Après plus de 20 ans dans le monde de l’art en tant que mannequin, puis réalisateur de clips et producteur phonographique, Kytao est bien décidé à implanter sa marque historique French Cut dans la géographie parisienne. En 2020, en plein confinement, il monte dans un espace de 450 m2 situé à quelques pas du 13ème arrondissement le nouveau studio de French Cut. Sur place, les équipements offrent aux créateurs la possibilité de réaliser des photos, vidéos ou encore d’enregistrer de la musique. C’est dans cet environnement que Kytao nous reçoit pour se confier sur une carrière qui l’a conduit à travailler avec des artistes tels que Rohff, Diam’s, Lil Wayne, Lartiste, Kaaris, Freeze Corleone ou encore Puff Daddy, mais aussi sur ses projets à venir incluant l’ouverture d’un second studio au Maroc.
Ventes Rap : Comment t’es tu lancé dans le milieu de l’art ?
Kytao : J’ai commencé la danse vers 1995-1996 et je me suis mis aux mangas en 1998. Par le biais de la danse, j’ai glissé dans le mannequinat et j’ai eu l’opportunité de faire quelques photos en agence. Pour ne citer que ces marques là, Yohji Yamamoto, Dior, Vogue. Ca m’a ouvert beaucoup de portes dans le monde de l’image. En effet, je trouvais le mannequinat sympa, mais je n’étais pas vraiment à l’aise avec l’exposition que cette activité avait entraîné. Je préférais rester dans l’ombre. J’ai sorti le manga Kytao en 1999, et c’est à partir de là que j’ai gardé le pseudo du personnage principal. C’était un récit un peu à la Ken le Survivant, assez violent. L’année suivante, j’ai monté French Cut. La structure a vu officiellement le jour en décembre 2000.
Ventes Rap : À cette époque, quelle était l’activité de French Cut ?
Kytao : À la base, c’était un collectif artistique. Je voulais réunir tous mes potes de plein de domaines différents, créer une vraie équipe et monter nos projets en groupe. Le collectif s’est monté en décembre 2000 et dans l’année qui suit est devenue une structure juridiquement établie. On a commencé par les clips. Aujourd’hui j’en suis à plus de 303 clips au total avec la structure French Cut ! Le 300ème était le clip de Freeze Corleone, après Loki et Worms-T. J’ai eu la chance de bosser avec des artistes exceptionnels au cours de ma carrière. Pour ne citer que les plus connus : Rohff, Diam’s, Lil Wayne, Mohombi, Puff Daddy, Seyfu, Lartiste…
Ventes Rap : A quel moment est-ce que French Cut a évolué, et que tu as diversifié ces activités?
Kytao : Lorsqu’on est devenu les numéro 1 du clip, on tournait à 4-5 clips par mois. Ça nous a donné l’assise pour devenir également producteurs. Notre logo était un cafard en or au début des clips, un gimmick qui a marqué beaucoup de spectateurs. Naturellement, on a lancé une boîte d’édition, et donc commencé à signer des compositeurs en plus des artistes.
Ventes Rap : Est-ce que cette activité de studio t’as mené à monter un label ?
Kytao : On a toujours eu un label. On a produit pendant des années Lartiste et Kaaris. J’ai ensuite arrêté la musique pendant un moment, j’ai un peu fait le tour du monde, tout en continuant les tournages de clips à l’étranger.
Ventes Rap : Autre aspect de ta carrière que l’on n’a pas encore abordé : la photographie. Tu peux nous en dire un peu plus ?
Kytao : J’ai beaucoup pris de photos de presses, de pochettes, de personnalités. Je fais un peu de tout en photo. Un des domaines que j’apprécie particulièrement est la photo d’art. Je suis plutôt intéressé par les projets ou l’artiste souhaite des photos un peu particulières, des ambiances différentes.
Ventes Rap : On fait un saut dans le temps, et on revient à aujourd’hui. Tu dis préparer un livre d’art photographique et un projet musical pour 2022, est-ce que tu peux nous en parler plus en détail ?
Kytao : Actuellement, je suis sur plusieurs projets en même temps, qui n’ont pas tous encore une date de sortie prévue. Pour ce qui est déjà connu, j’ai un livre d’art sur l’univers du cosplay, qui sera disponible en octobre 2022. J’ai réuni 250 cosplayeurs pour créer cet ouvrage. En parallèle, je prépare une expo de rue sur cet univers, avec un système de miroirs et une expo plus classique en septembre 2022 avec Krome Gallery. Et enfin, pour rester sur le thème, on va sortir une compilation French Cut distribuée chez Addictive music dont la couverture sera une photo de cosplayeurs. A côté de cela, je travaille sur l’écriture d’un long métrage sur un sujet jusque-là peu exploré. Le personnage principal du film serait Battling Siki (Amadou M’barik Louis Fall), le premier africain champion du monde de boxe anglaise, qui a notamment battu la légende française Georges Carpentier en 1925. Je trouvais ça très étonnant que personne n’ait fait de film sur lui, surtout quand on sait à quel point cette époque était chargée racialement. Enfin, je suis en préparation d’un projet de musique, HYPERPOP, qui réunit toutes mes influences. Le projet sera un mélange entre hyperpop et musique de film et rap.