L’Adjoint, c’est ce surproducteur à l’origine de certains des plus gros hits de ces dernières années, de Toka et Mon petit loup de Sofiane à Sarrazin d’YL en passant par Maître Cohen de Kofs. C’est aussi un véritable monument de la scène rap marseillaise, qui a longtemps tenu l’incontournable studio B-Vice de La Savine (avant d’élire domicile dans les locaux de Beat Bounce) et qui a donc participé à la construction musicale de véritables têtes d’affiches hexagonales. Lors de notre rencontre en 2017, il nous avait d’ailleurs confié : « Il y a énormément de gens qui contribuent au rap marseillais, je pourrai pas te dire que j’en suis l’architecte quand même, ça serait prétentieux. Et même pas que prétentieux, ça serait pas vrai. Il y a des artistes qui ont fait parler d’eux et j’ai jamais travaillé avec eux. Moi, je pense être une grosse pierre à l’édifice du rap marseillais, j’ai travaillé avec énormément de gens, et pas que marseillais aujourd’hui. Il commence à y avoir des parisiens, des mecs d’autres villes. » Plus que son travail d’ingénieur du son ou même que son succès en tant que producteur, L’Adjoint nous avait également fait part de sa volonté de mettre en avant sa casquette de réalisateur. « Le truc de réal, c’est un truc en plus. Tu fais des prods, t’en récupères ailleurs, et t’essayes de donner une couleur au truc. T’essayes de tester des choses avec l’artiste avec qui tu travailles. La plupart du temps, c’est l’artiste qui donne le truc, tout dépend de la façon de travailler, mais c’est ça un vrai réal. » Ces multiples talents ont fini par attirer sur lui l’oeil de la major Universal Music France et notamment de Def Jam France, l’une des principales écuries rap du pays dirigée par Benjamin Chulvanij. Ce dernier n’a pas tardé à voir en L’Adjoint un relai de choix pour repérer et développer les nouveaux talents d’une bouillonnante scène au sud de la France, et lui a confié dans ce cadre la gestion de son propre label Skenawin. Une consécration pour celui qui a longtemps oeuvré dans l’ombre de la cité phocéenne, mais aussi une véritable opportunité pour les nouvelles générations, jusqu’alors souvent confrontées à un manque d’infrastructure et d’encadrement chronique.