En 2018, alors qu’elle dévoile son quatrième album studio Queen, Nicki Minaj s’attaque publiquement à Travis Scott dont l’album Astroworld lui bloque l’accès à la première position du Billboard 200. Au centre de la polémique, la comptabilisation de lots (bundles) incluant des albums physiques et des articles de merchandising dans les chiffres de ventes d’albums par Nielsen, société en charge de la comptabilisation des ventes pour le compte du magazine Billboard. l’année suivante, DJ Khaled s’insurge du refus de Billboard de prendre en compte 100.000 ventes de son album Father of Asahd issues d’un partenariat avec la marque de boissons énergisantes Awake. Une plainte qui intervient, de nouveau, dans le cadre d’une concurrence serrée avec IGOR de Tyler, The Creator. Afin de réguler une pratique régulièrement utilisée à des fins détournées par les labels, Billboard annonçait en novembre 2019 un durcissement des règles de prise en compte des lots prenant effet en janvier 2020. Sept mois plus tard, le magazine poursuit son effort pour faire correspondre ses charts à la réalité de la consommation en adoptant de nouvelles limitations à la prise en compte des ventes de lots, notamment quand ils associent albums et billets de concerts.
Billboard met un terme définitif à la prise en compte des bundles
À compter d’une date à venir, les offres groupées incluant un album physique et un article de merchandising ou un billet de concert ne seront prises en comptes dans les classements de Billboard que dans le cas où l’album physique sera présenté comme un élément à ajouter à un achat existant moyennant versement d’une somme supplémentaire. Sera également prohibée la pratique consistant à commercialiser en avance des albums ou singles au format physique en livrant dans l’intervalle un équivalent au format digital. Les ventes physiques ne seront désormais prises en compte qu’à partir du moment où elles seront expédiées aux acheteurs. Ces deux mesures limitent considérablement la prise en compte des lots. Selon Billboard, cette pratique serait utilisée de manière détournée depuis plusieurs années pour augmenter artificiellement les volumes de ventes physiques, de moins en moins importants dans les mesures globales mais dont le poids relatif est plus important que celui du streaming. Le magazine assure néanmoins qu’il cherchera toujours à illustrer les ventes de merchandising au travers de ses classements, notamment l’Artist 100, tout en conciliant cette nécessité avec une volonté de refléter la réalité de la consommation.