hamza et SCH. Pour boucler la boucle, le compositeur a également travaillé avec le rappeur d’Aubagne sur Rooftop et est crédité sur trois titres dont le featuring avec Soolking et Capo Plaza. Fidèle à son style musical très influencé par les dernières tendances outre-Atlantique, il n’a pas hésité à l’adapter à l’univers musical complexe de Vald en travaillant avec lui sur trois titres dont Pourquoi. Ainsi, Ponko, sans être d’une productivité folle, s’est placé sur deux des dix albums de rap ayant le mieux démarré en France et a étoffé plus encore sa vision artistique au travers de deux projets réalisés avec Hamza. Un bilan très honorable qui l’a conduit tout droit dans notre sélection des beatmakers de l’année pour la troisième fois consécutive.
13. RJacksProdz & Masta
Après cinq ans de charbon incessant, RJacks Prod & Masta sont devenus des collaborateurs importants du rap français. Les deux frères ont débuté la musique en ouvrant une chaîne sur laquelle ils ont posé de nombreux type beats. A force de plaire aux oreilles des rappeurs, ils ont fini par être sollicités pour des commandes et leur application leur a permis de se frayer une bonne place dans notre top des beatmakers de 2019. Collaborateurs réguliers de la MMZ ou encore de Naps, RJacks Prod & Masta sont encore une fois crédités sur les albums des dits artistes sortis cette année. Ils sont notamment aux manettes de la production futuriste de Capuché dans le club, un single de MMZ qui aurait dû être un hit. Coqueluches de la nouvelle génération, les producteurs ont placé pour 100 Blaze, RK ou encore Kaza. Auteur de deux prods pour ce dernier – HRTBRK #2 et Combien -, ils se sont assurés un rôle de collaborateur régulier auprès d’un rappeur qui pourrait exploser en 2020. Tranquillement, RJacks Prod & Masta placent leurs pions et continuent de gagner du terrain.
12. Josh
Déjà bien chargé, le CV de Josh s’est encore étoffé en 2019. L’homme dans l’ombre du succès du plus gros hit de Dosseh, Habitué, lui en a tout d’abord offert un autre en signant la production de L’odeur du charbon en featuring avec Maes. Il a également beaucoup travaillé sur le dernier album de RK, Rêves de gosse, en étant crédité sur pas moins de quatre titres. Dans un style diamétralement opposé à ce qui a été énuméré précédemment, Josh a contribué au retour de Shay dans les bacs : il est aux manettes de l’instrumentale de Notif et et deux autres titres. Toutefois, son véritable highlight de l’année figure sur l’album d’une des sensations de ces deux dernières années, PLK. En effet, le beatmaker a tout simplement composé l’habillage musical de Problèmes, un des hits de l’année rap et le plus gros titre du rappeur à ce jour. En parallèle de ses activités dans le rap, il s’est aventuré dans d’autres contrées. Il a notamment oeuvré au succès de l’album Queen d’Eva, a placé sur l’album synonyme de retour d’Amel Bent et a gratifié KeBlack d’un beat suave pour Tchop. Sur tous les fronts – le producteur a également débuté sa carrière derrière le micro -, Josh mérite amplement sa place dans le top.
11. Kezah
Collaborateur de Kore, qu’il rencontre après avoir placé l’instru de Poupée russe d’SCH en 2016, Kezah effectue un travail remarquable sur une bonne partie des projets sur lesquels le fondateur d’AWA s’implique. On le retrouve ainsi, sans surprises, derrière certains titres de Cicatrices de Zola (7.65, Club, B.A.L) et de Diddi Trix (Bizz), mais aussi sur les projets de Kekra (CLS) et 13 Block (Petit coeur). La présence de Kezah sur un titre est incontestablement une plue-value, le beatmaker originaire de l’Essonne a le hit facile et le prouve tout au long de l’année. Influencé par Mike Dean et The Neptunes, il se démarque par sa volonté d’expérimentation constante. Son éthique de travail, qui le pousse à s’amuser avec la musique, lui vaut une certaine proximité avec certaines personnalités d’Internet. Après avoir produit une bonne partie du premier album de Mister V en 2017, il rencontre un succès inespéré avec Mirador, un single de Freddy Gladieux propulsé par la vidéo de Squeezie Qui fera le meilleur hit de l’été ? (en 3 jours) qui finira certifié or. Dans un autre registre, il produit la majorité des titres de Multifruits 2 de Théo Juice, proche de Mister V…
10. Boumidjal
Producteur reconnu au sein de son trio Double X, Boumidjal a su faire résonner son nom en solo en cette année 2019. Tout d’abord, il a largement participé aux élaborations de deux projets, à savoir l’album éponyme de Nusky et le retour de Marwa Loud aux affaires sur My life. Il est dans chacun des disques l’auteur de plus de la moitié des titres et a sans doute occupé une large part dans leurs directions artistiques respectives. Cette productivité à toute épreuve avait débuté dès le mois de janvier lorsque Kaaris a sorti le troisième volet d’Or Noir qui comporte trois productions de Boumidjal. Amateur de beats explosifs, le producteur a pu s’en donner à coeur joie lors de la rentrée dernière, lorsque Niska a fait appel à lui pour la conception de son dernier album Mr. Sal. Il a laissé parler toute sa créativité sur quatre titres dont La zone est minée ou encore Mendoza. Dans un tout autre style, il est également aux manettes d’un single du prochain album de Maes, Distant. Les années passent et Boumidjal continue de travailler avec des gros noms du rap, peu importe les identités musicales des artistes, preuve que sa cote est au plus haut.
9. Yann Dakta & Rednose
Connus pour leur travail avec Sadek ainsi que pour avoir produit Jusqu’au dernier gramme, un morceau déjà classique de PNL, le duo de producteurs a encore une fois garni son CV de quelques faits d’armes en 2019. Qualitativement, les deux beatmakers et ingénieurs du son ont travaillé sur pas moins de quatre albums classés dans notre top 20 des meilleurs de l’année. Dès janvier, ils ont largement participé à la très bonne première mixtape de Da Uzi en produisant pas moins de cinq titres. Toujours chez Rec. 118, Yann Dakta & Rednose ont travaillé sur le premier projet de Zikxo, Temps, en signant les instrumentales de trois morceaux dont le single Loin d’eux… avec Da Uzi. Puis, ils ont apporté leur touche à la grande année effectuée par la galaxie PNL en signant le beat hypnotique de Blanka et celui de Wesh la rue de DTF. Bien entendu, ils ne sont pas étrangers au retour en force de Sadek puisqu’ils sont aux manettes de trois épisodes de la série Roulette russe. En parallèle, ils continuent de suivre de très près l’ascension de Da Uzi sur l’après-premier projet. En 2019, Yann Dakta & Rednose ont assis leur autorité sur le milieu du betmaking et surtout, ont montré que productivité et qualité n’étaient pas indissociables.
8. Katrina Squad
Le collectif toulousain, comme tous les ans, s’est imposé parmi les principales influences musicales de la scène rap hexagonale. Si Guilty, leader de Katrina Squad, a de nouveau livré une année remarquable avec d’excellents placements, ce sont les autres producteurs de la structure, tout aussi productifs, qui ont fait sa force en lui permettant de se diversifier. Ainsi, Ace Loocky a contribué à l’une des plus grosses surprises de 2019, Hé Oh de Gambi, puis a enchaîné sur le très bon Petit coeur d’SCH. De son côté, Timo Prod n’est pas en reste et, après avoir placé un titre sur Drôle de mentalité de Djadja & Dinaz, a effectué un travail de fond sur la mixtape Temps de Zikxo, l’un des projets favoris de la rédaction REVRSE cette année, avant de clore sa saison sur Rooftop d’SCH (Ça ira, Ciment, Cervelle). DJ Ritmin, lui, a également pris part à la conception de la mixtape de Zikxo avec entre autres le beat surprenant de Nordysud en collaboration avec Diddi Trix, avant d’enchaîner à son tour sur Rooftop (Solitude, Ah gars, Tant pis). Guilty, pour sa part, a consacré une bonne partie de 2019 au développement d’artistes en se concentrant sur les projets de Leto et Kino.
7. Le Side
Après s’être illustré en participant à la conception d’un des plus gros succès de 2018, Nakamura d’Aya Nakamura, le trio de compositeurs du Studio Vova a réalisé une saison 2019 remarquable en misant sur des placements peu nombreux mais très qualitatifs et un travail poussé avec plusieurs artistes. C’est notamment le cas d’Oboy, pour qui Aloïs Zandry, Machynist et Some-1ne produisent et réalisent un premier album de haute facture intitulé Omega. Le projet, qui réalise un score plus qu’honorable sur le plan commercial, brille par sa cohérence et l’originalité des sonorités et des mélodies qu’il amène. La signature sonore du Side détonne dans le rap français, combinaison de touches électroniques taillées pour les clubs et d’une couleur généralement très sombre. Créé en 2018 après un travail commun sur le hit Pookie, le trio réédite son exploit avec 40%, le nouveau single à succès d’Aya extrait de la réédition de Nakamura. On les retrouve également sur deux projets atypiques, NHB de Benash (Tijuana, Couleur) et Diamond Rock de Kalash (Nossa). Les trois producteurs du Side brillent par leur capacité à intégrer leur ADN à l’univers des artistes avec lesquels ils collaborent, une stratégie qui s’est avérée payante cette année encore…
6. Tarik Azzouz
L’aulnaysien Tarik Azzouz affiche certainement l’une des carrières les plus atypiques de ce classement puisqu’il la mène en grande partie hors de France, sur la scène-mère américaine. Introduit progressivement auprès des plus grands artistiques de la scène locale par le producteur STREETRUNNER à partir de 2014, il signe cinq ans plus tard une année remarquable de tous points de vues. Avec What’s Free de Meek Mill, Rick Ross et Jay-Z, il signe incontestablement l’un des titres les plus mémorables de sa carrière, tant sur le plan artistique que sur celui du succès commercial. On le retrouve également sur plusieurs albums à succès tout au long de l’année, du protégé d’Eminem, Boogie (Rainy Dayz), au niveau blockbuster de DJ Khaled (Thank You, Won’t Take My Soul, Weather the Storm, Higher) en passant par les nouveaux albums de Rick Ross (Bogus Charms), Fabolous (B.OM.B.S, Gone For The Summer) et Wale (Routine). Sa touche influencée par son amour pour la musique classique a également fait ses preuves dans l’hexagone, où il a travaillé avec le marseillais YL (Héméra). Un parcours impressionnant qui lui vaut une flopée de certifications dans les deux pays…
5. Kore
Fin 2018, Kore annonçait la création de son label AWA en association avec Sony Music France. Fort d’une écurie composée de talents plus prometteurs les uns que les autres, il enchaîne les sorties dès le début de l’année. Il produit en effet coup sur coup la mixtape Trix City de Diddi Trix et l’album Cicatrices de Zola, deux promets qui figurent parmi les plus marquants de l’année. Tout en plaçant quelques prods chez Djadja & Dinaz (Carré d’as), Alonzo (Lettre à Khalissi, C’est elle) ou encore 13 Block (Petit coeur), il entame une collaboration poussée avec Kekra qui aboutira à la sortie de l’excellent Vréalité. 2019 sera pour Kore une année dédiée au développement artistique. Le producteur va en effet se consacrer à des artistes encore modestes d’un point de vue commercial en les aidant à exprimer pleinement leur potentiel. C’est le cas, évidemment, d’artistes de son label comme Diddi Trix, Luv Resval ou le duo Onze, mais aussi de Kobo et David Okit, deux signatures Polydor (Universal) qui ont franchi des étapes significatives de leurs carrières respectives. Ses titres avec Niro et Lefa s’imposent également parmi les plus gros succès des projets dont ils sont extraits…
4. Le Sommet
Quand certains des compositeurs et topliners les plus en vue du milieu s’associent au sein d’un collectif, le résultat ne peut qu’être détonnant. Le Sommet, composé de Junior Alaprod, Le Motif, DSK On The Beat, Heezy Lee, S2keyz, Blackstarz et Shabz Beatz, le démontre une année de plus. C’est Junior qui fait office de fil conducteur avec l’une des meilleures années de sa carrière. On le retrouve en particulier sur les projets de Shay, 13 Block et PLK, mais aussi sur ceux de Roméo Elvis, Gradur, Rilès et Tsew The Kid. Talentueux et prolifique, il guide les artistes vers des sonorités reconnaissables d’un projet à l’autre qui ont pour particularité de retenir l’attention de l’auditeur dès la première écoute. Pour se renouveler, il crée des synergies avec d’autres membres du collectif, notamment Le Motif et Heezy Lee. Ce dernier signe une année plus discrète mais néanmoins parcourue de placements pour Dinos, YL et SCH. Dans un registre différent, S2keyz se démarque en travaillant avec Rilès, Columbine ou encore Zed Yun Pavarotti. Cette année encore Le Sommet se distingue par sa capacité à influencer l’univers sonore du rap français, dont il est l’un des principaux fournisseurs en beats accrocheurs…
3. Phazz
Autre figure incontournable de cette année 2019, Phazz affiche déjà plusieurs années de carrière au compteur. Sa recherche permanente de l’atypique, qui l’avait notamment conduit à produire intégralement l’album Avant du lyonnais Jorrdee en 2017, s’est couplée à son éclectisme artistique pour faire de son travail l’un des plus singuliers de l’année. Très impliqué dans la sortie d’Épilogue, la réédition de La fête est finie d’OrelSan, en novembre 2018, il entame son année 2019 sur un ton très différent aux côtés de Koba LaD. Désireux de reproduire la puissance exprimée par le beat du Freestyle Ténébreux 1 qui a marqué le début du succès pour le rappeur d’Evry, il donne naissance à RR, qui deviendra l’un des plus gros hits de l’année en s’adjoignant la présence de Niska (RR 9.1). On le retrouvera par la suite sur les projets d’Alonzo, Leto, Oxmo Puccino ou encore SCH, mais aussi en juin sur Hijo du duo Almeria qu’il forme avec Everydayz. Le projet à la couleur si particulière réunit une guestlist à la hauteur du talent des deux compositeurs avec notamment Gros Mo, Jazzy Bazz, Veerus, Jorrdee, Lala &ce, Di-Meh, Nemir, Prince Waly et Deen Burbigo.
2. MōC
C’est en 2018 qu’Adsa Beatz, petit frère de Jet du duo F430, pose la première pierre de ce qui finira par devenir l’un des collectifs les plus en vue du rap français… Et pour cause : le jeune producteur, qu’on avait déjà pu retrouver sur des albums comme Le monde Chico de PNL ou Tout pour le gang de la MMZ, est rejoint par deux poids lourds issus de l’écurie Therapy Music, Chichi 2031 et Loxon. Ensemble, appuyés par de nouvelles recrues prometteuses, ils ne tardent pas à prendre d’assaut le rap français avec de nombreux placements sur les albums de F430, la MMZ, S-Pion et bien sûr PNL. En-dehors de la galaxie QLF, MōC n’est pas en reste et s’invite sur les albums de Koba LaD (Matin), Kaaris (Chien de la casse, Gun salute, Tout était écrit), RK (V2V, Demain c’est loin, Sans m’attacher), 100 Blaze (Shoot), Gradur (Sheguey 13), Denzo (Jour pour jour) ou encore Lefa (Y’a R). Une diversité d’autant plus formidable que les trois artistes parviennent coup sur coup à apposer leur touche, tout en se fondant à l’univers général du projet.
1. BBP
Pour la deuxième année consécutive, le parisien BBP s’illustre parmi les producteurs les plus prolifiques et talentueux de l’hexagone. Autrefois signé en éditions chez Wati-B, c’est désormais au sein de la structure QLF qu’il opère, et ce choix semble lui réussir. Après quelques placements pour F430 (All In), Lacrim (Patrizia, Trabaja, Kounti) et Dosseh (Wesh side, Boîte à shoes), il réalise un coup d’éclat avec la sortie de Deux Frères de PNL, un album qui s’impose rapidement comme le plus marquant de l’année et sur lequel il occupe de nouveau une place prépondérante. En parallèle de ses placements pour Timal (La 11) et Badjer (Barbarie, La Meute), deux talents bruts du 77 avec lesquels il travaille depuis 2017 après avoir été introduit auprès d’eux par Screetch, co-fondateur de Daymolition, il sonne avec Nautilus le coup d’envoi d’une collaboration poussée avec Alkpote. Résultat de ce travail de fond, Monument est le premier album entièrement produit par BBP et son acolyte Dolor. Productif, on le retrouve également sur plusieurs titres de la MMZ, de DTF, de Dinos, d’Hornet la Frappe ou encore de Moha La Squale… Une année mouvementée mais doublement marquante, pour le compositeur et le rap français.
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