Pas plus tard qu’hier, la chaîne spécialisée dans l’eSport ES1 relayait sur ses réseaux sociaux l’annonce par Jonathan Seboun d’un partenariat avec Affranchis Music, la division de Sofiane au sein du label Capitol France (Universal Music France). Quelques jours auparavant, le spécialiste des manettes de jeu personnalisées Burn Controllers avait enflammé les réseaux en diffusant une édition limitée marquée du logo Affranchis Music… Après le cinéma, le théâtre et la télévision, le rappeur du Blanc-Mesnil serait-il sur le point de se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale ? L’avenir nous le dira ! Quoi qu’il en soit, une telle décision n’aurait pas grand chose de surprenant au vu du potentiel financier et des atomes crochus insoupçonnés dont recèlent le monde de la musique et celui de l’eSport. Courtisé par des certains groupes industriels et clubs sportifs, le sport électronique a rassemblée l’année dernière près de 385 millions de spectateurs dans le monde, un chiffre qui a selon toute probabilités explosé cette année. Outre l’énorme tribune dont dispose ce nouveau pan de l’industrie vidéoludique, c’est un marché de pas moins de 900 millions de dollars en 2018 qui a émergé en l’espace de quelques années, et dont les revenus pourraient atteindre les 1.650 millions de dollars d’ici 2021 d’après les projections de Newzoo. Comment y intégrer la musique ? Pour Mathieu Lacrouts, co-fondateur de l’agence publicitaire parisienne dédiée à l’eSport Hurrah, le meilleur exemple est celui de la collaboration entre l’un des leaders du secteur League of Legends (tencent Holding) et le groupe de rock alternatif Imagine Dragons. En septembre 2014, League of Legends met en ligne la bande annonce de son championnat mondial annuel, transformée pour l’occasion en clip officiel du nouveau single d’Imagine Dragons Warriors. La vidéo approche aujourd’hui des 200 millions de vues sur YouTube, et Imagine Dragons ont interprété Warriors en live de la finale à Séoul devant un stade de 40.000 personnes et 36 millions de spectateurs en ligne. Quatre ans plus tard, les partenariats se multiplient : Luminosity Gaming et Universal Music Canada en juillet, la ligue ESL et Universal Music Group Central Europe en août… Plus tôt cette année, Drake et Travis Scott avaient diffusé en direct une partie de Fortnite avec d’autres célébrités dont le streamer Ninja. Un véritable évènement qui réunira plus de 600.000 spectateurs et remportera le record de la diffusion la plus consultée de la plateforme Twitch. En réaction, l’éditorialiste Cherie Hu a publié une tribune dans Forbes intitulée Pourquoi le croisement de la musique et de l’eSport est un plus gros business que jamais ? dans laquelle elle explique : « C’est une transaction à double-sens : d’une part, les ligues d’eSport et les développeurs de jeux vidéos se transforment en médias à part entière et se tournent vers l’industrie musicale à la fois pour son capital culturel et pour ses capitaux financiers. D’un autre côté, après la tendance du streaming qui a relancé leur chiffre d’affaires à la hausse, les professionnels de la musique cherchent à diversifier leurs revenus, à expérimenter de nouvelles technologies audiovisuelles et à utiliser la portée de sous-cultures à fort taux d’engagement. »
🔥 EXCLU #ES1tv 🔥
Dans #Frag Au micro de @SFCO_Pyro & @RealDeamz, @HayronSJ nous annonce le projet gaming de @Fianso chez @AffranchisMusic pour 2019 ! 🎵 🎮 pic.twitter.com/V3lpcDLnEt
— ES1 : La chaîne esport (@ES1tv) December 11, 2018