Le journal économique norvégien Dagens Næringsliv, qui avait déjà accusé Tidal de mentir sur son nombre d’abonnés en janvier 2017, a publié une enquête selon laquelle la plateforme de streaming aurait augmenté artificiellement les streams des derniers albums de Kanye West et Beyoncé au détriment des autres artistes. Ainsi, The Life of Pablo aurait été streamé selon les dires de Tidal 250 millions de fois en l’espace de 10 jours, et Lemonade 306 millions de fois en l’espace de 15 jours, des scores impressionnants mais pas forcément réalistes, car la plateforme de streaming ne peut compter que sur 1 à 3 millions d’abonnés, contre près de 160 millions d’utilisateurs actifs sur Spotify dont 71 millions disposant de comptes premium. En gonflant les durées d’écoutes d’utilisateurs individuels, Tidal aurait spolié les autres artistes d’une part de leur revenus, déterminés en divisant le chiffre d’affaire par le nombre de streams. On se souvient que l’album de Jay-Z 4:44 avait aussi été certifié disque de platine par le RIAA sans apparaitre au Billboard à cause du refus de Tidal de fournir ses chiffres à Nielsen Music.
Pourquoi cet intérêt d’un journal norvégien pour Tidal ? Tout simplement parce que c’est la société norvégienne Aspiro qui en était à l’origine avant que la grande majorité de ses parts sociales soient rachetées par la holding de Jay-Z Project Panther Bidco. Ces accusations répétées contre la plateforme de streaming sont-elles fondées ? Par selon Tidal, qui crie à la campagne de diffamation « de la part d’un journal qui a accusé l’un de nos employés [ndlr : le directeur de l’exploitation de Tidal et vice-Président du label de Jay-Z Roc Nation Lior Tibon] d’être au service des services secrets israéliens et notre propriétaire d’être un dealer de crack [ndlr : référence au passé de Jay-Z]. Nous n’attendons rien de moins d’eux que cette histoire, des mensonges et des faussetés. L’information été volée et manipulée, et nous combattrons vigoureusement ces accusations. »