Le succès de l’incontournable duo Bigflo & Oli et, dans un registre différent, du compositeur Guilty et de son collectif Katrina Squad ont amené un éclairage inédit sur une scène rap toulousaine particulièrement variée et éclectique. Parmi les artistes qui ont bénéficié de ce surplus d’exposition, Drixon et Jova se frayent un chemin vers la lumière au travers de leur groupe TLZ Clan. Après la sortie d’Unreleased, un premier projet mis en ligne sur Haute Culture, les deux rappeurs ont dévoilé le 20 septembre dernier une première véritable mixtape intitulée WAVE, d’une qualité remarquable et remarquée. Qu’il s’agisse de la réalisation de cette carte de visite, des ambiances amenées par Drixon et Jova ou de l’originalité de leur univers sonore, tout laisse entrevoir un énorme potentiel du côté des deux rappeurs. Un passage de cap qui ne trompe pas, d’autant qu’il s’accompagne d’une montée en puissance en termes de consommation avec plus de 100.000 vues YouTube sur Pour Moi en collaboration avec Laylow. Une belle occasion de nous entretenir avec les deux membres du TLZ Clan au cours d’une interview exclusive sur leurs influences, leur parcours et leurs horizons…
REVRSE : On sent un passage de cap à tous niveaux sur ce projet, est-ce que c’est un point qui est beaucoup revenu dans les retours que vous avez reçu ?
TLZ : WAVE est sorti le 20 septembre, depuis on a eu pas mal de bons retours en terme de qualité. Beaucoup de médias nous ont partagé, on est rentrés en playlist… C’était les objectifs qu’on s’était fixés, ça a été validé donc ça nous a mis dans de bonnes conditions pour la suite.
REVRSE : Avant de se pencher sur le projet, est-ce que vous pouvez nous parler de vos débuts de carrière ?
TLZ : Nous c’est Jova et Drixon, on a 22 et 21 ans. On vient du nord de Toulouse, on a toujours rappé ensemble. On fait ça sérieusement depuis 3-4 ans. On avait sorti quelques clips avant , mais niveau projet on a préféré attendre d’être vraiment au point pour sortir un EP sérieux.
REVRSE : Vous utilisez autotune de manière presque saturée, un peu comme Mala et Laylow, mais parvenez à créer des mélodies vraiment à part…
TLZ : C’est vrai, on voit exactement ce que tu veux dire. Mala, c’est pas forcément un artiste qu’on a beaucoup écouté, ce qui nous a principalement inspiré à ce niveau c’est la scène Atlanta mais il y a sûrement des influences communes derrière tout ça…
REVRSE : Quelles étaient vos ambitions en sortant ce premier projet professionnel aussi tôt ?
TLZ : C’est juste de la découverte, notre carte de visite. On montre ce qu’on sait faire et on prépare un peu le terrain pour 2020. Si les retours sont bons, ça nous encourage pour la suite.
REVRSE : Dans WAVE, on retrouve une palette hyper-variée d’ambiances… Est-ce que vous avez été assistés en termes de direction artistique ?
TLZ : Bonne question. Musicalement, c’est nous qui choisissons les instrus et les choses qui nous parlent. On est seuls pour tout ce qui touche à la construction des morceaux mais quand ça touche aux choix de singles et à la promo, on en discute à quatre avec nos producteurs, managers… On est pas du tout fermés aux avis extérieurs.
REVRSE : Les compositeurs Lito et Ouald sont derrière la grosse majorité du projet, quel a été leur rôle exact ?
TLZ : C’est des mecs de Toulouse avec qui on s’entend bien, on a aussi enregistré dans leur studio. Dans WAVE, ils ont joué un rôle très important, on pourrait dire qu’ils ont contribué à la couleur du projet.
REVRSE : La ville de Toulouse est très riche du côté des compositeurs avec notamment Guilty de Katrina Squad en fer de lance. Son travail vous parle ?
TLZ : Il est très fort, ses instrus nous parlent carrément mais on n’a jamais rien enregistré ensemble pour l’instant.
REVRSE : Des artistes comme Ikaz et Myth Sizer amènent des sonorités assez proches de votre délire…
TLZ : Ouais, totalement ! On aime bien ce qu’ils font et ils seront présents sur le prochain projet. Il y a des trucs qui arrivent.
REVRSE : Vous avez sorti trois clips avant la sortie du projet, mais aucun après. C’est voulu ?
TLZ : Avant le projet, on a essayé d’enchaîner les clips pour annoncer la couleur et donner envie aux gens de découvrir notre univers. Il y a d’autres titres clipés qui ne vont pas tarder à voir le jour, en particulier New Wave et Interlude.
REVRSE : Est-ce que votre collaboration avec Laylow vous a fait du bien ? J’ai l’impression qu’elle vous a amené un nouveau public alors que musicalement vous n’êtes pas si éloignés…
TLZ : De fou, ça nous a sûrement apporté un nouveau public ! Laylow c’est un bon gars et on s’entend bien avec lui. C’est pas le premier son qu’on a fait ensemble, on kiffe énormément ce qu’il fait, surtout qu’on se connaît depuis longtemps. Du coup, le titre s’est fait naturellement.
REVRSE : Au-delà des compositeurs, il y a une génération d’artistes qui commencent à monter à Toulouse ?
TLZ : Il y a plein de petits qui font des bonnes choses, ça crée une émulation. CPNINE, Tismo qui a fait freestyle a Planète Rap il y a pas longtemps…
REVRSE : J’ai l’impression que certains titres de WAVE ont été créés spécialement pour la scène, c’est un exercice qui vous parle ?
TLZ : Fort, on aime bien la scène, on a envie d’en faire et on est prêts pour ça. On laisse le projet se propager, on espère que ça arrivera aussi vite que possible…
REVRSE : Au niveau des featurings, on dirait que vous avez cherché à aller dans l’univers de vos invités à chaque fois. Qu’est-ce que vous en pensez ?
TLZ : C’est vrai. C’était pas vraiment réfléchi, on a tendance à plus s’en remettre au feeling de ce côté. Par exemple, on nous a proposé une prod de Ghost Killer sur le son avec Leto, on a validé et c’était parti !
REVRSE : Textuellement, vous vous appuyez énormément sur du name dropping et des références de films de gangsters… Quels sont vos personnages préférés ?
Drixon : Nino Brown !
Jova : Al Pacino dans Scarface…
REVRSE : Côté football, on sent aussi que c’est un thème qui vous parle. Est-ce que vous supportez Toulouse ?
TLZ : (rires) On est contents si ils gagnent, si ils perdent on est habitués… On aime bien le Barça aussi.
REVRSE : Pour finir, est ce que les retours sur ce projet vont vous influencer sur la direction du prochain ?
TLZ : On attend rien de particulier, on espère qu’il aura un bon succès d’estime et on reste concentrés. On est déjà sur le prochain projet, pas encore l’album.
REVRSE : Ça sera sous quel format ?
TLZ : On prepare une mixtape, un peu dans le format de WAVE, dix titres mais une autre couleur, un autre univers.