Quel est le point commun entre les quartiers nords de Marseille, la cité des minguettes à Vénissieux (69) et La Zaïne à Vallauris (06)? Ces trois endroits ont été exploités pour réaliser des clips du rappeurs Elams, et seconde coïncidence, la police est systématiquement intervenue durant ces réalisations audiovisuelles. Mettant de côté ces faits divers, ce jeune rappeur Marseillais est l’un des rappeurs les plus talentueux de sa génération: polyvalent, stakhanoviste et sans aucune limite, qui est véritablement cette nouvelle pépite du rap Marseillais?
➡️ Une Implantation atypique dans le rap français
En moins d’un an, Elams a réussi la base d’un développement, à savoir exister dans l’industrie. En effet, à peine la vingtaine passée, le rappeur Marseillais a déjà sorti 3 projets en moins d’un an. Bien que la productivité n’impressionne plus vraiment depuis que Jul est arrivé dans le paysage du rap français, cette performance n’est pas à négliger au vu du jeune âge d’Elams. Mais au-delà d’exister, le rappeur originaire du quartier de la Marine Bleue a également su fidéliser un public en les abreuvant régulièrement de clips ayant des ambiances à la fois très rue, mais en même temps fédérateur, notamment en ramenant beaucoup de monde et en ne se prenant pas au sérieux dans ses gestuelles et insistant sur le côté décomplexé.
A travers l’exploitation de son image, Elams se positionne comme le symbole de la jeunesse Marseillaise qui vit quotidiennement des histoires liées à la rue, tout en ayant ce côté accueillant propre à la population locale.
A titre indicatif, sa chaîne YouTube, véritablement alimentée depuis un an, cumule 75 millions de vues, signe que sa communauté suit de très près son actualité. Précédemment évoqué, Elams a également connu quelques déboires judiciaires durant la période 2016-2017, un passage derrière les barreaux, une cavale, des courses poursuites avec la police. Ce qui aurait pu être un bad buzz a été extrêmement bien exploité puisque de ces faits divers en sortait toujours une vidéo qui en devenait virale sur les réseaux sociaux. Ainsi, cela permettait de mettre des images sur la vie d’Elams et d’approfondir son univers, en utilisant vidéos courtes et clips.
https://www.instagram.com/p/BO7-udgFhsM/?hl=fr&taken-by=elamstone
➡️ La réussite : un travail d’équipe
Les équipes des rappeurs sont souvent reléguées au second plan mais dans le cas d’Elams, le rôle de son équipe n’est pas à négliger. Rares sont les rappeurs si jeunes qui réussissent à poser sur un projet d’un rappeur ayant une grande visibilité, tel Alonzo. Certes les deux hommes viennent de Marseille mais Elams avait bien précisé que les grands autour de lui avaient parlé de lui à Alonzo, qui avait immédiatement apprécié le travail.
Sans connaître leur identité, l’équipe d’Elams a notamment réussi à la connecter très rapidement à l’équipe Beat Bounce, qui a ses propres critères pour bosser avec les artistes, sous entendu : cette institution du rap Marseillais ne bosse pas avec n’importe qui. Beat Bounce a vu passer tout le rap Marseillais, Elams a pu engranger une expérience à leur côté, aussi bien en studio, que dans la vidéo, eux qui ont réalisé pour une partie du rap français (Soprano, Gradur, Alonzo, Akhenaton, Lacrim…).
https://www.instagram.com/p/BVh43gflSRE/?hl=fr&taken-by=elamstone
Au-delà de côtoyer des personnes qualifiées et compétentes, Elams doit beaucoup à son équipe proche. Cette dernière lui a permis de réaliser le clip de « Prétoire » avec des vidéos tournées à l’intérieur de la maison d’arrêt d’Aix en Provence, dont tous les participants portaient des t-shirts avec son slogan « Je suis Elams ». D’une cette idée a été peu exploitée en France, de deux, Elams n’a pas montré sa tête, rendant hommage à ses collègues enfermés. Une façon de leur dire qu’il ne les oublie pas et qu’il sait comment il en est arrivé à ce point. N’oublions pas que la prison, Elams y était peu de temps avant la sortie officielle de son premier projet « Je suis Elams » et que son équipe continuait d’assurer la promotion, montrant la fidélité et la loyauté de cette équipe.
N’oublions pas que ces hommes de l’ombre lui ont également apporté ce qu’aucune maison de disque ne peut offrir, à savoir de la street crédibilité. Elams a réussi à tourner des clips dans des quartiers à Lyon, à Vallauris, à Marseille, à Garges les Gonnesses. Beaucoup ont tendance à oublier la promotion sur le terrain, lui ne l’a pas oubliée et donne également l’impression que partout où Elams passe, l’ambiance festive est de mise, en attestent les bordels ambiants systématiques dans chaque clip.
➡️ Un artiste parfaitement intégré à son époque
La jeunesse d’Elams est sa force, l’insouciance et la méconnaissance du business auraient pu être des freins, mais lui n’en tire que les bons côtés (probablement aidé par son entourage). Cela se retranscrit notamment, à travers sa communication, où il interagit régulièrement avec son public, tout en exploitant parfaitement le côté viral de ses mésaventures, pour faire parler de lui et en tirer uniquement le positif.
A l’instar de la nouvelle génération de rappeurs français qui émerge, Elams est très productif, ce qui est une caractéristique propre à cette vague d’artistes. Musicalement, Elams est touche à tout, beaucoup pourraient dire qu’il fait du Jul, sauf que les prods pouvant être considérées comme similaires sont plus travaillées chez le premier cité. En effet il y davantage de variations et les morceaux sont donc moins linéaires. Elams ne se fixe pas de limite puisqu’il peut poser également poser sur des prods plus south comme sur Devoir.
Elams n’a pas la carrière de Jul et n’a pas amené une tendance comme l’a fait l’homme à la mèche blonde platine. Ainsi Elams n’est pas identifié à une tendance, et au vu de son jeune âge, il est possible que les auditeurs de rap français demandent à le voir expérimenter d’autres sonorités, au risque de se lasser.
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Concernant son univers, Elams insiste sur le côte jeune crapule, pouvant parler à beaucoup de jeunes de quartier qui se retrouvent dans ses textes. Le succès a pris aussi rapidement parce qu’Elams réussit à toucher le public, à les faire danser, et à faire passer des émotions. Néanmoins, cela ne suffira peut-être plus à un moment…
Concernant la suite de sa carrière? L’objectif serait de décrocher un disque d’or afin d’entrer dans la cour des Naps, Jul, Alonzo qui sont les représentants Marseillais à l’échelle nationale.
