Depuis Violence Urbaine Emeute en 2016, le quatuor de Sevran a réalisé un travail titanesque pour laisser son empreinte sur l’édifice du rap français. Si Triple S proposait une vision alternative de la trap française et imposait définitivement 13 Block comme le baromètre du genre, BLO devient indéniablement le projet incontournable de la semaine pour les auditeurs de l’hexagone. Pour tracer un parallèle avec Migos, groupe qu’on retrouve parmi la longue liste des influences des quatre rappeurs sevranais, BLO est comme Culture un projet de la consécration plus qu’un projet novateur à proprement parler. Consécration par le succès bien sûr, l’album s’est inscrit vendredi parmi les tendances de la journée sur la réseaux sociaux avec notamment en fer de lance l’hymne Fuck le 17, mais aussi par la musicalité puisqu’il apparait comme une synthèse perfectionniste des travaux précédents du groupe…
L’année dernière Hooss sortait un nouvel album intitulé Woodstock, sur lequel l’étendue de ses facettes artistiques était mise en exergue. Près d’un an plus tard, l’artiste originaire de Fréjus revient à ses fondamentaux en prolongeant sa série de mixtapes French Riviera avec un troisième volume. Une fois de plus, Hooss ne s’est pas vraiment fixé de limites artistiques, et parvient encore à franchir un cap dans la maîtrise de sa musique et de son univers. Notons également que French Riviera 3 est une mixtape très diversifiée musicalement, et les invités de tous bords (Lorenzo, Jul, Soprano, Ardian Bujupi, Metah et Djafskov) sont là pour témoigner de cette nouvelle direction artistique.
Jusqu’à présent, la carrière de Gims est un sans faute commercial, le chanteur et rappeur parisien a réussi à obtenir trois disques de diamant avec les trois projets constituant sa discographie solo. La certification la plus récente reste celle de Ceinture Noire, obtenue en l’espace de sept mois. Toutefois, il ne semble pas avoir rassasié sa faim et a dévoilé une réédition de l’album intitulée Transcendance et composée de 13 titres. Au total, ce troisième album solo de Gims compte donc 52 titres, ce qui doit le situer en bonne position parmi les projets les plus longs de l’histoire du rap français. Quant au contenu, les hits s’enchaînent, sur tout style de musique, permettant ainsi de pouvoir cibler l’intégralité de la population et des radios. Grâce à Transcendance, Gims s’offre de quoi garnir l’actualité musicale pendant un moment, jusqu’à sa date phare au Stade de France.
Au mois de novembre, le rappeur de Sevran sortait son premier album La Fosse aux Lions, qui avait reçu un accueil critique très positif, notamment par la diversité musicale proposée, sans que l’univers de Kalash ne soit dénaturé pour autant. Exploitant son projet minutieusement, en prenant son temps, le cagoulé le plus connu de France a décidé de sortir une réédition le jour de son premier Olympia. Concernant le contenu de cette réédition, il s’agit de cinq nouveaux titres donnant une nouvelle vie au projet, tout en permettant de le sacraliser en proposant un remix de Ça va ma chérie avec Black M, Naza et Douma. Dans la continuité de l’édition originale de La Fosse aux Lions, un maître mot se dégage du projet, à savoir l’efficacité. Visiblement, cette qualité a payé puisque Kalash Crimi a annoncé l’obtention de son disque d’or durant sa prestation sur scène.
Il ne s’agit pas forcément de l’artiste le plus exposé à l’heure actuelle dans le rap français mais Luidji a su se créer et consolider une véritable fanbase au fil du temps. Artistiquement, l’artiste originaire d’Aubervilliers a également su construire sa propre touche musicale, un univers qui lui ressemble, et qui sort des sentiers battus du rap français. Avec cette nouvelle sortie intitulée Tristesse Business : Volume 1, illustrée par une cover vraiment originale, Luidji s’affirme artistiquement, tout en montrant l’étendue de son potentiel entrevu depuis des années. Concrétisant ses années passées dans le rap game avec ce projet, Luidji devrait réussir à franchir un cap avec ses stratégies d’exploitation mûres, réfléchies, propres à lui et réussies.
Après Hooss, c’est un autre artiste du sud qui s’est illustré ce vendredi en la personne de Kamikaz. Visible dans le rap français depuis quelques années grâce à ses featurings avec de nombreux rappeurs Marseillais, de Jul à Soso Maness en passant par Dibson et beaucoup d’autres. Pour ce premier projet, nommé Mountassir, Kamikaz a décidé de faire ce qu’il sait faire de mieux, à savoir kicker avec rage et détermination, tout en étant percutant à chaque phase. Toutefois, il ne faut pas le réduire uniquement à cela car Kamikaz a proposé des morceaux plus ouverts musicalement, et constituant de véritables prises de risques artistiques globalement réussies. Notons également la présence d’YL, Biwaï, Malaa et Zbig, des rappeurs déjà connus pour être proches de Kamikaz.
A grands coups de contenus viraux, Baek s’est imposé comme un artiste avec lequel compter dans les années à venir. Prolifique, déroutant parfois, spontané toujours, le rappeur a fait de sa voix grave et de son univers sombre un atout qu’il n’a cessé de peaufiner. Dernière réussite en date, la mixtape +33BAEK résultant de sa collaboration avec le collectif de beatmakers +33 (Landi, 16art, KSR, Yungpha, Steinberg, Singe). Eclectique, efficace, le projet est autant une carte de visite d’un Baek au sommet de sa forme qu’un témoignage des progrès réalisés au cours des derniers mois. De la démarche artistique au travail sur la voix et le débit, on retrouve des titres beaucoup plus maîtrisés et éclectiques qui laissent entrevoir un avenir brillant du côté de Baek…
La mixtape #33BAEK est désormais disponible en streaming ! pic.twitter.com/RCzSSnapR3
— REVRSE (@revrsemedia) April 24, 2019