Il y a un an à peine, le think-thank Annenberg Inclusion Initiative, qui s’est fixé pour mission d’étudier le degré d’inclusion des industries du divertissement, révélait que sur un panel de 651 producteurs réuni en 2017, 98% étaient des hommes et 2% seulement des femmes. Quelques mois plus tard, la journaliste Bonnie Marcus publiait dans Forbes un article intitulé The Music Industry Remains A Boy’s Club: How Do Women Break In? dans lequel elle constatait que 17% des personnalités du Power 100 2018 de Billboard (liste réunissant chaque année les professionnels les plus influentes de l’industrie musicale) étaient des femmes, une progression face aux 10% de l’année précédente qui traduit néanmoins l’immense déséquilibre de ce secteur économique. L’inclusion des femmes est devenue depuis une paire d’années l’un des sujets les plus débattus dans l’industrie musicale, en témoigne le nombre croissant de conférences qui lui ont été accordées il y a quelques mois lors du MaMA 2018 ! Dans un rap français pourtant souvent critiqué pour sa misogynie, les femmes occupent une place croissante que nous avons souhaité mettre en avant au travers de cette liste. Cette dernière n’a pas été conçue comme un classement, non-seulement du fait de la difficulté de cet exercice mais aussi parce qu’elle a comme objectif premier de mettre en avant et non en concurrence les profils en question.
Valérie Atlan, l’incontournable vétéran féminin du rap dans l’hexagone
Présente dans l’industrie du rap français depuis ses premières heures d’existence, Valou Gold a endossé de nombreuses casquettes en l’espace de 25 ans. Actuellement, elle est à la tête de Mazava Corp, une agence de communication 360 degrés touchant à la production, l’organisation de concerts et d’évènements divers et variés, mais également à la vidéo. Récemment, son entreprise a notamment organisé la tournée de L’âge d’or du rap français et celle du Secteur Ä, tout en se consacrant au devéloppement de Le M, n’ayant pas hésité à se montrer avant-gardiste en se positionnant sur un artiste issu de la télé-réalité et ayant une fanbase conséquente. Sa réputation de franchise et ses nombreuses connexions lui ont notamment valu d’être choisie pour interviewer Rohff à l’occasion de la sortie de son album Surnaturel.
Anne Cibron, toujours à l’ombre de la réussite des plus grands
Issue du monde du droit, Anne Cibron est avant tout une juriste et a su faire de cette particularité une force dans un monde de la musique où la compréhension de certains mécanismes administratifs et juridiques n’est pas optionnelle. Désormais considérée comme une conseillère en gestion d’affaires, Anne Cibron peut se targuer d’avoir récemment travaillé avec Danny Synthé, Orelsan, Nekfeu et bien sûr l’incontournable Booba, notamment sur le développement du label Sept Corp. et de la marque DCNTD. Plus récemment, elle s’est impliquée dans la carrière du normand Rilès, qu’elle a aidé a basculer vers les Etats-Unis, notamment au travers de la conclusion en mars 2018 d’un contrat de joint-venture entre son label RILESUNDAYZ et Republic Records (Universal Music Group) pour 5 ans. Sans savoir si le pari s’avérera payant, le travail méticuleux d’Anne Cibron combiné à l’approche unique de l’artiste ont placé ce dernier dans une situation particulièrement favorable…
Et si Rilès était le premier rappeur français à percer aux Etats-Unis ?
Pauline Raignault, ou la création d’un ADN entre rap et variété
Actuellement responsable marketing de la cellule urbaine du label d’Universal Music Polydor, le moins que l’on puisse dire est que Pauline Raignault ne chôme pas. En effet, depuis son arrivée dans le label en 2015, il faut compter les succès de Nekfeu, Dadju, Big Flo & Oli, trois artistes différents, dont le dénominateur commun est d’avoir rencontré des francs succès commerciaux. Tout au long de l’année 2018, l’exploitation de Gentleman 2.0 de Dadju n’a cessé de surprendre les observateurs par son efficacité. Plus récemment, elle s’est également attelée à concevoir avec Disizilla un projet unique, à l’image de son interprète. Cet ADN Polydor, à cheval entre rap et variété, résulte en grande partie du travail de Pauline avec ses artistes. Plus visible médiatiquement en 2018, elle a notamment accordé des entretiens à l’émission d’OKLM La Sauce et à REVRSE.
Entretien avec Pauline Raignault, responsable du pôle urbain de Polydor
Marie Thimoreau, le visage du géant des relations presse MPC
Connue de tous les médias urbains, Marie Thimoreau fait partie de l’agence de communication 360 degrés MPC, où elle s’occupe de l’ensemble de la gestion des relations presse. A son actif, elle peut se targuer d’avoir travaillé avec Damso, Niska, MHD, Maes, Zola, Kalash, Caballero et JeanJass, Roméo Elvis… La liste n’est pas exhaustive mais il faut bien noter que dans le développement de ses artistes, tous ont réussi à franchir un cap au moment de leur rencontre avec MPC. L’agence permet véritablement de proposer une passerelle entre artistes en développement ou confirmés avec les médias rap traditionnels, de nature à faire changer une carrière. Concernant Marie Thimoreau, il y aura fort à parier qu’il faudra la retrouver dans les boites mails de l’ensemble de l’industrie afin de promotionner les talents de demain.
Pauline Duarte, un profil unique à la tête d’un label Universal Music
Sa nomination à la tête de Def Jam France a fait de Pauline Duarte l’une des rares femmes à la tête d’un label de cette importance dans l’hexagone. Elle a en effet la charge d’une écurie placée sous le sceau d’Universal Music France et exclusivement dédiée à l’urbain ! Ce nouveau poste n’a pourtant rien de surprenant pour Pauline Duarte au vu de sa quinzaine d’années d’expérience dans le monde des majors, et son investissement acharné au sein de Def Jam France depuis près de cinq années. Très à l’affût de toutes les tendances du rap français, Pauline Duarte projette l’image une directrice de label complète de par sa passion, son expérience rare et la chance d’avoir toujours grandi au contact du rap. En janvier, elle a accordé un entretien à Street Press dans lequel elle est revenue sur les progrès réalisés au cours de cette année 2018 mouvementée…
Daphné (D.A.Y), une discrète mais remarquable ascension
Manageuse d’Ärsenik et donc de Lino, Daphné semble avoir toujours tenu à rester discrète… Pourtant ses activités au sein de l’industrie sont plus que nombreuses. En effet, elle est désormais à la tête de Daymolition, épaulant les deux membres fondateurs Screetch et Styck. Au sein de cette entreprise devenue une véritable référence du rap français, elle gère notamment Zeguerre mais également l’émission Rentre dans le cercle. En parallèle, Daphné travaille étroitement avec Fianso sur la gestion de son label Affranchis Music. Cette multiplication d’activités fait de Daphné une figure désormais incontournable du paysage rap français une référence en matière de travail avec les artistes et d’organisation, mais aussi un interlocuteur privilégié pour les médias urbains.
Juliette Fievet, ou l’aboutissement d’un Grand Pari en 2018
Vingt deux ans, c’est long, très long dans une industrie où il y a un tel turnover. Toutefois, cela ne semble pas avoir posé de problèmes à Juliette Fievet, qui a traversé les époques, sans prendre une ride. Ayant commencé en tant que manageuse d’Expression Direkt et Doudou Masta, très vite Juliette s’est imposée dans le milieu grâce à son caractère et son tempérament. Par la suite, cette même Juliette Fievet s’est également tournée vers l’international en devenant manageuse pour Sean Paul ou Nelly Furtado pour les territoires francophones. Quant au territoire français, elle a managé Kery James pendant de nombreuses années, duquel elle est toujours très proche. Se servant de cette expérience rare dans le milieu, Juliette Fievet a réussi à se faire sa place au sein de la radio RFI en tant que journaliste puis présentatrice d’émission. Elle a notamment réalisé l’émission Le Grand Paris l’an dernier, avant de lancer sa propre émission Légendes Urbaines, où Rim’K, Médine, Kalash Criminel, Saïk… En parallèle de cette émission, elle manage le groupe Ivoirien Kiff No Beat, qui commence à s’imposer dans l’hexagone. Très attachée à la défense de la culture urbaine, sa carrière longue de deux décennies est là pour en témoigner.
Ouafa Mameche, parler et donner la parole comme credo
Cumulant plusieurs casquettes, Ouafa Mameche ne déroge pas à la règle des passionnés de l’industrie, ayant besoin d’être sur tous les fronts afin d’étancher sa soif de passion. Journaliste sur l’ABCDR du Son et OKLM Radio, dans l’émission La Sauce et sur d’autres formats vidéos, Ouafa s’est fait connaître au sein de ce média en montrant sa connaissance parfaite du monde du rap français. Ce poste a aussi été un tremplin pour elle puisqu’elle est désormais chef de projet au sein du label historique Din Records, montrant que les médias peuvent être une porte d’entrée idéale pour ensuite passer un palier dans l’industrie musicale. Ce parcours atypique, complété par la création de la maison d’édition littéraire Faces Cachées, lui a valu d’être lauréate des Prix La Nouvelle Onde 2018 !
Tout de suite sur @oklmradio je suis très contente de recevoir @ProPauline pour parler de son parcours et de son métier dans #LaSauce avec @HypeHagrah et Céline. Branchez-vous ! pic.twitter.com/83y8NFwkqW
— Ouafa Mameche (@OuafaFC) December 7, 2018
Juliette Thimoreau, le moteur de la réussite de Bendo Music
Juliette Thimoreau a fait ses classes au sein de Musicast, où elle était en charge des relations presse. Elle avait notamment travaillé avec Djadja et Dinaz, Naps, Aladin 135 et Jul. Son rôle auprès de Jul a d’ailleurs été assez particulier, la réticence de ce dernier à s’ouvrir aux médias a nécessité la création d’un véritable lien de confiance entre lui et son entourage professionnel. Suite à ce passage chez Believe, Juliette Thimoreau est partie du côté de Bendo Music où elle est désormais responsable de la communication et du marketing. Au sein de cette nouvelle écurie, Juliette a notamment dû coordonner les sorties du dernier album de Kery James, Djadja & Dinaz et Demi Portion entre autres.
Émilie Hauck, diversification et travail comme mots d’ordre
Après un passage aux relations publiques de Skyrock, et avoir fait son chemin en indépendant à la tête d’Hellips Music, Emilie Hauck est directement passée par la case Believe en tant que directrice artistique du label dans la section urbaine. Durant son passage au sein de ce label, Emilie a notamment travaillé sur les projets de Sofiane, Kery James, Keblack, Naza, Médine, DTF et surtout de la MMZ. Elle a su développer le duo et l’emmener vers le disque d’or, et surtout créer une fanbase très solide. Après avoir quitté Believe, Emilie Hauck s’apprête à annoncer son recrutement par une major de l’industrie musicale, un poste qui confirme l’importance qu’elle a su prendre dans le rap français. Comme une confirmation, son entretien avec Fianso dans l’émission Rentre dans le cercle…