À compter du 3 janvier 2020, les streams vidéos de plusieurs plateformes dont YouTube seront intégrés au calcul des ventes d’albums par le magazine Billboard. Ils seront par conséquent pris en compte par l’incontournable Billboard 200, classement des albums les plus consommés chaque semaine aux États-Unis, mais aussi dans les classements réalisés sur la base de genres musicaux : Top R&B/Hip-Hop Albums, Top Country Albums, Top Latin Albums… En 2013, les streams vidéos incluant les vues YouTube avaient déjà été intégrés au Billboard Hot 100, classement des singles les plus populaires du pays, à raison de 1.500 streams par équivalent vente. En 2018, ce calcul avait été modifié pour valoriser les streams premiums, financés par des abonnements : il faut désormais 1.250 streams premiums ou 3.750 streams freemiums pour réaliser un équivalent vente. Du côté de la Recording Industry Association of America (RIAA), qui décerne les certifications d’albums, les vues YouTubes ont été intégrées au calcul des ventes d’albums depuis 2016 à raison de 1.500 streams par équivalent vente. Leur prise en compte par le calcul des ventes d’albums pour le Billboard 200 n’intervient donc qu’à l’issue d’une évolution sur plusieurs années. Silvio Pietroluongo, vice-président des charts et du développement de données de Billboard, a commenté : « La vidéo représentant une proportion grandissante de la consommation musicale sur certaines des plus grosses plateformes au monde, l’inclusion des vues YouTube et de la vidéo dans son ensemble au Billboard 200 ainsi que dans les classements par genre est une avancée naturelle. »
➡️ Les vues YouTube bientôt intégrées aux ventes en France ?
Depuis quelques jours, les rumeurs vont bon train concernant l’inclusion des vues YouTube au calcul des ventes. Pourtant, tout porte à croire que cette décision du magazine Billboard n’aura pas de suites dans l’hexagone. L’intégration de la consommation numérique au calcul des ventes a progressivement fait émerger une question fondamentale : les ventes visent-elles à refléter la consommation dans son ensemble, ou doivent-elles prendre en compte d’autres critères comme les revenus générés par cette consommation. Aux États-Unis, Billboard et la RIAA semblent avoir choisi la première option en intégrant les streams audios et vidéos freemiums au calcul des ventes. Néanmoins, Billboard a pondéré le poids des modes de consommation en fonction des revenus générés par chacun à compter de 2018, de sorte que trois streams freemiums équivalent à un unique stream premium. En France, le SNEP a définitivement choisi la seconde option et a rendu le calcul des ventes sensible aux revenus en en excluant les streams audios freemiums depuis avril 2018. Il est donc hautement improbable que les vues YouTube, moins rémunérées que les streams audios freemiums, soient intégrées prochainement au calcul des ventes, sauf revirement complet de position du SNEP. Lyor Cohen, directeur des contenus musicaux de YouTube, s’est pour sa part estimé particulièrement satisfait de la décision de Billboard : « Des genres comme les musiques latines, le rap et les musiques électroniques, qui dominent en permanence les classements YouTube, verront désormais leur popularité réelle reconnue. C’est une nouvelle étape dans les relations de YouTube avec l’industrie et nous sommes très reconnaissants envers Billboard et l’industrie musicale dans son ensemble de cette décision. »